La rencontre rouge

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Xiao se sentait mal. Il avait des nausées et ses jambes tremblaient, si bien qu'il pouvait à peine tenir debout. Comme avant. Son père adoptif, Zhongli, rentrerait tard ce soir alors Xiao pensait aller faire des courses dans la supérette à côté de la maison pour le repas de ce soir mais son corps refusait de sortir de la maison.
Depuis le harcèlement intensif de Xiao, sa vie sociale et sa santé s'étaient brisées et le lycéen s'était muré dans sa chambre. Il était devenu un reclus, au grand désespoir de Zhongli, qui ne souhaitait à son fils qu'une vie normale même si les traumatismes de ce dernier s'étaient un peu arrangés depuis quelques mois. Les cicatrices d'auto-mutilation que Xiao s'infligeait avaient presque totalement disparu et l'adolescent pouvait se balader aux alentours de la maison sans trop de problèmes. Mais il restait paranoïaque, angoissé, un peu agressif et, en plus, il avait de graves problèmes de santé liés à ses troubles alimentaires.
Ce matin-là, Xiao avait réussi à avaler quelques bouts de pain et il était sorti se balader dans le parc à côté de la maison. Mais, au parc, il avait croisé ses harceleurs qui s'en étaient pris à un autre enfant. Xiao le plaignait. Ce pauvre enfant allait plonger dans le même enfer que lui, sans pouvoir s'en sortir totalement. Il avait donc fait demi-tour, ce spectacle le rendait malade. Mais, une main lui a tapé sur l'épaule et quand l'adolescent aux cheveux verts s'était retourné, il avait vu son "meilleur ami", celui qui l'avait abandonné pour mieux l'humilier, qui n'était nulle autre que Kaeya.


-Alors l'adopté, tu viens plus au lycée maintenant ? Il paraît que t'as tenté de te suicider il y a deux mois, c'est vrai ?


-Qu'est-ce que ça peut bien te faire, espèce d'enfoiré ?


Kaeya se mit à rire en voyant que Xiao commençait à perdre son sang-froid.


-Le chaton a de la répartie, dis-moi ! Je croyais qu'on était amis !


-Tu dis ça alors que tu as tenté de me pousser du toit de l'école ? Et tu dis qu'on est amis ?


Kaeya poussa Xiao qui tomba brutalement par terre. Le lycéen avait les jambes en sang et, sous le choc, les bandages qui cachaient ses cicatrices à peine visibles se détachèrent, révélant les marques blanches sur ses poignets. Les larmes montaient aux yeux de l'adolescent mais il fit de son mieux pour les cacher.


"Une marque de faiblesse ne le fera que jubiler, je ne dois pas la lui montrer..."


Kaeya attrapa le poignet de Xiao pour mieux voir les marques blanchâtres et il se remit à rire.


-Et bien, tu m'avais caché ça, Xiao !


Puis, il attrapa le menton du lycéen et il se pencha pour lui chuchoter quelque chose à l'oreille.


-Quel dommage que ça ne t'ai pas tué, ça m'aurait évité de revoir ta sale tête. Tu me donne envie de vomir.


Puis, aussi vite qu'il était venu, il partit en direction de ses amis. Xiao resta donc seul, sur le chemin, en sang, les larmes perlant au coin de ses yeux. Puis, il se releva, époussetta ses vêtements, essuya ses larmes et rentra chez lui avant de remonter dans sa chambre. Là, il s'effondra sur son lit en tremblant et en pleurant.


"Si je ressors, ça recommencera et j'aurais de nouveau mal. Il ne faut plus que je ressorte de la maison si je ne veux pas avoir mal comme ça. À cause de lui..."


Le jeune homme pleurait jusqu'à s'en rendre malade avant de s'endormir en larmes, de nouvelles traces écarlates sur ses poignets.


Le soir, Zhongli rentra assez tard de son travail et il monta dans la chambre de son fils pour s'assurer que tout allait bien. Il tenait trop à son fils pour le voir faire une rechute mentale sans rien faire et il savait que, si ça arrivait, il s'en voudrait encore plus qu'il ne s'en veut déjà pour ne pas avoir remarqué la dépression de Xiao il y a quelques mois. Quand il toqua à la porte de son fils, personne ne lui répondit. Il ouvrit alors prudemment la porte pour voir Xiao en train de dormir sur son lit. Il s'approcha en faisant le moins de bruit possible pour replacer les couvertures sur son fils mais le bras de Xiao glissa et les marques récentes d'auto-mutilation furent révélées à Zhongli.

Le fil écarlate 🎐Où les histoires vivent. Découvrez maintenant