alors qu'elles se battaient pour des maillots colorés tout au long de l'année, stella & selina avaient un unique but, régner sur le monde entier, car alors rien ni personne ne pourrait leur retirer une partie de leur identité.
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tour d'allemagne - deutschlandrundfahrt classement général rouge
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Le vent claque contre la peau de Selina tandis qu'il souffle face à elle. Alors que le peloton est quelques centaines de mètres derrière elle, elle fait face à la météo du jour, le pire ennemi des cyclistes. Le vent glacial en ce mois d'avril la gèle jusqu'aux os. Elle prend sur elle et appuie encore un peu plus sur ses pédales, cherchant à quitter définitivement le peloton pour retrouver l'échappée du jour. Avec un parcours cabossé ce jour-là, les conditions sont idéales pour une puncheuse comme elle.
La néerlandaise a toujours aimé les sprints et les parcours mouvementés, ceux où l'on peut partir à l'attaque pendant quelques kilomètres et gagner en haut d'une bosse. Elle est une baroudeuse, une qui aime rouler des kilomètres entiers seule ou en compagnie d'une petite échappée où elle se retrouve régulièrement. Elle aime les montées nécessitant de l'explosivité et non de l'endurance comme peuvent l'être celles en montagne.
Cet après-midi-là, Stella est dans cette échappée qu'elle cherche à rattraper. L'italienne porte sur ses épaules la couleur du soleil qu'elle est, n'ayant pas encore conquis le maillot rouge de la leader du Tour d'Allemagne, à la surprise générale. La belle brune ne semble pourtant pas inquiète, rappelant régulièrement en interview que son objectif reste des victoires d'étapes et la suite des monuments de début de saisons sur lesquelles elle semble espérer faire un grand chelem. Après avoir remporté La Primavera en mars, elle s'est adjugée coup sur coup De Ronde et l'Enfer du Nord début avril. Il ne lui reste désormais plus que la Doyenne des classiques à ajouter à son palmarès pour les avoir toutes remportées avant de tenter de gagner en Lombardie alors que les feuilles commenceront à rougir.
Selina de son côté court après sa première victoire. Ses deuxième et troisième places sur Milan san Remo et l'Amstel Gold Race lui laissent un goût d'inachevé alors qu'elle sait qu'elle aurait pu s'emparer de l'or. Mais dans la tempête des Flandres, elle était déjà heureuse d'avoir réussi à rejoindre la ligne d'arrivée. Ce jour-là, elle avait été très contente d'avoir la carrure d'une sprinteuse et non celle des squelettes ayant déjà atteint leurs poids de forme que la pluie, la grêle et la neige avaient glacés sur place. Les conditions climatiques avaient été parmi les pires que la jeune femme participant pourtant à des cyclocross au beau milieu de l'hiver ait eu l'occasion de croiser. Le peloton s'était alors étiolé, perdant des membres au fur et à mesure des kilomètres alors que le froid les gelait sur leur selle. Terminer était donc un exploit, mais après avoir combattu les éléments toute une journée et avoir tant souffert, l'argent était une bien maigre récompense.
