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Les pas hésitants résonnaient dans le silence oppressant alors que les âmes se dirigeaient vers leur destinée choisie. À droite, l'obscurité semblait s'épaissir, accueillant ceux prêts à défier l'inconnu. Aiden, déterminé, marchait parmi eux, son regard fixé sur un avenir qu'il espérait transformateur. Il jeta un regard de côté, surpris de voir le nombre de personnes qui s'orientaient vers la voie de la résignation.

L'aura dégagée par l'accusateur pesait lourdement sur les âmes, affaiblissant le moral et la combativité de ceux qui n'étaient pas suffisamment déterminés. Cette influence invisible mais palpable était la première épreuve, testant la force intérieure de chaque âme dès le début.

Non loin de là, un homme s'effondra à genoux, les larmes brûlant ses yeux.

"Pourquoi, Seigneur ? Pourquoi suis-je ici ? J'ai tout sacrifié pour l'Évangile ! J'ai perdu ma famille, ma femme m'a quitté à cause de mon dévouement !" implora-t-il, la voix étranglée par le chagrin dévorant son âme.

C'était le pasteur Samuel, se rappelant des nuits passées seul dans l'église sombre, implorant un Dieu silencieux pour le salut des autres, tandis qu'autour de lui sa propre vie s'effondrait. L'image de sa femme lui disant adieu, le regard empli de résignation et de douleur, était gravée dans son esprit comme une blessure ouverte.

"Je ne peux plus continuer ainsi, Samuel. Tu as choisi Dieu, mais tu nous as perdus, nos enfants et moi," avaient été ses derniers mots, prononcés avec un mélange déchirant de tristesse et de reproche.

Il avait prêché l'amour et la rédemption, mais n'avait trouvé que solitude et abandon en retour. Ses enfants l'avaient évité, sa femme l'avait quitté, et l'église qu'il avait servie avec tant de passion était devenue le théâtre de sa propre agonie. À sa mort, il avait espéré le paradis, mais l'obscurité et le silence l'avaient accueilli, ébranlant sa foi et brisant son esprit.

Samuel se trouvait parmi ceux qui se dirigeaient vers la voie de la résignation, un murmure de regrets les accompagnant. L'accusateur observait avec un mépris indéchiffrable dans ses yeux.

Mais au milieu de cette scène de désespoir, Céphas, les yeux brillants de détermination, se plaça devant le passage des âmes qui s'en allaient.

Sa voix s'éleva, résonnant dans le silence oppressant :

"Écoutez-moi, mes compagnons d'infortune, ne laissez pas le désespoir et la résignation vous engloutir. Nous sommes ici parce que nous avons encore une chance, une opportunité de choisir notre destinée. La vie nous a peut-être brisés, elle nous a peut-être laissés dans l'obscurité, mais ce n'est pas la fin. Chaque instant que nous vivons, chaque souffle que nous prenons, est une chance de se relever et de se battre pour quelque chose de meilleur.

Nous avons tous connu la douleur, la perte et le doute. Ces épreuves ne définissent pas notre valeur, elles ne marquent pas la fin de notre voyage. Au contraire, elles sont les pierres angulaires de notre force. C'est dans l'adversité que nous découvrons notre véritable courage. C'est dans la nuit la plus sombre que notre lumière intérieure peut briller le plus fort.

Mon frère," dit-il en posant sa main sur l'épaule de Samuel, "toi qui as sacrifié tant pour ta foi, souviens-toi que tes sacrifices n'étaient pas vains. Chaque acte de bonté, chaque prière, chaque larme versée pour les autres a semé des graines d'espoir et de changement. Tu n'as peut-être pas vu les fruits de ton travail, mais ils existent, quelque part, en quelqu'un. Ne laisse pas l'obscurité éteindre la flamme de ta foi."

Et à vous tous, mes amis souvenez-vous que vous n'êtes pas seuls. Ensemble, nous pouvons nous soutenir les uns les autres, nous relever quand nous tombons. Choisissez l'espoir plutôt que la résignation. Choisissez le courage plutôt que la peur. Choisissez de vous battre pour votre avenir, pour un avenir où vous pouvez être libres, heureux et en paix. Il n'y a pas de honte à trébucher, il n'y a de honte qu'à renoncer. Ensemble, nous pouvons affronter l'inconnu et trouver notre chemin vers la lumière.

Rejoignez-moi, mes amis. Marchons ensemble vers un avenir transformateur. La route est difficile, les défis sont grands, mais notre détermination est plus forte. Ensemble, nous pouvons surmonter n'importe quel obstacle et atteindre les sommets que nous n'avons jamais osé rêver. Prenez ma main, prenez la main de votre voisin, et avançons avec courage et espoir. Ensemble, nous pouvons changer notre destinée."

Les âmes, touchées par les paroles de Céphas, commencèrent à ressentir une nouvelle énergie, une nouvelle détermination. Leurs regards, auparavant ternes et désespérés, commencèrent à briller d'une lueur d'espoir. Inspirées, plusieurs d'entre elles se levèrent, prêtes à suivre Céphas vers un avenir meilleur.

Cependant, toutes ne répondirent pas à l'appel. Certains restèrent figés, leurs yeux voilés par la douleur et le doute. Pour ces âmes, le chemin vers la rédemption serait plus long et ardu.

L'accusateur, observant ce changement, esquissa un sourire intrigué. "Intéressant," murmura-t-il, sa voix chargée d'un mélange de surprise et de mépris. "Il y avait encore des déchets recyclables parmi ces tas d'ordures."

Aiden supposait que les "déchets recyclables" faisaient référence à ceux qui avaient choisi la voie de la résignation mais, influencés par le discours de Céphas, faisaient une volte-face, comme Samuel et les autres. Les "ordures" étaient ceux qui n'avaient pas répondu à l'appel, continuant dans la voie de la résignation.

L'accusateur s'avança de quelques pas, fixant Céphas avec un regard perçant.

"Tu as quelque chose de spécial en toi, qui te démarque de la plupart des autres, j'ai reconnu une lueur en toi, ne me déçois pas.

"Tu vois, malgré ton beau discours, parmi les 70 millions d'âmes résignées, seulement 20% osent se lever de leur condition misérable pour défier l'incertitude," déclara-t-il avec mépris, son ton portant un jugement cinglant. "Leur choix pathétique de s'enliser dans la facilité de la résignation insulte même la possibilité de grandeur humaine."

"La résignation, ce poison insidieux, a déjà pollué leurs âmes et beaucoup sont déjà condamnés à sombrer. Ils se sont abandonnés à l'ombre de leur désespoir, incapables de voir au-delà de leur propre misère."

Il balaya la foule du regard, ses yeux étincelant de dédain. "Vous préférez naviguer dans les eaux stagnantes du renoncement plutôt que d'affronter courageusement les vagues tumultueuses de l'évolution. Cette décision me déçoit profondément, non pas par surprise, mais par la déconcertante banalité de votre choix."

Il leva la main en direction de ceux qui avaient choisi la voie de la résignation. "Votre existence est d'une telle inutilité," proclama-t-il avec une voix chargée de mépris. "Bandes de lâches," murmura-t-il avec dédain. "Votre soumission est, en toute franchise, pitoyable."

D'un geste impitoyable, il libéra une énergie cramoisie qui absorbait l'essence même de l'existence des âmes du côté gauche. Certains essayèrent de s'enfuir, d'autres se débattirent, poussés par l'instinct de survie, mais tout cela était vain et futile. Leurs cris de terreur et de désespoir résonnèrent au loin, signifiant la fin de leur existence pour l'éternité.

"Ainsi," dit-il avec un sourire malsain aux lèvres, "je vous rends utiles." L'énergie cramoisie laissa place à des cubes de différentes couleurs qui s'étendirent au sol à perte de vue, une sombre manifestation de la destinée scellée de ceux qui avaient choisi de renoncer.

Murmures du NéantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant