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Le groupe avançait en silence à travers la forêt obscure du monde spirituel, leurs pas étouffés par la brume éthérée qui semblait observer leurs moindres mouvements. Les arbres, tordus comme des spectres, craquaient doucement au gré du vent fantomatique, amplifiant l'atmosphère d'angoisse. L'odeur de terre humide et de végétation en décomposition imprégnait l'air, saturant chaque inspiration d'une tension palpable.
Elyria, la plus jeune du groupe, activa sa "Vision Éthérée", ses iris s'illuminant d'une lueur bleue surnaturelle. Elle s'arrêta brusquement, son visage se crispant de terreur. "Ils nous encerclent," murmura-t-elle, la voix tremblante, son souffle se faisant plus court à chaque instant.
Drystan, à ses côtés, hocha lentement la tête, ses yeux brûlant d'une détermination froide. "Camouflage Spirituel !" cria-t-il d'une voix ferme. Une vague d'énergie invisible les enveloppa, effaçant progressivement leur présence vibratoire comme des ombres glissant dans la nuit. Ils avancèrent dans le silence, se fondant parfaitement dans l’obscurité environnante.
"Restez près de moi," ordonna Drystan, sa voix grave mais calme, alors qu'il serrait instinctivement la poignée de son épée spirituelle. Le groupe se rapprocha, chaque membre sentant le poids de la responsabilité et de la peur.
Un bourdonnement étrange envahit l'air, une vibration sinistre croissant en intensité. "Courez !" ordonna Fenris, la terreur perçant dans ses yeux. Les membres du groupe se mirent en mouvement, leurs pas résonnant sur le sol éthéré, éclaboussant des éclats d'énergie spirituelle à chaque foulée. Leurs visages étaient marqués par une détermination désespérée.
Fenris, imposant par sa stature et sa force, fermait la marche. Tout en courant, il concentra son énergie et déploya son "Piège Spirituel". Des filaments d'énergie translucides s’étirèrent entre les arbres, formant une toile invisible mais redoutable. Toute créature imprudente qui les franchirait serait instantanément désintégrée.
"Nous devons gagner du temps," murmura-t-il entre ses dents serrées, la voix teintée de désespoir. Chaque seconde semblait une victoire fragile dans l’obscurité grandissante. **Si seulement nous pouvions tenir jusqu'à l'aube…**
"Je ne peux plus maintenir le camouflage," murmura Drystan, la voix tremblante, le visage pâlissant. "Mon Essence des Étoiles est épuisée. Je compte sur vous pour la suite." **Je ne peux pas faillir... pas maintenant**, se répétait-il intérieurement, sentant une douleur lancinante traverser son corps. Chaque pas était une lutte, chaque respiration un effort. **Si je tombe, tout est perdu.**
Soudain, des créatures surgirent, attirées par l'énergie spirituelle du groupe. C'étaient des insectes spirituels, leurs corps luisant d'une lumière malsaine. Ils fondirent sur eux, leurs ailes bourdonnant comme un cauchemar vivant. Kael, un jeune homme aux cheveux roux flamboyants, réagit instinctivement. **Pas de temps à perdre...**, pensa-t-il en activant son "Mur de Flammes". Il étendit les bras, concentrant toute son énergie pour créer un mur de flammes bleues autour du groupe. Les flammes crépitèrent avec intensité, mais à sa grande horreur, les insectes se précipitèrent sur les flammes, les dévorant avidement. **Comment est-ce possible?** pensa Kael, la sueur froide perlant sur son front, son cœur battant à tout rompre. **Nous sommes condamnés...**
La nécessité d'une contre-attaque devint pressante. "Furie Berserk !" rugit Fenris, son cri résonnant avec une intensité sauvage. En plongeant dans une rage dévastatrice, il frappa son propre corps, s'entourant d'une aura rougeoyante. Sa posture devint plus agressive, une énergie brute pulsant à travers lui. Sa force et sa vitesse augmentèrent considérablement, transformant chaque mouvement en une danse mortelle. "Pas de pitié !" hurla-t-il, éradiquant les insectes avec une fureur désespérée. Mais chaque créature tombée était remplacée par deux nouvelles, leur nombre semblant infini. **Pourquoi... pourquoi sont-ils si nombreux?** pensa-t-il, la frustration et le désespoir se mêlant à sa colère.
Thorne manipula les ombres autour d'eux, créant des illusions pour dérouter les insectes. "Attaquez pendant qu'ils sont désorientés !" cria-t-il. Malgré leurs efforts, le flot des créatures semblait inépuisable.
Elyria sentit ses forces la quitter, chaque battement de cœur drainant son énergie spirituelle, aspirée par les insectes insatiables. Des larmes de désespoir coulèrent sur ses joues alors qu'elle cherchait le regard de Kael, ses yeux bleus emplis de peur croissante. "Kael... que devons-nous faire ?" murmura-t-elle, la voix tremblante, presque inaudible. La situation semblait sans issue, et chaque seconde qui passait les rapprochait un peu plus de la fin. **Est-ce vraiment ainsi que tout doit se terminer?**
Kael, épuisé mais déterminé, rassembla ses dernières forces et cria : "Pour... notre survie... Explosion Élémentaire !" Elyria, paniquée, s'écria : "Non, pas ça !" Des larmes aux yeux, elle sentit son cœur se serrer. Kael la regarda avec une tristesse infinie. "Je suis désolé, nous n'avons pas d'autre choix," murmura-t-il, la voix brisée. Il s’avança résolument vers la nuée d’insectes, ses pas lourds de détermination et de sacrifice. Libérant une déflagration d’énergie élémentaire, il élimina les insectes au prix de sa propre vie. L'explosion laissa une marque brûlante sur le sol, une lueur bleue s’éteignant lentement, emportant avec elle la vie de Kael. "Nous avons perdu Kael," murmura Elyria en larmes. Fenris, les yeux brillants de peine, serra son épaule. "Nous ne pouvons pas le laisser mourir en vain," dit-il fermement. La bataille ne faisait que commencer.
Comment... comment cela a-t-il pu arriver?" s'exclama Thorne, ses yeux écarquillés de terreur et d'incrédulité. Voyant de nouveaux insectes affluer, il utilisa "Ombres Protectrices". Une noirceur tangible l'enveloppa, mais elle ne put contenir les insectes. "Je ne... je ne peux plus..." murmura-t-il, la voix brisée, tandis que les ombres se dissipaient. Les insectes se ruèrent sur lui, absorbant jusqu'à la dernière goutte de son essence existentielle. "Non... non... NOOOON!" cria-t-il, son cri résonnant de désespoir pur. **Je refuse de mourir ainsi...**
Fenris lutta jusqu’au bout. "Je vais les retenir," murmura-t-il, la voix résolue. Mais il fut submergé, ses pièges inefficaces. "Pas comme ça..." furent ses derniers mots.
Elyria, les larmes coulant librement, murmura : "Je... je suis désolée..." Elle avait réalisé trop tard qu'ils se battaient contre le mauvais adversaire. Une silhouette s'était dessinée dans la pénombre, avant qu'elle ne s'effondre, vidée de son énergie. Ses yeux, autrefois pétillants de vie, s’éteignirent lentement. **Là-bas, dans la forêt...** pensa-t-elle une dernière fois avant que l’obscurité ne l'engloutisse.
Drystan, le dernier encore en vie, sentait le poids de la désolation peser lourdement sur ses épaules. Utilisant sa carte maîtresse, il murmura : "Permutation Existentielle." La douleur déchira son être alors qu’il puisait dans ses dernières réserves d’énergie. "Nous avons tout essayé... C'était ma dernière réserve..." Ses mots se perdirent dans le silence assourdissant, alors que l’obscurité l’enveloppait à son tour. **Pardonnez-moi...** furent ses dernières pensées, un écho de regret et de tristesse résonnant dans l’éternité.
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Dans l’obscurité oppressante de ce monde étrange, je restais tapi, ma respiration étouffée par une angoisse palpable. La permutation existentielle avec mon ombre était ma seule issue, me permettant de me fondre dans les recoins les plus sombres, hors de vue. Chaque instant était une épreuve de patience, chaque bruit un potentiel danger.
Les jours s’étiraient en une agonie silencieuse. Une silhouette d'un entité faisait des rondes régulières, sa présence constante me rappelant sans cesse la fragilité de ma cachette. Parfois, elle se rapprochait, scrutant chaque recoin avec une intensité qui me faisait frémir. Sa simple existence éveillait en moi une terreur viscérale, comme si elle était une ombre prête à m’engloutir.
666 jours. Ce chiffre maudit, symbole de mon isolement et de ma fuite perpétuelle, était gravé dans chaque fibre de mon être. Chaque jour passé dans ce désespoir m’affaiblissait, chaque battement de cœur devenait une épreuve, chaque souffle, une torture. Mais soudain, comme un éclair dans cette nuit éternelle, un nouveau groupe de silhouettes indistinctes apparut. Leur arrivée, bien que fugace, apporta avec elle une lueur d’espoir inespérée.
Me glissant parmi eux avec précaution, mon cœur battait violemment dans ma poitrine, mélangeant l’excitation d’une lueur d’espoir à la terreur d’être découvert. Chaque mouvement était un risque calculé, chaque regard une évaluation silencieuse de mes chances de survie. Je n’avais plus le choix : c’était maintenant ou jamais. **Si je devais périr, ce ne serait pas dans l’ombre de la peur, mais en quête de liberté.**
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Murmures du Néant
CasualeExiste-t-il seulement une chance de trouver le bonheur dans ce monde où les forts dominent et les faibles se voient impitoyablement dépouillés, exploités et tués ? C'est peut-être possible, mais pour moi, il est déjà tard, bien trop tard. Du moins...