Flûte, je ne pensais pas que la nuit tombait si vite sur Saturne ! Nous ne sommes qu’à la moitié de la pente… Je me retourne : Kyo a l’air vraiment épuisé, mais il me suit quand même… Je crois qu’il veut s’excuser, ou qu’il croit que c’est de sa faute si nous sommes sur Saturne… Mais moi je sais que ce n’est pas de la sienne, mais de la mienne… C’est moi qui n’ai pas su le protéger… Enfin, ce n’est pas le moment. Kyo est fatigué, et je commence moi aussi à vouloir dormir. Ne serait-ce pas plus judicieux de s’arrêter pour la nuit ?
Je m’arrête et regarde autour de moi : Il n’y a rien à part des rochers, et ils sont tous penchés. Sauf un. Et si… Je reprends la main de Kyo et nous allons voir derrière le seul rocher plat. Youpiiiiiiii !!!! Il est creux !!! Nous allons pouvoir dormir !!! Je rentre dans le rocher. Il fait environ trois mètres de haut, et il ressemble à un cône un peu cabossé. Le sol est dépourvu de cailloux, et il est gris. Le haut du rocher est bleu nuit, et, en dégradé, ce bleu devient violet. Kyo s’assoit par terre, à gauche de l’entrée, et il s’endort aussitôt. Je souris.
« Bonne nuit, petit Saturnien... » lui murmuré-je.
Puis, je m’assois moi aussi, en face de lui, et m’endors instantanément, mes pensées se tournant vers l’espoir de trouver l’antidote.
Le lendemain, nous nous sommes levés tôt, et nous sommes repartis vers les grottes-à-fumée.
« Nous sommes bientôt arrivés, plus que deux kilomètres ! »annonce-ai-je.
-Hum. Répond Kyo.
Je souris. Depuis qu’il m’écoute vraiment, et qu’il me parle, je me sens beaucoup moins seule. Bon, il ne dit que « hum » mais il parle quand même. Et puis… Il est plus vivant. Il m’écoute et m’obéis et quand je ne lui dit rien, il ne fait pas rien, il s’occupe seul. Il observe tout et cela l'occupe !
« -Hum ! Dit Kyo en me tirant la manche.
- ? Qu’y a t-il ? »
Je baisse les yeux : la pente jusque là raide, mais tout de même facile à descendre, était devenue une pente descendant à pic. Houla ! Un peu plus et je dégringolais !
« -Merci, Kyo.
-Hum ! »
J’observe attentivement la pente. Oui, c’est possible de la descendre. Elle a beau être raide, il y a beaucoup de prises. Oui c’est faisable. Avec une corde… Oui. Nous allons la descendre. Je prends une corde dans mon sac et me l’accroche à la taille. Puis je prends l’autre bout et le tends à Kyo.
« -Tiens, accroche cette corde à ta taille, comme ça, si l’un de nous tombe, il ne tombera pas vraiment car il sera retenu par l’autre. Nous allons descendre la pente.
-Hum. »dit-il en s’accrochant la corde. La minute d’après, nous sommes en train de descendre la pente, en essayant tant bien que mal d’attraper les prises.
Bon, au final, nous avons réussi à descendre la pente sans tomber.
« Ouf, ça y est ! Kyo, tu veux faire une pause ? » demandé-je.
Il hocha la tête.
« -Bon, alors arrêtons nous là. »
Après avoir fais une courte halte, nous reprenons la route. Nous voyons les grottes et cela nous motive. Nous sommes légèrement au dessus, mais je n’ai encore entendu aucun bruit de vie, ni vu aucun signe et cela commence à m'inquiéter. De plus, kyo commence à s’égarer. Il n’a plus beaucoup d’attention .
« -Kyo, nous allons descendre par là, c’est le chemin le plus court. Nous sommes bientôt arrivés. »
Il ne répond pas.
Je lui prends la main et nous entamons la dernière descente avant d’arriver aux grottes-à-fumée.
Vers le milieu de cette pente rocheuse,quelque chose fait trembler les cailloux sur notre gauche. Surpris, Kyo manque de tomber, mais je le rattrape à temps.
« Ce n’est rien, c’est juste le vent. » rassuré-je mon frère.
Effectivement, le vent est plus fort aujourd’hui qu’hier. Je continue donc de descendre, sans m’inquiéter des cailloux tremblants. Kyo, malgré son regard inquiet, me suit de près.
Nous avons vite descendu cette petite descente, toujours avec les cailloux-qui-tremblent. Je m’arrête, époustouflée par le paysage. Nous sommes dans la vallée, mais ce n’est pas deux ou trois habitats qu’il y a dans le creux des hautes montagnes bleues, c’est carrément un village ! Juste devant nous se trouve une sorte de grande porte de pierres vert-émeraude,en forme d’arche, avec, incrustées dans le rochers, quatre belles pierres, ressemblant à du diamant, mais beaucoup plus transparentes. La première, celle la plus à gauche, est bleu nuit, avec quelques reflets de mer. La deuxième est d’un rouge de sang, avec des reflets oranges. La troisième est marron comme le bois d’un chêne, et la dernière, je dirais qu’elle et grise, mais tellement pâle que j’ai bien du mal à la distinguer. Mais c’est vraiment sous cette arche que le décor est… magnifique, fabuleux, il n’y a pas de mot pour le décrire. Les grottes que nous avions vu de notre plateau sont bien des habitats, et elles sont vraiment tous différentes. Certaine sont marrons, couvertes de plantes de verre, d’autres sont bleues, avec un toit ressemblant à une tête de libellule,mais il y en a aussi de vertes, de rouges, de violettes, de roses, de jaunes… Certaines sont des magasins, avec leur enseigne constituée pour la plupart de terre, d’autres des hôtels, et, tout au fond de cette allée, se trouve la plus grande maison du village. Celle-ci est vert-pomme, avec un toit en forme de feuilles de palmier, mais de couleur argile. Elle a aussi une porte marron-pin, et des fenêtres couvertes de...
Oui !! Elles sont couvertes de vrais végétaux !! Bon, ils sont aussi marrons, et en forme de cœur, mais ce sont tout de même des plantes ! Cela doit bien vouloir dire qu’il n’y a pas que des rochers sur Saturne ! Je regarde Kyo : lui aussi observe le décor, avec la tête que je faisais sans doute quelques instants plus tôt.Je soupire. Malgré ce décor, je suis un peu déçue, mais aussi soulagée : nous n'aurons pas à nous battre aujourd'hui. Ce ne sont pas les habitats de ceux qui ont transformé mon petit frère. Les saturniens que je vois devant moi ne mesurent qu'1,20 mètre, et ils ressemblent à des logos de Super U en plus épais. Ils ont des bras en... En feuilles vertes, avec trois petites griffes sur chacun. Sur leurs têtes, ils ont des plantes, différentes selon les individus. En fait, je vais les diviser en trois groupes :
- les enfants (du moins, je pense que ce sont les enfants). Ils mesurent 90 centimètres, ont vraiment de tous petits bras, proportionnellement comme les Tyrannosaures. Sur leurs têtes, en guise de cheveux, se trouve une unique tige, où pousse une petite fleur, différente pour chacun. Il ont de très grands yeux, et dans leur bouche se trouve deux petites dents pointues.
- Les femmes, qui sont celles que j'ai décrites en premier, avec, sur leur tête, une ou plusieurs fleurs colorées.
- Les hommes, qui sont comme les femmes, mais, sur leur tête, ils n'ont pas de fleurs, mais juste des plantes vertes.
« -Hum ! dit Kyo en me tirant la manche.
-Qu'y a t-il ? Demandé-je, et, en voyant sa tête, j'ajoute :
-Tu veux y aller, c'est ça ? »
Il hoche la tête.
« -Bonne idée. Allons visiter. De plus, peut être que le chef sait comment te soigner. Allons-y !
Je lui prends la main tandis que nous franchissons l'Arche aux pierres.
Cela fait une heure que nous visitons le village. Bizarrement, les Saturniens ne semble pas surpris de nous voir, et, moi non plus. Cela me semble normal d'être avec eux, et puis, il sont trop mignonnnnns !!!! Enfin, tout allait bien jusqu'au moment où, je ne sais pas pourquoi, un des Super- U-aux cheveux-plantes nous a enfermé dans des cages de lianes jaunes. Ces lianes sont sorties de ses cheveux-plantes, et ne nous empêchent pas de bouger, mais de nous enfuir. Le Super-U aux lianes dit une phrase, mais je n'y comprends rien. Puis, il nous emmene voir leur chef, qui est dans la grande maison vert-pomme. Il est normal, leur chef, sauf qu'il a une cape de feuilles triangulaires. Sans hésiter, il attrape Kyo, lui met une de ses mains-feuilles sur la bouche, et, avec l'autre , lui passe un couteau sous la gorge.
« -Kyo !! » hurlé_je.
Comment lui faire comprendre que nous ne sommes pas ces ennemis ? Vite, ou il va tuer mon frère !!
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L'Hoky
Science Fiction30 septembre 1150, Kyō Moko, un jeune garçon, se fait mordre par une mystérieuse créature. Depuis, il rétréci de jour en jour. Sa sœur compte bien le sauver, mais pour cela, il faut aller sur Saturne. Mais y a t-il vraiment de la vie là-bas ?