𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝚅

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Aleyna. 𐙚

— Nyx, murmurai-je en le serrant dans mes bras.

Des cris me parvinrent de ceux qui m'avaient marquée la peau. Ils hurlaient. Encore et encore. Tous les jours. Ça ne s'arrêtait pas.

Je sortis de la chambre en la fermant à clé pour que Nyx soit en sécurité et pour qu'il puisse dormir dans mon lit. J'ai pu lui faire une petite litière rien que pour lui.

— Mais tu me casses les couilles avec tes jeux ! Tu comptes gagner de l'argent comment ?

J'entendis le rire de mon père me provoquant des frissons.

— Ton corps pourrait sûrement m'aider. Oh non, j'ai mieux. Aleyna.

J'ouvris la bouche, ne croyant pas ce qu'il venait de dire.

Il me traite de...

Je réprimai mes sanglots, refusant de pleurer une fois de plus. J'étais mentalement épuisée.

— Parle bien de ta fille, Charlie.

Je n'étais plus sa fille, maman. Il ne me voyait plus ainsi.

— Ça fait quoi d'être rejetée par son papa chéri ? fit une voix derrière.

Je gardai le silence, hésitant à rejoindre les voix venant de l'escalier.

— T'es morte à ses yeux.

J'étais déjà morte bien avant ma naissance, Sofia.

— Tu joues le fantôme même en étant en vie.

— Tu joues le fantôme même en étant en vie, répétai-je à moi-même.

— Tu pardonnes vite, Enara. C'est pour ça que tu es naïve et complètement faible !

— Mais elle n'a rien fait !

— Ferme ta gueule, putain !

Je soupirai bruyamment avant de descendre précipitamment les escaliers, les entendant crier dans le salon pendant que j'enfilais mes Converses. Je remis en place mes collants avant de quitter discrètement la maison.

— Où est-ce que tu vas, petit cœur ?

Ce surnom dans sa bouche me dégoutait presque. Il se servait de moi et je n'en pouvais plus qu'on se serve de moi si facilement.

Sur ce coup-là, je tenais de ma mère.
Naïve et faible.

Des picotements me démangeaient. Sa peau contre la mienne me donnait envie de gerber.

— En cours, mais ils ne m'accepteront pas puisque tu as refusé à maman de remplir mes billets d'absence...

L'autre jour, j'avais confié mon carnet à ma mère pour qu'elle puisse y inscrire mes billets d'absence. Mon père, en découvrant cela, s'était emporté et avait crié sur elle, déclenchant ainsi une dispute. J'étais pris au milieu de ce conflit, entre eux deux. Mon père, dans un accès de colère, avait même menacé de déchirer mon carnet. Suppliant, je l'avais imploré de ne pas le faire, espérant apaiser la situation.

Connard.

— Oh, quel dommage.

Il m'adressa un sourire mauvais avant de finalement relâcher mon bras. Je n'avais pas bougé d'un centimètre, paralysé par la peur que m'inspirait mon père. C'est alors que les yeux de ma mère apparurent derrière lui, remplis d'inquiétude. Ce fut la dernière image que j'aperçus avant de quitter précipitamment leur champ de vision, mon cœur battant à tout rompre.

UNRAVELEDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant