➵ Chapitre 1 : Le monde d'en bas (An 2010)

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C'était le son du clocher résonnant dans ma tête, sans parler de la porte grinçante du garage de mon voisin, qui me rappelait que je devais me lever et non pas haïr ma pauvre vie chaque matin en regardant le plafond depuis mon lit. Malgré moi, je me levais comme n'importe qui, et rêvais d'une vie que je ne subissais pas avant de me vêtir pour la journée qui marquait le début de la semaine. Je faisais mon lit, aérais la pièce et avançais vers la cuisine pour y prendre un petit déjeuner des plus banals.

Mon existence même était définissable par ce mot, « banale », en effet j'habitais un appartement d'une petite ville non loin de Paris, je sortis de l'école avec mes diplômes, pour trouver un poste dans la bureautique, et toucher une somme suffisante pour payer chaque mois mon loyer et le reste. C'était une boucle, je vivais pour le week-end, pour ne rien y faire de mes journées à part des choses d'une banalité, et une fois le début de la semaine, je me haïssais d'avoir une vie aussi vide de sens. 

Je n'ai jamais connu mes parents, j'ai été logé et adopté par une dame les premières années de ma vie, mais celle-ci disparut à mes 14 ans, c'est alors que les parents d'une de ces personnes qui me considérait comme un ami, m'ont à leur tour hébergé, jusqu'à ce que tous disparaissent au cours de ma 19e année de vie, mais n'ayant aucun réel souvenir de ces moments clés, je ne peux en dire plus.

 Avec des petits jobs que j'ai trouvés en simultané de mes études, j'ai pu vivre indépendamment après ces événements très flous dans ma tête. 

J'avais physiquement une belle gueule, ce qui m'avait probablement permis de me faire adopter après ma naissance, de plus je n'ai jamais fait de réels efforts à l'école. 

Afin de vivre une vie tranquille sans me voir afficher l'étiquette d'intello, je faisais le minimum pour réussir mes études, c'est-à-dire obtenir 501/1000 points à chaque contrôle. 

J'avais eu la chance pendant toutes mes différentes familles, de fréquenter un milieu social de classe moyenne, je traînais donc avec les pauvres, et des faux riches qui me permettaient d'en apprendre plus sur leur milieu social, bien qu'ils ne fussent tous deux très différents du mien. Nul doute que j'avais les capacités intellectuelles d'appartenir à la classe sociale que je désirais, je pouvais pour cela remercier mes géniteurs inconnus.

Après avoir fini de prendre mon petit déjeuner je me dirigeai vers l'extérieur, pour y poursuivre mon quotidien anodin, mais cela n'allait peut être pas être le cas cette fois, j'allais aujourd'hui profiter de mon lundi matin de libre pour fréquenter une personne, une femme, plus précisément, celle-ci était inscrite dans un club de judo. Je l'avais croisée par hasard dans la rue, avec mon ami qui disparut à mes dix-neuf ans.

J'avais décidé de m'y inscrire pour observer de plus près cette personne, et apprendre le combat. C'était une fille qui, d'apparence, n'avait rien pour elle : laide avec une peau impure. Après la perte de son seul ami, qui semblait être aussi le mien, elle ne fut plus abordée. En effet, il devait être là son seul ami. Cela devait probablement s'expliquer par le fait que notre société ne se base que sur le physique : une personne laide ne se fera que très peu approcher, ne pouvant alors avoir aucun contact et montrer au monde qui elle est réellement en dehors des apparences physiques. Cela n'est qu'une inégalité banalisée dans notre société, mais cela ne me concernait pas, donc je m'en moquai totalement.

Ce qui m'intéressait là, c'était de savoir comment une fille comme elle maîtrisait les arts martiaux à un degré de perfection effroyable. Sa laideur était telle qu'elle subissait des moqueries et des injures physiques par des adolescents. Cette fille avait alors probablement réussi à maîtriser les arts martiaux, car il en dépendait de sa survie.

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