➵ Chapitre 7 : Double fil (An 1984)

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? Le jour comme la nuit, le peuple fermait les yeux. Il ne voyait que ce qu'il entendait, et n'écoutait point ce qu'il voyait.

Tandis que celui qui n'ouvre qu'un seul œil ne regarde que ce qu'il voit et n'écoute point ce qu'il entend.

Celui qui ouvrira les deux yeux se rendra compte qu'il était trop tard.

***

La nuit de l'arrivée de Kamal et de l'enfant à l'Élysée, dans la France d'en bas. Dans une chambre.

Kamal — Je trouve tout cela bien anormal. Bien que je ne sache presque rien d'en bas, je trouve cet accueil étrange. Qu'en penses-tu ? Petit être.

Kamal était allongé sur le lit, les deux bras derrière la nuque.

Kamal — L'idéal serait que leur fantasme envers le haut monde soit réel et qu'ils m'idolâtrent, ce qui me permettra de prendre le contrôle de cet État bien rapidement.

Cependant, je doute fortement de leur honnêteté. De toute façon, qu'ils m'aiment ou non, mon arrivée chez eux a déjà signé la fin de leur souveraineté.

Il ne me reste plus qu'à me reposer et à protéger cet enfant tout en restant sur mes gardes.

Le lendemain, un homme frappa à la porte. Il s'agissait du président français qui semblait vouloir parler à Kamal.

M. Marack — Bien le bonjour, Messieurs, j'espère que vous avez passé une agréable nuit au sein de l'Élysée.

Kamal, en regardant l'enfant réveillé – Je vous remercie pour votre accueil, nous ne l'oublierons pas. »

M. Marack — Allons, ce n'est rien, que diriez-vous d'une petite balade dans notre belle capitale qu'est Paris pour bien commencer la journée ?

Kamal — Ne vouliez-vous pas des réponses avant cela ?

M. Marack — Nous pourrons discuter en marchant sous le vent frais, n'êtes-vous pas d'accord ?

Kamal — Allons-y dans ce cas-là.

Cette conversation confirmait encore plus les craintes de Kamal la veille : l'accueil est bien trop amical. Un homme venant d'une civilisation qui ne s'est jamais mélangée avec la leur depuis des millénaires apparaît, et cela ne semble point les tourmenter. Ils ne cherchent même pas à obtenir des réponses, comme s'ils en avaient déjà eu.

Dans la rue menant à l'Élysée, Kamal contemplait un univers qu'il n'aurait jamais pu imaginer. Il était dit qu'en bas demeurait misère et souffrance, pourtant rien de tout ça n'était visible.

Kamal — Votre monde semble bien différent de ce que l'on raconte en haut.

M. Marack en rigolant — Que dit-on de nous en haut ?

Kamal — L'inverse de ce que je peux observer ici.

M. Marack — Voilà une réponse bien vague que vous me donnez là.

M. Marack — Parlez-moi de votre monde, je meure d'impatience d'en connaître plus. Nous n'avons que très peu d'informations vous concernant, et elles ne circulent qu'entre les mains des chefs d'État.

M. Marack semblait terriblement confiant, il s'adressait à ce que l'on appelle Dieu dans le monde d'en haut, mais ici, il semblait s'adresser à une simple personne.

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