Journal de bord, 3 janvier ****, salle de thérapie numéro 7,
9h07.
Je reviens de vacances.
Enfin "vacances" c'est vite fait.
J'ai dû me farcir toute la famille pendant les fêtes sans même mettre les pieds dans mon appart. Ma console a pris la poussière et c'est en rentrant du Nouvel An qu'on m'appelle pour revenir à l'hosto.
Je fais tourner mon stylo et attends patiemment Deku pour sa séance. À son arrivée, je le vois avec des cernes de cinquante kilomètres, tenant à peine debout.
Il ressemblait à un zombie.
Il s'assied, et cette fois il me regarde. Toujours aussi effrayé de m'avoir devant lui mais son visage est face à moi. J'imagine qu'il n'a pas pu avoir un droit de sortie pour les fêtes vu son état. Sa mère doit vraiment lui manquer. Tout en gardant une posture pro, je lui demande s'il va bien. Ses yeux se gorgent d'eau avant de m'annoncer la mauvaise nouvelle.
Tante Inko venait de décéder.
Je serre la paume de ma main sur le bloc note. Je ne dois pas céder.
Lui seul a le droit de la pleurer.
Mais je ressens autant que lui cette tristesse m'envahir. J'ai pensé qu'il ne pouvait pas tomber plus bas, mais j'ai eu tort.
De toute manière, j'ai toujours eu tort.
Tort de l'avoir frappé. De l'avoir humilié.
Tort de l'avoir laissé à son sort.
Tort de ce qu'il ressentait.
Tort de l'avoir abandonné.
Peut-être ai-je tort d'avoir choisi de devenir psychiatre aussi. J'ai passé un mois que j'ai déjà perdu mon objectif. Mais après cela il a dit une chose que je ne m'attendais pas.
"Ainsi va la vie, je la rejoindrai tôt ou tard... "
Il m'explique que c'est le Dr Shimura qui le lui avait dit. Que le seul moyen de s'en remettre est de vivre pour la personne que l'on a perdu.
Et depuis qu'il a dit ça, ma poitrine a fait un bond.
En trois semaines de thérapie, il a réussi à s'arracher du déni.
Et j'ai été tellement dans la Lune ces derniers temps que je n'ai pas remarqué que la chaise avait bougé.
Une séance qui a progressé.
Il m'avoue par la suite qu'il était encore dans ses délires paranoïaque me concernant. Il faisait des cauchemars, ce qui expliquait les cernes.
Je suis mal placé pour rétorquer sachant que c'est vrai.
J'ai été un vrai connard. Et c'est par ma faute qu'il est comme ça aujourd'hui.
Je passe l'éponge sur mes pensées qui se réfugient dans mon cœur déjà plein de remords et continue la séance sans broncher.
11h45
Ma pause déjeuner est un peu plus longue que d'habitude.
Le Dr AFO m'a donné une heure supplémentaire pour tout le travail que je fournis et aussi pour commencer petit à petit mes révisions pour mon retour en cours la semaine prochaine.
Seulement, je n'en ai pas envie. C'est bien la première fois que mon envie de retourner en cours me passe. Ces séances avec Izuku me font éprouver des choses qui n'étaient pas là avant son arrivée.
J'ai plus envie de trouver une solution pour l'aider à vivre au mieux avec sa paranoïa et me rapprocher de lui tout comme ferait un psy avec n'importe qui.
Mais aussi comme un ami le ferait.
Ou même plus...
Je serre ma main à ma poitrine, ce qui me fait mal.
Un mal pour un bien...
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Journal d'un psychiatre amoureux
FanfictionMon nom est Bakugo Katsuki, interne en psychiatrie à l'hôpital de Musutafu et voici mon journal de bord... Les personnages ne m'appartiennent pas mais à Horikoshi-sensei Ceci est une minific écrite à l'occasion de l'anniversaire de Katsuki des defi...