Chapitre 11: (Re) découverte de l'autre

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Journal de bord, le 17 mars**** Salle de pause, 8h39.

Bordel... j'ai oublié ce putain de cahier de bord dans la chambre de Deku hier et maintenant il sait ce que je ressens vis à vis de lui.

Je suis vraiment dans la merde ! Et s'il m'ignore en jouant avec ça ? Bof, après tout il peut se moquer autant qu'il le veut.

J'ai lu ce qu'il a écrit à la suite de mon passage. Il en a vraiment bavé, je n'ose pas imaginer à quel point il s'est battu pour refreiner ses crises et ce qui les déclenchait. J'ai surtout jamais su ce qui s'était passé après m'être "lassé de lui"

Il dit ensuite vouloir se rapprocher de moi ? Mais dans quel but ?

Après tout ce que j'ai pu lui faire, pourquoi ?

Comment vais-je réagir face à lui maintenant qu'il me dit vouloir lui dire pourquoi je ne veux plus le regarder, ni le toucher ? Comment lui va-t-il réagir ?

La lumière rouge de la chambre d'Izuku clignote. Le Dr Aizawa m'ordonne de le suivre.

Chambre de Midoriya Izuku, 9h50

On arrive à pas pressé dans sa chambre. Lorsque nous ouvrons la porte nous voyons Izuku redressé sur son lit, me regardant le sourire aux lèvres.

Attends, c'est à moi qu'il sourit comme ça ?

Le doc blasé lui demande ce qu'il voulait, mais à la place il s'excuse de nous avoir alertés pour rien. La chenille soupire avant de m'ordonner de le suivre. Mais quelque chose s'agrippe à moi. Je vois alors Deku le regard éploré comme si on l'abandonnait une nouvelle fois.

Des yeux de toutes ces nuances d'un vert éclatant, se baignant dans de l'eau salée.

J'ai eu le cœur accroché et la tête baissée lorsqu'il me dit de sa voix tremblante.

"Reste avec moi... Katchan... "

Mes yeux s'agrandissent à l'entente de ce nom si nostalgique à mes oreilles. Mes lèvres tremblantes grelotante d'une envie irrésistible de m'exécuter aimeraient bien lui dire combien je suis heureux qu'il m'appelle de nouveau ainsi.

Un pardon qui ne tenait que sur deux syllabes.

Je relève la tête lui répondant par un petit sourire.

"Je reviens pour ta consultation, promis." Lui ai-je dit.

Ses yeux ne sont plus effrayés par moi, mais dans mon cœur reste encore le doute de ce qu'il compte me dire suite à ce Katchan suppliant. Je pars donc en compagnie de mon supérieur en attendant à la fois d'impatience et de peur, l'heure de nos retrouvailles.

Salle de thérapie numéro 7, 11h39.

Comme promis, j'ai rejoint Deku.

Je ne sais plus comment me comporter face à lui.

J'ai beau me dire que je le connais, qu'il m'a pardonné, du moins une petite partie, je n'arrive pas à m'enlever de la tête que finalement je suis bon qu'à faire du mal à tout le monde, n'ayant changé que physiquement. Il a l'air plutôt à l'aise pour quelqu'un qui, il y a presque quatre mois, me fuyait comme le diable. Il est assis normalement, sans tremblement, sans trop d'anxiété apparente, le prenant au tournant. Il triture juste ses doigts comme pour quelque chose qu'il n'osait pas dire.

Pour ma part, il était temps que je lui parle franchement, et surtout de lui demander pardon.

Oui, je dois le faire.

Je pose alors mon bloc note, le surprenant, et m'installe au fond de mon fauteuil. Je fixe le sol, réfléchissant bien aux mots que j'allais utiliser. Il doit sûrement s'attendre à ce que je le supplie, mais je relève la tête. Mes yeux carmins plongent dans son regard émeraude jusqu'au moment où j'ouvris la bouche.

"Pardon pour tout ce que je t'ai fait jusqu'à maintenant... "

Voilà. Je lui ai dit. Je baisse le regard en attendant le verdict.

Je sens alors une main chaleureuse et tendre se poser sur ma crinière. Lorsque je la relève, des pupilles éclatantes de bonheur s'offrent à moi.

"Je t'ai déjà pardonné, Katchan..."

Le son de sa voix est tellement beau...et son sourire, que dire de ce dernier ?

J'ai l'impression d'avoir été un pécheur pardonné par Dieu lui-même.

Un Dieu couleur vert pomme.

Des larmes de repentir tombent de mes yeux couleur sanguine.

Je sèche mes larmes essayant de me calmer. Il me demande alors avec désinvolture quand est ce qu'on commence la séance.

"Je suis tout à vous, Docteur Bakugo." Disait-il en s'amusant.

La séance commence alors.

Couloir du service psychiatrie, Consultation quotidienne, 16h45

Ce matin a été une révélation.

Malgré tous les torts que j'avais, Izuku m'a pardonné. Je n'arrive toujours pas à croire tellement ma poitrine trépigne d'impatience.

Mais comment dois-je m'adresser à lui ? Dois-je lui parler en tant que médecin ou ami d'enfance ? Dois-je simplement lui parler de notre réconciliation express ?

J'entre dans sa chambre. Il m'attend dans son lit, assis contre le mur en train de lire. Quand il m'aperçoit, il posa son livre pour se focaliser sur moi. On commence à parler de tout et de rien après avoir fait les formalités. Il me parle de sa vie depuis mon départ au lycée, du métier qu'il essayait de trouver à tout prix avec ses études effectuées. Il mentionne avec une pointe de tristesse la présence de tante Inko et combien elle a été un grand soutien pour lui.

Il m'a décrit aussi des amis qu'il s'était fait durant ses études, des gars sympas qui l'ont aidé à tenir le coup lorsqu'il était en internat dans sa faculté. Je découvre à l'instant qu'on se parlait comme étant gosses, comme deux être humains normaux et qu'on se redécouvrait. Et en me regardant avec altruisme, il dit soudainement qu'il est heureux de pouvoir discuter de nouveau avec moi depuis toutes ces années, voulant aussi prendre des nouvelles de mes parents.

Même si je ne doute pas de son comportement qui a changé grâce à ses efforts et aussi aux thérapies, je sens un léger point ténébreux concernant ces vraies intentions. Loin de moi d'en douter, mais me pardonner si facilement m'a paru assez étrange et je voulais en savoir davantage sur les raisons qui le poussaient à le faire.

J'ose alors le lui demander, après dix minutes sans l'interrompre.

Il se stoppe net, toujours aussi surpris d'entendre ma voix. Il affiche un sourire encore plus éblouissant que l'autre jour, tout en rougissant de gêne.

Mon cœur s'emballe, mais n'arrive plus à décrypter cette expression.

Je tiens fermement ma poitrine qui me faisait mal, ma respiration devient sifflante.

Je n'arrive plus à discerner quoi que ce soit à travers ce visage d'ange, me souvenant d'un visage tiraillé par la haine qu'il me portait dans mes rêves cauchemardesques.

Un sourire angélique transposé sur celui d'un diable me torturant l'esprit depuis des semaines maintenant.

Je ne tiens plus, je me sens partir, les larmes aux yeux.

Les bourdonnements dans mes oreilles d'un semblant d'inquiétude de mon Deku m'appelant avec panique, des yeux larmoyants qui à leur chute me noient dans un océan de détresse.

Alors c'est cela... depuis des années... c'est cette chose qui fait mal qu'il a rssenti ces six dernières années...

J'entends d'autres pas autour de moi, la vue floue de mes pupilles dilatées par la peur de celui qui m'a volé et détruit mon cœur à la fois par la simple force de son sourire.

"Désolé... Deku... désolé de vouloir t'aimer..." 

Journal d'un psychiatre amoureuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant