Chapitre 6: Le sourire

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Journal de bord, 12 décembre****, salle de thérapie numéro 7

11h18

Quatre jours sont passés depuis notre première séance. Et Izuku continue d'éviter mon regard tout en s'éloignant avec sa chaise lors de nos séances.

Il a aussi trouvé de quoi occuper son esprit pendant ces dernières.

Je ne dis rien, juste je l'observe le voir se fasciner pour le rouge. Chaque jour, il apporte un objet de cette couleur.

Je note cette observation.

Et par la même occasion je me surprends d'être attiré par le vert. Tout comme lui, en jouant son jeu, j'apportais un objet vert. Mais lors d'une séance, il a arrêté ce jeu pour reprendre une séance ennuyeuse. Je note cet arrêt avant de lui demander pourquoi il avait stoppé cette tendance.

Il me répond d'une voix sans émotion en me pointant de son index

"C'est de ta faute."

Enfin. Il a parlé. Froidement mais il a parlé.

Je note l'amélioration de tant de séances, et continue.

Malheureusement après coup, une crise commence à se montrer. Et j'ai eu l'erreur de débutant de le prendre par les épaules pour le calmer. Sa paranoïa l'a, d'après mon hypothèse, ramené au temps où je le persécutais. C'est d'ailleurs pour cela qu'il me suppliait d'arrêter, de ne pas le frapper.

Il me hurle de ne pas le regarder avec mes yeux, sûrement la cause de son délire.

Je conclus aussi que c'était par ailleurs ce que représentait ce rouge qu'il emmenait lors de nos rendez-vous précédents. Je commence à me défaire de lui quand je reçois un coup dans la figure. Je suis sonné mais assez conscient pour bipper le Dr AFO et Shimura pour m'aider à le maîtriser. Il saccage tout dans la salle jusqu'à ce que les deux médecins arrivent et le calment. Après ça je tombe dans les pommes.

13h07. Dortoir.

J'ai atterri dans les dortoirs en me réveillant. Je ne sais pas comment je suis arrivé là, mais je crois savoir pourquoi..

Deku m'a frappé.

Pas volontairement, mais le coup était si violent que je sens encore la douleur sur le côté droit de mon visage.

Je me lève et me regarde dans une glace.

Un hématome longe ma joue vers la mâchoire. On a dû me mettre de la glace pour qu'elle soit endolorie comme cela.

Je sors du dortoir lorsque je croise le Dr Shimura.

Loin d'être inquiète, elle est tout de même soulagée de me voir debout. Elle fait tout de même la remarque sur mes cernes de trois kilomètres, me conseillant de me reposer. Mais comme bon élève que je suis, je refuse.

Et puis, je voulais voir Izuku.

Inconsciemment je l'ai touché et j'ai voulu m'excuser.

La doctoresse me dit que j'ai une relation peu courante dans le métier avec mes patients, surtout avec lui. Je ne vois pas en quoi mon lien avec Deku était différent.

A-t-elle décelé quelque chose chez lui que je n'ai pas vu ?

15h36. Salle de pause.

Je me remets de cette matinée assez physique.

Mon visage a légèrement gonflé mais pas assez pour me prendre pour Quasimodo. Mais cela n'empêche pas ces pimbêches d'infirmières de se foutre de ma gueule.

Je prends ma première tasse de café de la journée, un élan de courage pour mon passage exclusif dans la chambre de Deku.

Arrivé à cette dernière, je le découvre assis sur son lit, obnubilé devant son plateau. Je ne l'ai jamais vu comme ça, si dubitatif devant la nourriture comme un gamin de cinq ans. Au bout de cinq minutes il relève la tête et m'aperçoit. Je prends peur avant qu'il se mette à sourire nerveusement.

J'ai cru rêver.

Deku qui me sourit après m'avoir donné une patate à la figure.

Mais je ne m'approche pas pour autant car il n'est pas encore en confiance. Je décide alors de le saluer de loin avant de repartir. 

Journal d'un psychiatre amoureuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant