Les mots qui dansent sous nos yeux

Les sept maris d'Evelyn Hugo. Taylor Jenkins Reid

"Tous ce que j'aimais sont morts, à présent. Il n'y a plus personne à protéger. Personne pour qui mentir, à part moi. Les gens ont suivi de si près les détails les plus complexes de la fausse histoire de ma vie. Mais ce n'est pas... je ne... je veux qu'ils connaissent la véritable histoire. La vraie moi."

-C'est à vous, et à vous seule que s'adresse cette confession...
À l'aube de ses quatre-vingts ans, Evelyn Hugo, légende du cinéma, est enfin prête à dire la vérité sur sa vie aussi glamour que scandaleuse. Mais quand cette actrice, vieillissante et solitaire, décrète qu'elle fera ces révélations à Monique Grant, journaliste pour un obscur magazine, personne ne comprend son choix. La journaliste décide de saisir cette occasion pour lancer sa carrière. Elle écoute avec fascination l'histoire de cette actrice mariée sept fois. Une histoire d'ambition, d'amitié et d'amour défendu. À mesure qu'elle recueille les confidences d'Evelyn, la journaliste comprend que leurs destins sont étroitement liés...-

Une pépite !

C'est extraordinairement et parfaitement bien écrit ! J'ai beaucoup aimé ce livre !

Bon bah voilà j'ai tout dit :). J'ai ri, pleuré, souri, mon coeur s'est serré et s'est brisé mais j'ai adoré.

Le roman traite évidemment de l'ascension vers la gloire d'une starlette ambitieuse dans les années 50, des nombreux compromis qu'elle fit bien volontiers, au premier rang desquels celui de devenir, tout du moins en apparence, le personnage de fiction que les studios lui ont construit (ce calcul permanent est d'ailleurs assez glaçant). Ce qui pouvait aller loin, puisque même les romances entre acteurs étaient fabriquées pour faire vendre et acquérir de la notoriété. Une vie de fiction dans tous les sens du terme. Mais à quel prix ? Qui devient-on dans ces conditions ? le personnage de fiction ne risque-t-il pas d'écraser la vraie personne ?

Mais c'est avant tout un magnifique roman sentimental, et une réflexion pertinente sur ce qu'est le grand amour, les formes multiples qu'il peut prendre. Ce qu'on est prêt à lui sacrifier, ou pas. Combien il est si facile de le laisser s'échapper, alors que sa fragilité même devrait pousser à tout faire pour le conserver.

J'ai beaucoup aimé le personnage d'Evelyn qui est très complexe, égoïste pour pouvoir réussir à survivre (donc l'est-elle vraiment ?), amoureuse mais surtout très humaine.

L'autrice a une très belle plume qui nous empêche de fermer son roman avant de l'avoir finit et ce dernier est extrêmement bien écrit.

Ma note : 4,99/5 parce que Evelyn répète durant tout le livre qu'elle a fait quelque chose d'horrible et quand j'ai enfin découvert ce que c'était j'ai été déçu. Ce qu'elle a fait est compréhensible vu la situation et en aucun cas cela la fait devenir une mauvaise personne, ça plus que une autre chose qu'elle a pu faire dans sa vie.
Pour moi la haine que Monique a, à son encontre à la fin du livre est démesurée.

Ma citation préférée avec spoiler :

"Elle n'est plus là, à présent. L'amour de ma vie est parti, et je ne peux plus simplement l'appeler pour lui dire que je suis désolée et la faire revenir. Elle est partie pour toujours. Alors oui, Monique, c'est quelque chose qu'en effet je regrette. Je regrette chaque seconde que je n'ai pas passée avec elle. Je regrette chaque idiotie que j'ai faite et qui lui a causé une once de peine. J'aurais dû la rattraper dans la rue le jour où elle m'a quittée. J'aurais dû la supplier de rester. J'aurais dû m'excuser et envoyer des roses et me planter au sommet des lettres d'Hollywood et crier : "Je suis amoureuse de Celia St James !" et me laisser crucifier pour ça. Voilà ce que j'aurais dû faire. Et maintenant que je n'ai plus Celia, et que je possède plus d'argent que je n'aurai de temps pour le dépenser dans cette vie, et que mon nom est cimenté dans l'histoire d'Hollywood, et que je sais combien c'est superficiel, je me mords les doigts pour chaque seconde où j'ai choisi la gloire plutôt qu'aimer fièrement Celia."