𝚅 - 𝙵𝙰𝙼𝙸𝙻𝙻𝙴𝚂 𝙸𝙼𝙿𝙰𝚁𝙵𝙰𝙸𝚃𝙴𝚂

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TWs: maltraitance et abus sur mineurs, alcool, drogues, mutilation, bcp de trauma en général, grossesse adolescente (vous inquiétez pas ce n'est pas un des persos actuellement ado, je préfère le clarifier maintenant)

J'ai posé les pieds chez la famille de Nat une seule fois dans ma vie. C'était en cinquième, et je crois que ce jour m'a traumatisé. Une maison vieille qui semblait ne pas avoir vu un jour de soleil depuis des lustres, une forte odeur de renfermée avec de la poussière et des vieilles toiles d'araignées qui tapissaient les murs. Rien pour me mettre à l'aise, et mon mal-être n'a fait que grandir quand j'ai fait connaissance avec sa famille. Sa mère une femme aux cheveux brun bouclés, des boucles qui semblaient dans un piteux état. Elle faisait plus vieille que son âge qui m'avait été révélé qu'elle n'avait que 40 ans tout pile. Sa peau était jonchées de rides et sous ses yeux reposaient des cernes impressionnant. Mais cette femme ne m'inspirait pas là pitié, point du tout. C'était une vipère qui dès qu'elle ouvrit la bouche perdu la moindre once de sympathie que j'avais pu ressentir pour elle. Elle parlait si méchamment, c'était un truc inné pour elle: elle avait vu son fils, elle devenait blessante et même presque agressive, mais je crois que ma présence avait dû la retenir un minimum. Elle insista pour nous offrir le goûté, seule action généreuse qu'elle ait conduite à ce jour à mon avis. Ce goûté en question constituait de jambon et de fromage dont la date limite de consommation avait été dépassée depuis belle lurette, sur un morceau de pain dure et rassis avec aux choix un verre de lait frais (et quand je dis frais je veux dire hyper fais: ni pasteurisé, ni filtré, elle l'avait annoncé avec fierté) ou bien alors une brique de jus de pomme qui sentait si fort le moisit que j'ai juste demandé de l'eau. Elle a allumé une cigarette (qu'elle a fumé là devant des enfants dans la maison sans ouvrir la moindre fenêtre en laissant la fumée aller bien dans nos gueules quand même) et m'en rempli un verre d'eau dans lequels sont accidentellement tombé quelques cendres de sa clope que j'ai bu à contrecoeur pour ne pas paraître malpolie.

On avait été interdits d'accès à la chambre de Nat et la mère avait insisté qu'on ne reste pas seuls tout les deux alors on avait fait notre exposé sur le sol crade de leur logis. Plus tard dans l'après midi un homme qui ressemblait affreusement à Nat entra dans la maison et fit accueilli par un bisou de sa femme, il s'agissait du père de Nat. Nat se hâta sur la cadence de travail de l'exposé, et je ne tardais pas à comprendre pourquoi lorsque je vis son géniteur sortir un six-pack de bières biens fraîches du frigo et s'installer dans son fauteuil derrière nous, en allumant la télé pour regarder un match de rugby. Nat ne se retourna jamais complément, mais je vis qu'il avait un oeil sur son père pendant le reste de l'après midi. Dès que la première bière fut fini Nat se leva et déclara qu'on avait bien bossé, et que ma mère allait probablement se faire un sang d'encre si je ne rentrais pas bientôt. Il n'avait pas tort mais en partant de sa maison ce soir là, j'avais l'affreux sentiment au fond de moi d'être en train d'abandonner un pauvre petit garçon à la merci d'une paires de démons.

Au cours de mon amitié avec lui, Romain, Roxanne et moi on s'était malheureusement habitués à voir Nat avec des bleus grotesques de temps en temps. Les trimestres de piscine où il avait feinté être malade et séché pour éviter de montrer son corps, malgré le risque de récolter d'autres hématomes violacés de la part de son géniteur pour avoir sauté le cours. On ne savait pas quoi faire pour l'aider, il refusait même de nous en parler. Je crois que ce qui m'a le plus brisé le coeur c'est le jour et j'ai vu parmis les cicatrices sur son poignet des brûlures de cigarettes. Jusqu'à lors j'avais pu croire que au moins un parent ne le sanctionnait pas physiquement, mais ce jour la participation de sa mère me fut confirmée.

Je pense honnêtement que Romain, Roxanne et moi nous sommes de terribles amis parce qu'on ne sait pas comment aborder le sujet. On avait essayé une fois et Nat nous avait juste engueulés, et il nous avait ignoré pendant des semaines et des semaines. Je ne sais pas pourquoi ni comment l'aider mais je sais que ça me brise le coeur de voir Nat subir tout ça.

𝐏𝐀𝐏𝐄𝐑 𝐏𝐋𝐀𝐍𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant