Chapitre 2.

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Durant un instant elle avait senti sa respiration se couper dans sa gorge. Un froid inquiétant s'était emparé d'elle et elle ne savait pas comment y échapper. Ce qu'elle ressentait ne pouvait pas être assimilé ni à la nervosité ni à la peur… C'était plutôt de la terreur! Une terreur sourde dont elle ne comprit pas la provenance, mais qui l'étreignit malgré elle.

Ce colosse était beau avec sa peau hâlée et ses lèvres pulpeuses appelant à la luxure. Ses traits ciselés avaient été sans doute taillés à la serpe par un sculpteur de génie. Sa chemise blanche laissait presque transparaître ses muscles saillants, ses yeux étaient d'un bleu hypnotique qui ridiculisait celui de l'océan. Un trésor de virilité en somme.

Le coeur de la jeune femme prit une vitesse affolante, ce qui la porta à se reculer un peu plus dans le mur, son dos rencontrant le rideau et ses mains tenant fermement les pans de sa robe de chambre blanche. Sa gorge s'assècha en voyant l'homme s'approcher d'elle, son regard bleu la détaillant sans aucune gêne.

Heureusement qu'elle ne pouvait pas connaître le tréfond de ses pensées, parce que si elle en avait pris connaissance elle n'aurait certainement plus l'air de cette douce jeune fille au regard agrandi par la peur; elle se serait jetée sur lui pour le frapper.

Stanislas était au bord de l'explosion. Cette petite sorcière l'avait mis sur le qui-vive depuis de cela une petite semaine en ne revenant pas à la vie après qu'elle se soit cassé la nuque. Enfin… après qu'il lui ait cassé la nuque. Son cœur était gonflé de soulagement de la revoir en vie, mais une partie de lui demeurait toujours fâchée du fait qu'elle ait pensé une seconde pouvoir agir contre lui sans qu'il ne sévisse.

Il arriva à sa hauteur, le souffle erratique de sa belle lui caressait le visage. Stanislas dévoila un sourire que la jeune femme qualifia de carnassier. Il se pencha un peu plus jusqu'à son visage, leurs nez se touchant presque.

« Bonjour, Mallory, souffla-t-il sur son visage. Bien dormi, princesse?»

L'air de la jeune fille changea du tout au tout. Venait-il de dire son prénom? Elle s'appelait Mallory? Si c'était le cas, elle peinait à s'en rappeler, pour ne pas dire qu'elle ne l'avait même jamais su. Ses cils papillonnèrent comme les ailes fines d'un papillon. Sa langue ne se délia pas sur le coup.

« Tu as perdu ta langue? Je te connaissais plus bavarde.» La main de l'homme fit un geste dans sa direction pour la toucher. Mais vive comme l'éclair, Mallory esquiva en passant sous son bras pour rejoindre le milieu de la pièce. Elle ne perdit pas de temps pour lui demander de décliner son identité. La peur avait quelque peu déserté son être. Son assurance reprenait pied.

Les épaules de l'homme tréssautèrent à cause de son rire rauque qui fendit l'air. Mallory croisa les bras sur sa poitrine, les sourcils arqués par l'incrédulité, elle ne voyait pas ce qu'il y avait de drôle dans cette situation. Elle était sérieuse, elle!

« Qui êtes-vous? Répéta-t-elle.

- Mmmh… qui suis-je? Qui suis-je? Ton cher Stanislas, Mallory! Ou plutôt, ton démon, ton diable, ton monstre, ton Stan (elle le dévisagea avec un air curieux)! Ah, oui… c'est tout noir la haut, n'est-ce pas? Ta mémoire… (il imita le vole d'un oiseau avec ses mains tout en s'approchant d'elle) elle a décampé.

— Et vous savez pourquoi. Je me trompe?

— Tu es perspicace.»

L'homme plongea son regard océan dans les siens ébènes et les trouva beaux. Et dire que cette vue lui avait échappé durant toute une semaine. Cette femme était spéciale sur toutes les coutures. À un point tel qu'il lui avait fallu une semaine pour que son sang fasse effet en elle. À un moment il avait même douté de son pouvoir. Cette pensée eu le don de le rembrunir légèrement. Ça n'aurait jamais dû se passer comme ça…

Dear Mallory Où les histoires vivent. Découvrez maintenant