Alors qu'Ali errait dans les rues sales de Bagdad, son esprit tourmenté par les récentes humiliations subies au palais, un messager annonça une nouvelle qui fit battre son cœur avec espoir : un bal somptueux était organisé au palais ce soir même, et tous les habitants de la ville étaient invités à y participer, à condition d'avoir des vêtements convenables.
L'idée d'assister au bal embrasa l'imagination d'Ali, lui offrant un échappatoire temporaire à sa vie de misère et de saleté. Mais comment pourrait-il y aller avec ses haillons souillés ? Une détermination farouche s'empara de lui alors qu'il se mit en quête de trouver des vêtements dignes d'un tel événement.
Dans le souk animé, il guetta son opportunité et, avec une adresse acrobatique, déroba une paire de babouches simples, un sarouel propre, des manches bouffantes et un gilet sans manches. Sa quête ne s'arrêta pas là : il repéra un magnifique fez rouge chez un marchand, et le vola également, ignorant les cris furieux du commerçant qui ordonna aux gardes du sultan de l'attraper.
La panique s'empara d'Ali alors qu'il entendit les pas lourds des gardes se rapprocher. Il se mit à courir à travers les ruelles étroites de la ville, ses pieds agiles esquivant les obstacles tandis qu'il tentait désespérément de semer ses poursuivants.
Les rues se transformèrent en un dédale tortueux alors qu'Ali courait pour sa vie, chaque battement de son cœur résonnant dans ses oreilles comme un tambour de guerre. Mais malgré la peur qui le tenaillait, il ne pouvait s'empêcher de ressentir une pointe d'excitation à l'idée de ce bal tant attendu, un rayon de lumière dans l'obscurité de sa vie quotidienne.
Et ainsi, avec les gardes du sultan à ses trousses, Ali poursuivit sa course effrénée à travers les rues de Bagdad, son esprit rempli d'espoir et de détermination, prêt à tout pour réaliser son rêve de participer à ce bal magique, même s'il devait risquer sa vie pour y parvenir.
