Chapitre 7

72 5 0
                                    

Il faisait nuit, de ces nuit noires sans étoiles où la pollution gâche toute la beauté du ciel. Il était actuellement 23 : 06. Hanako relisait encore et encore ses mangas, feuilletant les mêmes tranches fines de papier imbibé d'encre sèche depuis environ 3 heures. Bien sûr, il faisait noir dans sa chambre. Mais la lumière doucement orangée des lampadaires éclairait le livre d'Hanako. Elle avait essayé de dormir, mais comme d'habitude ses cauchemars la réveillaient. Alors, Naruto à la rescousse ! Non, sans blague, ces quatre premiers tomes de la série, elle les avait lus tellement de fois qu'elle connaissait presque le texte par coeur. La musique du genre : « Honeypie » tonnait dans ses oreilles, par le MP3 branché à son casque. Elle avait ouvert la fenêtre, et l'odeur de la nuit, l'odeur préférée de Hanako, s'engouffrait dans la pièce qui devenait froide et l'air frais donnait le courage à Hanako de rester éveillée. Plusieurs fois, elle s'endormait sur son livre, et se réveillait en sursaut une demi-heure plus tard. Elle était allongée sur le sol, en pyjama, son préféré : une petite chemise noire avec un panda en chibi qui dormait, avec le bas noir aussi.

Ça ne l'avait jamais dérangée, la lumière des lampadaires, le sol dur, le bruit des voitures et le froid. Non, en réalité, ça la rassurait. Elle n'avait jamais su pourquoi. Même avant ses cauchemars, ça lui donnait une impression de bien être. Surtout, un bruit incontournable : le bruissement des feuilles de papier. Les odeurs aussi étaient importantes pour elle. C'était un peu la meme chose que les bruits : ça lui rappelait des souvenirs heureux et la rassurait :  l'odeur un peu vielle des mangas et des livres. Celle de la nuit aussi. Elle était plus légère, mais donnait un sentiment de liberté.

 À son anniversaire de 10 ans, sa grand-mère paternelle lui avait offert six mangas en cadeau, et lui avait tapoté la tête en souriant, alors que Hanako, émerveillée, la serrait dans ses maigres bras. Sa grand-mère avait alors prononcé des mots que Hanako n'avait jamais oublié : « Tu sais, si je t'offre ça, c'est pas forcément parce que tu aimes ça, mais plutôt parce que j'ai remarqué que ça te détendait et te rendait heureuse, de suivre l'histoire de petits personnages de fiction comme eux. Alors, je t'en prie, ma chérie, soit heureuse. C'est tout ce que je te souhaiterais. ». 

D'accord, c'était vrai. C'était des mots assez banals. Mais dans sa tête d'enfant innocente, Hanako s'était imaginée une histoire super ou des personnages s'inspiraient de ces mots pour créer un monde meilleur. Alors, c'était resté scotché à son esprit. Elle avait encore les textes écrits par une main hésitante, racontant l'histoire d'un garçon et d'une fille qui sauvaient le monde grâce à ces mots, et qui finissaient par s'embrasser à la fin. « Parce que ils était des amoureus » avait elle écrit. Ce n'était pas un roman extraordinaire, et il était plutôt mal écrit, et surtout bourré de fautes d'orthographes, mais c'était quelque chose qu'elle chérissait beaucoup. Ça lui rappelait une époque tranquille de calme ou les problèmes ne lui brouillaient pas l'esprit.


---


Le lendemain matin, Hanako se dirigeait vers le bâtiment abandonné qui servait "d'établissement scolaire" à la classe E. Ce matin, elle avait passé plusieurs minutes à passer du fond de teint sur son bleu. Il restait une petite trace, mais ça ne se voyait presque plus. Le plus grand problème, c'est qu'elle avait la peau aussi blême que le fond de teint était foncé. Donc c'était un peu contrasté. Heureusement que sa mère avait choisi le fond de teint le plus clair, qui se voyait quand même moins que les teintes qui était carrément marrons. Alors, Hanako avançait sur le trajet, était rouge et transpirante. "Sacrée montée !" s'écria son esprit. Est ce que c'était possible que ses membres se détachent ? Peut être. Hanako continuait à marcher, espérant ne pas croiser Fuwa. Pas qu'elle ne l'aimait pas, mais c'était plutôt que... Elle n'avait pas envie de se justifier et d'en reparler. Pourtant, elle savait parfaitement que Fuwa allait lui demander ce qu'elle c'était passé. Alors, elle sera le point en enfonçant ses ongles dans sa peau. 

C'est alors qu'elle croisa Nagisa, qui marchait sur le chemin accompagné de Kayano. Le garçon au cheveux bleus lui fit un signe de la main et se rapprocha. Hanako rougit beaucoup, en voyant les deux élèves qui marchaient vers elle. « Garde ton calme ! Qu'est ce qui pourrait se passer de mal ? » et c'est à ce moment précis qu'une voix qui venait sûrement du fin fond de son esprit lui chuchota à l'oreille : « Haha ! Imagines tu lâches une ÉNORME caisse ! » « Mais d'où ça vient, ça ?! »  Se demanda son cerveau. Hanako se mit à rougir et à se tordre les doigts,  fixant le sol et attendant que Nagisa et Kaede arrivent à son niveau. Le garçon aux cheveux bleus lui secoua l'épaule alors qu'elle avait le regard dans le vide, dans ses pensées.

"Eh ! Hanako ?

- Ah... Pardon, j'étais dans mes pensées...

- J'ai cru remarquer ça, oui !"

La jeune fille aux cheveux noirs baissa la tête en souriant, se tordant toujours les doigts. Ils discutèrent un peu de tout et de rien, sur le chemin, et Hanako se sentait un peu plus légère. Son rythme cardiaque augmenta tout de même lorsque elle aperçut Fuwa, mais la fille aux cheveux bruns tirants sur le violet de la remarqua pas. Alors qu'elle s'approchait du bâtiment, elle vu du coin de l'oeil Monsieur Karasuma qui la regardait bizarrement. Son cerveau se mit alors à chauffer. "Imagine qu'il a apprit ton secret !", se dit elle. "Si ça se trouve, il dira tout aux autres profs et aux élèves. Mais avant ça, il va te demander de parler "en privé" après les cours ! Et ça va être bien gênant ! ET CE SERA : ADIEU, AMITIÉ ET TRANQUILLITÉ." C'est alors que, à ce moment là précis, une grande main se posa sur son épaule. Quand elle se retourna, c'était M.Karasuma. 

" Hanako ? Est ce qu'on pourrait parler après les cours ?"

Il ne faut jamais juger un livre à sa couverture...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant