Chapitre 5

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Opale détester vivre de cette façon. D'ailleurs ce n'était pas une vie. Se cacher, fuir, se terrer dans des trous profonds et sombres. La peur au ventre, toujours sur ses gardes, sursauter au moindre bruit. Vivre ses pires cauchemars.

Quand elle avait fui son ancienne vie, les premières années, elle n'avait eu de cesse de regarder par dessus son épaule. S'attendant constamment à ce qu'un loup surgisse de l'ombre pour l'exécuter. Elle n'avait jamais pu se reposer, dormir profondément, sans avoir peur de se faire trancher la gorge dans son sommeil. Il lui avait fallut des mois, une fois au QG des Chasseurs pour se détendre et profiter. Toutefois, elle n'avait jamais réellement perdu sa vigilance, et le retour à la vie dans la rue n'était pas aussi compliqué qu'elle aurait pu s'y attendre.

Dormir de nouveau dans la rue, ce n'était pas le pire. Le pire, c'était de se sentir traquée. Elle avait oublié à quelle point la peur pouvait tordre le ventre et brouiller les esprit. À chacun de ses pas, elle se sentait suivie et prise au piège. Qui eut cru qu'elle pourrait se sentir plus en sécurité dans les égouts, entourée de montres carnivore et de démons, que dans les rues de la ville, pourtant équipées de policiers et de vidéos surveillance ? Probablement tous les humains si ils se rendaient compte de ce qui les entouraient continuellement.

Quand elle avait rejoins les Chasseurs, Lenny avait fait disparaitre jusqu'à la moindre trace d'elle, lui avait assurer que jamais personne ne la retrouverait. Elle s'était laissé allé à croire que c'était vrai. Qu'elle était en sécurité et que le Chasseur lui avait donné la liberté. Dix ans. Sa couverture avait tenu dix ans avant qu'ils ne la retrouvent. Tout ça pour une meute de loup corrompue jusqu'à la moelle. Qui pouvait bien les pleurer ?

Le Haut Conseil avait un sens des priorités des plus étrange. Il avait laissé la meute commettre fautes après fautes sans jamais intervenir, sans jamais faire respecter la loi qu'ils avaient jurés de protéger. Ils la poursuivaient pour avoir empêcher les agissement de cette meute de perdurer... et pour sauver sa propre vie. Elle comprenait qu'elle n'avait peut être pas agit comme il le fallait. Mais pouvait-on réellement reprocher à une enfant qui avait passé sa vie à se battre pour survivre, d'avoir fait ce qu'il fallait pour cela ? C'était grotesque.

Mais le pire, c'était la trahison de son frère. Ils n'avaient grandit ensemble, pas plus qu'ils n'avaient de réelle liens l'un avec l'autre. Mais il l'avait aidé à fuir. Il avait refuser de se battre contre elle quand ils n'étaient que des gosses. Il lui donnait de la nourriture en cachette, et de rare fois, elle avait pu prendre des douches grâce à lui. Le jour où l'alpha avait ordonné sa mort, il était revenu pour la sauver. Ils s'étaient enfuie ensemble. Elle avait pensé qu'il lui était loyal. Elle avait cru que peut-être il tenait à elle.

Comment aurait-il put ? Élevé dans cette meute dysfonctionnelle, aucun d'eux n'avait appris la valeur de la loyauté. On les avait obligés à se battre les uns contre les autres, souvent des combats à mort, ou laissant l'adversaire pour mort, ce qui revenait au même. L'amitié n'avait pas été possible, pas plus que la notion de famille. La meute BlueBlood prônait la force avant tout, être capable de battre n'importe qui, y compris ses propres parents. Elle ne devrait pas être étonnée que son frère n'ai pas réussit à résister à la tentation de la trahir pour son propre compte. Ça ne rendait pas la nouvelle plus facile à accepter pour autant.

Recroquevillée pour se tenir chaud, son sac de vêtement en guise d'oreiller et une lame dans chaque main, Opale tenta de se reposer, sans faire attention au bruits, gratouillis et gargouillement que pouvaient faire les monstres autour d'elle. Elle n'avait pas vu de menaces directe pour sa sécurité, et ne risquait probablement rien. Pour la plupart, il n'y avait dans ces égout que des démons de faible catégorie : nuisible, mais pas forcément malfaisant ou maléfique.

Un amour d'OmégaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant