Chapitre 18 : Couper les liens

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Note de l'auteur :
Tw : Violence armée (encore)



Sirius était silencieux, et il avait l'air si pâle que Regulus pensait qu'il était peut-être malade. Il se demandait s'il devait ou non ouvrir une fenêtre ou lui dire de respirer. Il ne fit ni l'un ni l'autre.

Il dû se rappeler tout le chemin du retour de respirer. Les choses étaient sur le point d'empirer avant de s'améliorer. Il était également crucial que Regulus gère cela aussi soigneusement que possible, tout dérapage pourrait conduire à une mutinerie, à l'anarchie, au chaos.

Il avait Barty et Evan de son côté, et il était à peu près sûr d'avoir Dorcas aussi, étant donné qu'elle lui avait donné les photos. Mais il doutait pour Marlene, tout comme pour Peter. Mary et Lily n'accepteraient certainement pas bien cette nouvelle ; il savait que Remus avait passé beaucoup de temps avec elles récemment, donc... et puis il y a James. James, qui ne lui pardonnerait probablement jamais d'avoir utilisé son meilleur ami comme un dommage collatéral, un pion, comme Sirius l'avait dit. Il aurait dû être plus prudent à ce sujet.

« Quand nous arriverons, nous irons directement au troisième étage. Tu ne devras pas parler à qui que ce soit. Une fois que nous y serons, tu passera quelques coups de fil, tu dira exactement ce que j'ai besoin que tu dise, et tu devras rendre cela crédible. Je n'ai pas besoin de te dire ce qui se passera si tu ne suis pas ces instructions.

Sa voix avait le goût de craie dans sa bouche, mais il fallait le faire. Cela avait toujours fait partie du plan.

Sirius ne parla pas. Regulus était conscient du gaz poivré qui se trouvait sur les genoux de Sirius. C'était comme s'il avait oublié qu'il était là, ou qu'il avait décidé qu'il était inutile d'essayer. Regulus en était reconnaissant, mais cela le rendait aussi extrêmement inquiet. Sirius n'était pas du genre à s'effondrer sans se battre, ou alors Remus Lupin l'avait rendu complètement inutile en l'espace de quelques mois, ou bien il attendait son heure.

« Barty est déjà de retour », se dit Regulus à haute voix alors qu'il se garait derrière l'autre voiture. Il sortit les clés du contact et elles claquèrent bruyamment.

Sirius était toujours silencieux, regardant par la fenêtre la mâchoire serrée. D'accord, Regulus ne lui parlait même pas vraiment de toute façon.

« Dehors, allons-y, » Regulus ouvrit la porte et Sirius le suivit. « Pas un mot », lui rappela Regulus en entrant par l'arrière.

Étonnamment, ils ne croisèrent personne en montant. Regulus soupçonnait Evan ou Barty d'avoir quelque chose à voir avec ça.

Il s'attendait également à ce que Sirius fasse des commentaires sur la maison. C'était clairement celle de leurs parents, bien que Sirius soit parti avant qu'ils ne l'achètent. Il ne l'avait jamais vue, mais elle était pleine de souvenirs de leur enfance. Portraits et bustes en marbre, tapis et rideaux anciens. Il n'avait pas dit un mot, ce que techniquement, Regulus lui avait demandé de faire, mais quand même. Ce n'était pas commun de sa part d'écouter.

Il lutta contre l'envie de montrer du doigt la lampe antique que Bellatrix leur avait offerte une année à Noël, ils avaient respectivement sept et huit ans et ils riaient tous les deux si fort qu'ils pleuraient devant la vilaine petite chose lorsqu'ils l'avaient déballée. Il se demandait si Sirius avait remarqué le tapis dans le couloir, celui qu'ils utilisaient pour descendre les escaliers dans leur ancienne maison quand leurs parents étaient sortit. Il se demandait s'il avait déjà pensé à des choses comme ça.

Regulus s'arrêta à la dernière porte au bout du couloir et frappa deux fois. Il connaissait bien cette pièce. Il y a quelques jours à peine, il était avec James ici après les cours, le plaquant contre le mur, l'embrassant avec une ferveur que seul le secret pouvait apporter ; Il cligna rapidement des yeux. C'était fini maintenant.

Art heist, baby ! By otrtbs on Ao3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant