Harry Potter & le Maître de la Mort

Chapitre 8 : Réflexions et Décision

Le nez dans les fourneaux, Drago réfléchissait. Premièrement, car il n'en revenait pas que Harry se nourrissait principalement de plats réchauffés tous les jours au lieu d'une véritable nourriture. Mais ce qui le préoccupait le plus était la plan proposé par ce dernier.

Infiltrer l'ennemi, et démanteler leur organisation de l'intérieur. Rien que ça.

Ce n'était pas une méthode très appréciée des Aurors car le taux d'échec grimpait très haut. Un Sortilège Impardonnable jeté, et c'était la fin. Mais Harry avait avancé plusieurs théories et plans d'action qui tenaient la route. Il pensait d'abord qu'Azkaban était corrompue, ce qui lui semblait probable vu le caractère illégal de son arrestation. Pas de procès, pas d'interrogatoire. Ensuite, Ouroboros comptait des membres haut placés au Ministère. Cette théorie renforçait la première. Enfin, le passage à Azkaban aurait permis son recrutement : si le sorcier avait accepté, il n'aurait rien risqué, mais s'il avait refusé, la prison des sorciers aurait été son tombeau et personne n'en aurait jamais rien su.

Il fallait bien l'avouer, Harry Potter ne s'était pas tourné les pouces toutes ces années. Il avait établi seul un réseau d'informations qui défiait l'imagination. Drago avait du mal à l'avouer, mais son plan tenait la route. Désormais, il ne restait plus que sa décision. Accepter, c'était mettre en jeu dix ans de travail acharné. Refuser, c'était trahir son âme d'Auror.

Le repas était prêt. Harry descendit les escaliers à ce moment-là, comme attiré par l'odeur de la nourriture.

— J'avais l'habitude de cuisiner quand je vivais avec mon oncle et ma tante, commença-t-il, joyeux. Mais depuis que je suis un fugitif, je n'ai pas eu l'occasion de mettre la main sur beaucoup d'aliments. Malheureusement, mon coffre à Gringotts a été scellé avec mon ordre d'arrestation en vigueur. Et voler est plus compliqué que ce qu'on peut penser.

Un peu plus tôt, à l'aide de la Cape d'Invisibilité, Drago avait transplané pour étudier la situation en ville. Mais étrangement, aucun journal ne parlait de son arrestation ou de son évasion avec Harry Potter. Or, ce genre d'information aurait dû faire la une sur tous les journaux de Grande Bretagne. Alors le sorcier changea d'habit au profit d'une cape visible, mais assez large pour qu'on ne puisse pas discerner son visage. Il alla à la banque des sorciers et puisa dans le coffre des Malefoy, très allégé depuis quelques temps. C'était avec une belle bourse pleine de Galions, de Mornilles et de Noises qu'il avait acheté leur pitance.

— Je vois ça, répondit Drago posément. Je t'en pris, assis-toi. Je veux te donner ma réponse.

Étant donné qu'il lui avait déjà promis de l'aider à abattre leurs ennemis ensemble, Harry ne s'en faisait pas, mais il l'écouta avec attention. Il s'assit en face de son nouveau partenaire et déplia ses jambes sur la table. Drago le regarda de travers.

— Dix ans loin de Poudlard t'ont fait perdre tes bonnes manières, Potter ?

— Je suis ici chez moi, soupira le sorcier en enlevant néanmoins ses pieds de la table.

— Je dois poser une condition, sinon je ne marche pas.

Harry retrouva son sérieux.

— Je t'écoute.

— Je veux que ma mère soit au courant de nos activités, révéla l'ancien Auror.

L'autre sorcier haussa les sourcils. Il ne s'attendait sûrement pas à cela, et il n'arrivait pas à en comprendre l'utilité.

— Malefoy, ce n'est pas une blague, c'est très dangereux. . .

— Mais je ne plaisante pas. Ma mère. . . est tout ce qu'il me reste. Ma dernière famille.