Âme louve

Chapitre 10 : le sacrifice

Le lendemain, Johanna vint toquer à la porte de notre chambre.
-Il s'est enfui, s'exclama la Bêta.
-Quoi !? rugit mon compagnon.
-Il a réussi à s'évader en tuant les gardes qui surveillaient sa cellule.
-Comment a-t-il pu s'échapper ? Où étais-tu ?
-On lui a implanté un traceur pour le cas où il s'enfuirait. Il ne le sait pas vu qu'on l'avait drogué... dit Johanna.
-Il va nous mener à ses complices et on pourra régler ce problème une fois pour toute, m'exclamai-je. Il faut le suivre à la trace et préparer une offensive pour quand il aura rejoint les autres traîtres.
-En effet, c'est une bonne idée ma chérie, dit Orion en me souriant. Il faut prévenir mon père et les lieutenants pour qu'on se prépare.
-Je viens avec vous, dis-je.
-Hors de question ! Tu portes notre enfant, tu dois rester à l'abris.
-Je ne suis pas faible, Orion, je peux me battre, je contrôle mieux mes pouvoirs et je vous serai d'une grande aide pour les empêcher de s'enfuir. Je pourrai créer une barrière de feu qu'ils ne sauront pas franchir.
-Je sais que tu es forte mais je ne veux pas prendre de risques...
-Je suis ta compagne pas une enfant ! Je viens un point c'est tout !
-Rahhh, rugit mon compagnon. Que tu es bornée !
-Je sais mais c'est pour ça que tu m'aimes, dis-je avec un clin d'œil.
-Très bien tu viens, capitule Orion. Mais tu resteras près de moi pour que je puisse t'avoir à l'oeil et tu n'utilises pas trop ta magie. On va te donner des poignards, il me semble que tu es douée pour le lancé de couteaux...
J'acquieçai et les suivis dans les escaliers. Jordan nous accompagne pour retrouver notre père tandis que les enfants resteront à la maison pour surveiller le traceur. Nous nous installâmes dans le salon, en tenue de combat, pour suivre le traceur de Victor qui ne s'arrêta qu'une heure plus tard, dans la forêt où ses complices devaient se cacher. Nous nous levâmes d'un bond et partîmes par petits groupes dans des voitures pour aller combattre ces traîtres. J'allais tuer mon père pour ce qu'il avait fait.
Après une heure de route, nous arrivâmes aux abords de la forêt où il s'était caché, Diana nous guidant. Il y avait une vingtaine de signatures thermiques sur les caméras que Maïa surveillait en plus de celle de notre père. Une fois tout le monde en place, je mis au point ma barrière de flammes pour que personne ne s'échappe.
Nos soldats se mirent en mouvement à ce moment pour attaquer nos ennemis. Je repérai mon père et demandai à un arbre proche de lui de l'emprisonner avec ses racines. Je m'approchai de lui et lançai un poignard pour empêcher sa main, pourvue de griffes, de déchirer les racines qui le maintenaient cloué au sol.
Je me penchai vers lui et soufflai :
-Tu n'auras jamais le contrôle sur moi ou ma fille. C'est fini, tu ne fera plus de mal désormais. Adieu, père.
Et j'invoquai mes flammes pour le brûler à mort. Je me tournai pour trouver Orion qui combattait trois autres loups. Je pris une dague et la lançai en plein dans la poitrine d'un loup qui s'apprêtait à sauter sur le dos de mon compagnon. Celui-ci mît ses adversaires en pièces avant de se tourner vers moi pour s'assurer que j'allais bien. Je lançai encore quelques poignards et au bout de quelques minutes, nous avions tué tous nos ennemis.
Orion s'approcha de moi et m'enlaça.
-Je t'aime, ma guerrière.
-Je t'aime, mon loup.
On se tourna vers notre équipe quand Raphaël arriva derrière nous en criant.
-Non ! dit-il.
C'est à ce moment-là que je compris qu'un ennemi n'était pas mort et je remédiai au ça en le carbonisant. Je jetai un œil à Raphaël. Il avait un poignard qui dépassait de sa poitrine. Je m'approchai pour essayer de le guérir mais quand j'enlevai l'arme, un liquide noir coula de la plaie.
-Il était empoisonné, murmurai-je. Il nous a sauvé...
Orion s'agenouilla auprès de son père biologique et me demanda :
-Tu peux le soigner ?
-Je ne sais pas... Il faut appeler Sarah et le ramener à la maison.
Orion demanda l'aide de Johanna pour porter Raphaël dans une voiture et nous partîmes. Une fois à la maison, Sarah nous attendait dans le salon avec diverses herbes et potions.
-Posez-le ici, déclara la sorcière.
Maïa était là elle aussi. Je me mis à côté de ma sœur et canalisai mon pouvoir pour tenter de soigner l'alpha. Ma sœur fit de même pendant que Sarah psalmodiait en faisant boire une potion au blessé. Orion mît une main sur mon épaule et me chuchota :
-Arrête, tu t'épuises, pense au bébé et laisse Sarah et Maïa le soigner.
Sarah se redressa et dit à Orion :
-Je ne sais pas si nous pourrons le soigner. Je ne connais pas ce poison, et donc je ne sais quel antidote utiliser...
-Non... Non, ce n'est pas possible ! Il ne va pas mourir ! s'énerva Orion avant de se pencher sur le corps de Raphaël : Tu n'as pas le droit de m'abandonner encore une fois !
Raphaël ouvrit les yeux et chuchota :
-Pardon... mon fils... Prends soin de ton enfant et de ta compagne... Ne fais pas... les mêmes erreurs que moi. Je t'aime mon fils... Sois fort.
Maïa arrêta son traitement et leva les yeux sur Sarah en secouant la tête.
-Il est parti, mon alpha, dit doucement Sarah. Je suis navrée.
***
Les jours suivants passèrent à grande vitesse. A la mort de Raphaël, son pouvoir s'est transmis à Orion qui devenait le nouvel Alpha Suprême. Nous avons organisé une cérémonie pour Raphaël et les autres soldats tombés au combat. Maïa était devenue une guérisseuse accomplie et Jordan le nouvel alpha de la meute de la Carrière. Ils rentrent chez eux après la cérémonie de deuil. Les alliés de mon père étaient mes détracteurs quand j'étais petite et l'ont suivi comme toujours dans leur haine à mon égard.
Orion était malheureux de la mort de Raphaël mais se concentrait sur la tâche à accomplir, son nouveau rôle. Il y eut une cérémonie pour que les alphas de chaque meute reconnaissent son pouvoir et lui prêtent allégeance.
Pour ma part, je contrôlais parfaitement mes pouvoirs grâce aux leçons de Sarah. Mon bébé avait l'air en pleine forme et l'accouchement serait pour dans deux semaines. J'avais tellement hâte de tenir ce petit être entre mes bras. Quand je sentais ses coups de pieds, je prenais la main d'Orion et la plaçais sur mon ventre pour qu'il partage ça avec moi, pour lui redonner le sourire et de l'espoir.
Nous allions enfin former notre famille en toute sécurité.