Âme louve

Chapitre 8 : la cérémonie d'union

Quand je me suis réveillée, Orion m'observait, comme il en avait l'habitude quand il se réveillait avant moi.
-Bonjour mon amour, on va s'unir aujourd'hui, me dit Orion. Tu vas bien ? dit-il en m'observant attentivement.
-Oui je vais bien, ne t'inquiète pas autant.
-C'est mon rôle de m'inquiéter pour toi. Je suis ton compagnon.
-Et moi je suis une louve avec des pouvoirs d'élémentaire super badass qui sait se battre.
-Je sais...
-Tout va bien se passer, tu verras. On va arrêter le malade qui veut s'en prendre à notre enfant, tentai-je de le rassurer.
-Allons manger, me répondit-il.
Après avoir déjeuner avec des croissants et des pains au chocolat, ma sœur et Diana m'emmenèrent me préparer dans mon ancienne chambre. Ma sœur m'a apporté la robe que ma mère a portée pour sa cérémonie d'union et cette attention me touche tellement que je fonds en larmes et la prend dans mes bras. Foutues hormones.
Après une longue séance de maquillage et de coiffure, ponctuée de bavardages, je suis fin prête. Ma sœur me dit alors :
-Tu ressembles à maman. Tu es sûre que c'est une bonne idée de te mettre en danger, de mettre en danger ton bébé ?
-Ne t'inquiète pas ma petite étoile, tout va bien se passer. Et au pire j'ai des super pouvoirs de dingue qui vont me permettre de cramer quiconque s'approche trop sans autorisation, fis-je avec un clin d'œil.
-Tu es prête ? demanda Diana. Il est l'heure d'y aller.
Oui, j'étais prête, prête pour ma nouvelle vie. Prête pour partager la vie de mon âme sœur pour l'éternité.
-Allons-y. Faites attention et installez-vous près des lieutenants, ordonnai-je aux filles.
Nous descendîmes ensemble les marches puis elles me laissèrent passer devant en m'emboitant le pas. Diana avait pour cavalier un des lieutenants d'Orion et Maïa était avec notre frère pour qu'il puisse la protéger si nécessaire.
J'allais droit vers l'autel quand je vis mon compagnon. Il portait un costume bleu marine qui faisait ressortir ses yeux d'argent et avait une fleur dorée attachée à son costume. La même sorte de fleurs qui composaient l'arche sous laquelle nous allions nous unir. Pour ma part je portais la robe de ma mère, blanche avec de la dentelle, mes cheveux avaient été coiffés en de multiples tresses qui formaient un chignon coiffé-décoiffé. Mes yeux dorés, dont j'avais toujours eu honte, avaient été soulignés par du mascara et du far à paupières ambré. Pour une fois dans ma vie, je me trouvais belle, je ne trouvais plus mes yeux bizarres car j'étais fière d'être différente aujourd'hui.
Quand j'arrivai près de mon compagnon, ma louve s'agita et grogna dans ma tête, ce qui me fit perdre l'équilibre. Orion me rattrapa, une interrogation dans le regard.
Le traitre va passer à l'action, reste vigilant. Il doit être proche de nous.
D'accord, ta louve t'a donné d'autres indications ?
Juste de me méfier des gens proches de l'arche.
Il y avait les lieutenants, le couple Bêta, nos familles et Adam - qui s'entrainait pour devenir lieutenant.
Penses-tu qu'Adam ou un lieutenant te trahirait ?
Je ne sais pas...
Raphaël commença la cérémonie quand ma louve rua dans les brancards. Adam venant de se lever, je compris avec une seconde de retard, que la menace venait de lui.
-Attention ! dis-je avant de recevoir une dague en argent dans l'épaule.
Ma louve gronda mais resta en retrait pour éviter de me distraire. Je me débarrassai de la dague et me tournai vers Adam qui s'apprêtait à en lancer une autre, sentant mon pouvoir s'éveiller, en colère. Il y avait un problème cependant, personne n'arrivait à s'approcher de lui pour l'arrêter. C'était comme si un bouclier invisible l'entourait. Sélène l'avait sûrement protégé... Je m'écartai de mon compagnon et de l'Alpha Suprême pour utiliser mon pouvoir sans les blesser. Mon pouvoir palpitait, impatient de tuer cette menace et je le canalisai pour le lancer sur Adam. Mon pouvoir apparut sous la forme d'un vent violent qui projeta Adam contre l'arbre le plus proche, qui se fendit sous la puissance de choc. Ensuite, je lançai une salve de flammes sur ce traître qui se débattait en criant. Je voulais le tuer. Il le fallait. Il s'en était pris à ma famille, il devait mourir.
Je sentis une main se poser sur mon épaule. Je me tournai pour découvrir mon compagnon qui me fixait.
-Arrête, nous devons l'interroger pour savoir s'il a des complices, dit Orion.
-Il a voulu faire du mal à ma famille ! rugit ma louve ce qui m'envoya des décharges de douleur.
-Tu t'affaiblis, tu forces de trop sur ton pouvoir, tu vas faire du mal au bébé si tu continues, tenta de me résonner Orion.
Ça me ramena à la réalité. Je ne voulais pas faire de mal... Je me clamai instantanément et libérai Adam, toujours en vie, des flammes de ma colère. Je vacillai. Orion me pris dans ses bras et je sombrai dans l'inconscience peu de temps après.
***
Quand je me réveillai, Orion était à côté de moi, allongé sur le lit, me faisant face. Il avait toujours son regard aimant en me regardant. Il n'était pas effrayé ni en colère à cause de ce que j'avais fait.
-Qu'est-ce que j'ai fait ? dis-je d'une voix faible.
-Tu nous as protégé face au danger. Tu as fait ce qu'il fallait.
-Où est Adam ?
-Dans une salle d'interrogatoire avec Raphaël qui était très remonté... A mon avis, il est déjà en petits morceaux à l'heure qu'il est. Tu as dormi toute la journée... Comment te sens-tu ? Sarah a pu soigner ton épaule mais tu as utilisé trop d'énergie magique...
-Ça va, dis-je avant de m'inquiéter : Le bébé ! Comment va le bébé ?
-Tout va bien ! Elle est en parfaite santé, me rassura mon compagnon.
-Elle ?
-Sarah et Maïa sont passée et ta sœur a dit que notre fille allait bien. Je pense que Sarah enseigne à Maïa à gérer et décoder ses pouvoirs de guérisseuse.
-On va avoir une petite fille ! C'est génial !
-En effet, mon amour. Tu veux manger quelque chose ?
Mon estomac gronda en réponse ce qui fit rire doucement Orion. Je lui donnai un coup de coude en disant :
-Eh ! J'ai deux bouches à nourrir moi ! C'est normal que j'aie faim après une journée sans manger.
Il rit de plus belle. Il dit à Jordan et Maïa d'entrer pendant qu'il allait chercher à manger et ceux-ci ne se firent pas prier. Maïa me prit dans ses bras avant de laisser la place à Jordan.
-Tu es cinglée sœurette. Tu te charges toute seule d'un combattant en étant enceinte ! J'ai bien compris qu'il en avait après toi et que tu le savais mais que tu avais quand même décidé de servir d'appât ! Sans m'en parler en plus ! s'énerva mon frère.
-Du calme ! Elle est encore faible ! l'engueula ma petite sœur.
-En effet, je ne t'ai rien dit car je savais que tu allais réagir comme un homme de Cro-Magnon alors que je suis plus puissante que toi et que je sais me battre. Je ne voulais pas de dispute alors qu'Orion n'approuvait déjà pas le plan...
-Très bien... souffla Jordan. Tu m'as fait peur tu sais, j'ai cru qu'il allait te tuer.
-Je suis trop forte pour mourir si facilement, dis-je avec un clin d'oeil.
-Ne fais pas la maligne ! Tu as utilisé ton pouvoir sans faire attention ! Tu aurais pu mourir ! Tu as utilisé pratiquement tout ton pouvoir, dit Maïa. Tu dois t'entrainer et faire plus attention. Tu ne connais pas encore tes limites.
-Oui maman, dis-je en levant les yeux au ciel.
C'est ce moment que choisit Orion pour revenir dans la chambre. Il avait apporté un plateau rempli de viande et de charcuteries. Il y avait aussi une fleur et un verre d'eau.
-Ils ont raison mon cœur, dit Orion, ce qui me renfrogna.
-Je sais, je ferai attention et demanderai à Sarah de m'aider à comprendre mes pouvoirs. Maintenant je veux ce plateau qui sent délicieusement bon pour nourrir mon estomac affamé ainsi que mon petit bébé ! dis-je en tendant les mains.
Ils rigolèrent et Orion posa le plateau sur mes genoux.
-Merci mon amour ! Je t'aime !
-Elle te dit ça juste parce que tu lui as apporté de la viande, répliqua mon frère en souriant.
-Pas du tout, m'exclamai-je outrée. J'aime mon homme, encore plus quand il me nourrit mais bon... C'est normal ! Je suis enceinte, j'ai deux estomacs à nourrir !
Ils rigolèrent pendant que je mangeais. Miam ! Que c'était bon. Orion avait fait un plateau avec mes charcuteries préférées !
-Tu es un amour ! lançai-je à mon compagnon qui me regardait avec tendresse.