Chapitre 3

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Isaac profita d'une pause, dans son dossier, pour aller se chercher à boire. Il s'étira et entra dans la cuisine où Julie préparait le dîner. Il lui sourit avant d'ouvrir le frigo, à la recherche d'une boisson.

- Que nous préparez-vous de bon ?

- De l'agneau, monsieur.

Le maître des lieux sourit à sa servante avant de prendre place, à côté d'elle. Alors qu'il allait poser des questions, sur le reste du repas, un homme fit son entrée, sans s'annoncer, et salua Isaac. Son regard d'attarda sur la poitrine de la cuisinière avant de se fixer sur son ami.

- Tu n'es pas encore prêt ?

- Pour ? Je n'ai plus de réunions, aujourd'hui.

- Il y a la vente des nouvelles esclaves !

- J'ai déjà assez de monde, à la maison.

- On n'a jamais assez de femmes, entre nos murs ! Surtout quand on se lasse rapidement au lit ! S'exclama le nouveau venu, dans un rire gras.

Isaac sourit à la remarque avant de jeter un regard à sa servante qui semblait totalement ignorer la conversation. Néanmoins, il savait qu'elle n'en pensait pas moins. Les femmes étaient devenues maîtresse en l'art de dissimulation de leurs ressentis et avis.

- Tout le monde n'a pas un appétit sexuel, comme le tien, Georges... Finit-il par dire.

- Et tout le monde n'attire pas les femmes, comme toi... Allez, de la viande fraîche ne te fera pas de mal ! Tu n'es pas obligé d'acheter, tu le sais bien.

L'hôte des lieux savait qu'il ne serait pas tranquille tant qu'il n'aurait pas accepter la proposition. Georges était l'un de ses partenaires d'affaires et il avait tendance à ne pas comprendre quand sa compagnie devenait pesante. Isaac se résigna, adressant un signe de la main, à sa servante.

- Allons-y. Je serai de retour pour le repas.

- D'accord Monsieur.

George ne jeta pas un regard à la servante et sortit de la pièce. Dans la rue, deux hommes de main les rejoignirent. Isaac les salua.

- Toujours entourés.

- On ne sait jamais, si l'une des petites nouvelles ne se montre pas coopérante.

Isaac acquiesça et suivit son partenaire sur la place principale. Ses appartements se trouvaient en plein centre de la ville de Toinu, capitale du Clan Lacole. Il n'avait que cinq minutes de marche pour rejoindre leur destination. Beaucoup d'hommes se joignirent à eux, si bien que la place fut bientôt noire de monde. Une estrade avait été placée, au centre, afin de permettre à tous les présents de voir la marchandise. Georges poussa les spectateurs et entraîna Isaac, dans sa course, pour se trouver une place, non loin de la scène.

Les véhicules entrèrent, sous les cris des spectateurs. Isaac observa la scène, sans rien dire, habitué à tout ce manège. Des hommes sortirent des véhicules, accompagnés de femmes. La plus vieille n'avait pas plus de trente ans et la plus jeune devait n'avoir guère plus de 19 ans. Les prisonnières furent placées sur l'estrade. L'une d'elle se dégagea de l'emprise d'un des gardiens, pour gravir les marches, sous les sifflements des hommes. Le vendeur monta, à son tour, et fit signe à l'assemblé de se taire, afin qu'il puisse être entendu de tous.

- La chasse fut bonne, les amis !!! S'écria-t-il, avant que les applaudissements retentissent.

Il attendit que le silence retombe pour continuer. Il leva les mains au ciel, accentuant le moindre de ses gestes. La foule était pendue à ses lèvres.

InsoumiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant