Chapitre 1

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Je suis assise derrière le comptoir de la librairie, enveloppée dans un pull en laine qui m'offre un confort bienvenu face à la fraîcheur de l'extérieur.

À travers les larges baies vitrées, je peux contempler le spectacle apaisant de la nuit qui s'installe sur la ville de Phoenix, comme une couverture douce enveloppant ses rues endormies.

Il me reste dix minutes avant la fermeture de la boutique. Je tiens bon. Ce que j'ai entre les mains me permet de rester éveillée, cela et la grosse tasse de café encore fumante posée à mes côtés.

Le silence paisible qui règne dans la pièce est réconfortant, me permettant de m'évader dans l'univers de mon livre. Chaque mot est une note de musique, chaque phrase une mélodie qui berce mon esprit fatigué.

Mais malgré l'intrigue captivante du livre, mes paupières se font de plus en plus lourdes, annonciatrices d'une fatigue irréfutable. Je sens ma tête s'incliner doucement, comme attirée par le poids du sommeil, un soupir d'abandon m'échappant involontairement.

Et soudainement, comme s'il venait pour chasser ma fatigue, il apparaît.

Sa main pousse la lourde porte avec une aisance déconcertante, et sans que ni lui ni moi ne nous en rendions compte, il bouleverse l'équilibre même de ma vie.

Il se tient là, arborant son jean déchiré, son piercing à l'arcade et ses lunettes de soleil posées négligemment sur le bout de son nez. Un mouvement brusque et ses yeux sombres se plongent dans les miens.

Des lunettes de soleil en pleine nuit ? C'est quelle genre de mauvaise blague ?

- Toi.

Il s'approche d'un pas décidé jusqu'à moi, sa démarche assurée résonnant dans le silence de la librairie. Je reste là, perchée sur ma chaise haute.

- Moi ? demandé je en me pointant d'un doigt hésitant.

Il s'accoude au comptoir avec une assurance déconcertante, ses yeux ne quittant pas les miens un seul instant.

Je reconnais ce genre de personne : le genre prétentieux, qui semble croire que ses beaux yeux peuvent tout obtenir. Le genre de garçons qui n'ont jamais daigné me prêter attention, ceux qui me bousculaient sans s'en préoccuper, qui volaient le cœur de mes amies mais jamais, non jamais, le mien.

- Écoute, je te propose un marché. Rends moi service, et peut-être, juste peut-être, tu auras le privilège inestimable d'obtenir ma signature en guise d'autographe. Un deal qui te semble équitable, non ?

Un sourire en coin se dessine sur son visage alors qu'il me lance un clin d'œil, passant nonchalamment une main dans sa tignasse brune. Je me pince mentalement. C'est un numéro de charme ou je rêve éveillée ?

Je consulte ma montre et laisse échapper un soupir, roulant des yeux d'exaspération.

- Monsieur, je ferme dans cinq minutes... Vous pourrez revenir demain, peut-être ?

Je perçois un soupçon de surprise dans son regard alors qu'il repasse une main dans ses cheveux, un tic évident.

Les manches de sa chemise noire sont légèrement remontées, dévoilant sur l'un de ses avant-bras un tatouage imposant, inscrit a l'encre : "Carpe Diem".

- malheureusement ca ne pourra pas attendre demain, ricane t'il. se son détient une arrogance sans faille.

Je le fixe un instant, résolue, puis je demande : 

-Cela a un rapport avec les livres ?

Croisant mes bras contre ma poitrine, je sens mon chignon perché sur le haut de mon crâne menacer de se défaire, tandis qu'un bâillement vient chatouiller le fond de ma gorge. emma tiens bon. 

Carpe DiemWhere stories live. Discover now