Carpe Diem

Chapitre 8

- Plus sérieusement. reprend t'il en s'installant sur le bord de mon lit. Tu as songé a une résidence senior pour ta grand mère ? 

Je me redresse, perturbé.

- Non ! C'est hors de question.

Il se rapproche et, en haussant un sourcil, il me lance :

-Tu as peur de te retrouver seule c'est ca ?

Je le déteste, je l'ai déjà dit ?

- Écoute, Miss Je-Sais-Tout, il n'y a rien de mal à ressentir parfois la solitude. C'est un sentiment humain et Même les plus brillants d'entre nous ont leurs moments de solitude. Ça ne te rend pas faible, ça te rend juste... humaine.

- Je ne suis pas Miss Je-Sais-Tout, merci beaucoup. Et arrête de jouer au psy, tu n'es pas qualifié pour ça. Tu ne sais même pas ce que je ressens, alors garde tes conseils pour toi-même. m'énervée-je en soupirant

- Ta grand-mère sera beaucoup mieux dans une résidence pour seniors. Imagine, l'endroit idéal pour qu'elle puisse jouer aux cartes et tricoter avec ses nouveaux amis, non ? Il ricane sous mon regard noir. Mais sérieusement, c'est juste pour son bien. Elle aura toute l'attention dont elle a besoin et peut-être même qu'elle découvrira une passion pour le bingo. Tu verras, elle sera entre de bonnes mains là-bas.

Ses paroles résonnent dans ma tête, comme un écho qui me rappelle une réalité à laquelle je n'osais pas vraiment faire face. Il a raison, au fond. Ma grand-mère n'est pas en sécurité ici, livrée à elle-même. Pourtant, l'idée même de vivre sans elle, de l'imaginer loin de moi, me semble totalement impensable.

Le silence s'installe lentement dans la pièce,  comme une couverture étouffante. Les respirations deviennent presque audibles, chaque battement de cœur résonnant dans l'espace clos. mais il rompt le silence en se levant du lit, créant un léger grincement du matelas

- Eh bien, c'était agréable de discuter avec toi, mais malheureusement, je vais devoir y aller avant que mon manager ne devienne tout rouge de colère. Il est du genre à surveiller chaque minute de mon temps libre comme un faucon scrutant sa proie. il me lance un sourire présomptueux qui fait ressortir sa fossette. a la prochaine miss libraire.

Et sans plus il quitte ma chambre et mon appartement dans la même lancée. 

***

Le lendemain, lorsque j'ai découvert que mes cours du matin étaient annulés, j'ai sauté sur l'occasion pour me rendre à la librairie. Malgré la présence de ma patronne, que je trouve quelque peu tyrannique, cet endroit a le don de m'apporter un bonheur ineffable. C'est comme si chaque coin de la librairie recelait une part de magie, un refuge où je peux m'évader dans les pages des livres et me perdre dans des mondes imaginaires.

- Emma, j'ai besoin que tu gères la boutique pendant que je fais les courses. Ne fait pas d'erreurs et assure toi que tout reste en ordre. Je ne veux pas avoir à réparer ta maladresse. en mon retour. me lance t'elle de l'autre coter de la pièce sans même prendre le temps de me regarder.

- Oui bien sur madame Johnson. 

Elle quitte la librairie, quelques petits sacs en main, et je soupire profondément en m'affalant sur le comptoir.

A  cet heure matinale personne ne court les rues, je profite donc de se calme pour continuer mon livre. "Jane Eyre".  celui que monsieur bling-bling a délibérément signé, Alex bien sur.