L'âme d'un Héros / Pokémon Noir et Blanc

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Les spectateurs se lancèrent quelques regards puis certains froisser par cette idée laissèrent échapper leur indignation. L'atmosphère était tendue et agitée. Hilda sentit son cœur suivre son stress et Moustillon s'accrocher à son mollet, sentant lui aussi l'électricité dans l'air. Pourquoi cet homme prononçait-il une telle ineptie ?

― Nous autres, humains, avons toujours vécu aux côtés des Pokémon. Au nom d'un partenariat mutuel et tacite, d'une entraide naturelle et indispensable... Du moins, c'est ce que pense le plus grand nombre. Mais je vous le dis, ces gens sont dans l'erreur, le déni... LE MENSONGE !!!

La voix du présumé Ghetis venait de prendre une teinte plus grave et colérique... Son indignation pour cette banalité était si forte que Hilda en avait la chair de poule.

― Songez-y... L'homme préfère se vautrer paresseusement dans les certitudes. Ne les avez-vous jamais remises en questions, ces certitudes ?

Ghetis se déplaça de gauche à droite, laissant un suspend dans son discours comme pour laisser la place à la réflexion. Tout le monde était hypnotisé par ce grand homme à présent et même Hilda ne savait plus quoi penser.

― Pis que tous sont les Dresseurs. Ils asservissent leurs Pokémon, les accablant d'ordres ! Ces pauvres créatures, soi-disant leurs partenaires, sont leurs serfs, taillables et corvéables à souhait !

Tcheren eut un moment de recul et Hilda se sentit pointer du doigt. Ghetis ne savait nullement qui ils étaient mais pourtant elle avait l'impression qu'il les avait touchés en plein cœur.

― Si je ne dis pas la stricte vérité, que quelqu'un ose me contredire !

La foule s'affola. Moustillon et Vipélierre se réfugièrent dans les jambes de leur maître. Hilda rassura son compagnon et Tcheren en fit de même. Ghetis n'avait pas finit son discours mais il avait déjà réussi à piquer au vif les habitants et les voyageurs.

― Or donc, je vous le dis ! Les Pokémon, contrairement aux humains, sont des êtres au potentiel insoupçonné. Nous avons tant à apprendre d'eux. Et donc notre devoir, en tant qu'êtres humains est clair. N'est-ce pas ?

Cette provocation était de taille et Hilda comprit que Ghetis avait un véritable talent d'orateur. Il pouvait très vite ramener les gens à sa cause et diviser la population en deux. Elle entendit quelques personnes à ses côtés se questionner déjà sur l'impact qu'ils ont sur leur Pokémon. Si ils étaient dignes finalement d'avoir leur compagnon...

― Nous avons le devoir, que dis-je, l'impératif, de libérer les Pokémon ! A cette seule condition, Pokémon et humains pourront, pour la première fois, vivre sur un pied d'égalité !

Ghetis observa le ciel un instant avant de reprendre :

― Écoutez ! Écoutez-moi bien... Et réfléchissez à ce qu'il faut faire pour que les Pokémon puissent goûter à la douce vie qui leur est naturellement échue. Ainsi se termine ma déclaration, avertit ce dernier en donnant un coup de canne au sol. Merci de votre attention. Et que la paix soit avec vous.

L'agent Jenny se rapprocha de la Team Plasma mais très vite l'un des sbires lui conseilla de reculer. La policière impuissante, laissa tomber mais elle ne recula pas pour autant. Hilda, insouciante et étonnée encore des propos de Ghetis, s'avança de quelques pas. Le grand homme intrigué par son mouvement, se tourna vers elle.

Le regard du quarantenaire était dur et distant tandis que celui d'Hilda était plutôt méfiant et contrarié. Tcheren lui attrapa le bras pour la ramener dans la masse. Mais trop tard, elle avait été repérer par l'orateur et Hilda avait tenu tête dans son regard. Tcheren espérait que cela ne leur cause pas d'ennuis et il l'amena à l'écart du groupe. Les sbires de Ghetis, rangèrent les drapeaux de l'organisation et partirent en rythme dans les rues d'Arabelle. La foule se divisa en petit groupe.