L'âme d'un Héros / Pokémon Noir et Blanc

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Le lendemain, le soleil frappait sans pitié le sable brûlant du Désert Délassant.

Hilda se préparait dans la grotte qui lui avait servi d'abri pour la nuit. Elle resserra son foulard autour de son visage et ajusta son sac à dos. À ses côtés, Mateloutre somnolait, Flamajou tenait à peine debout, et Nanméouïe, encore fatiguée de la veille, gardait néanmoins un œil ouvert. Ce matin-là, Hilda comprit que Géolithe serait son allié le plus endurant pour affronter la journée. Avec douceur, elle rappela les trois autres Pokémon, leur offrant un repos plus tranquille dans leurs Poké Ball.

— C'est toi le plus costaud pour affronter cette chaleur, dit-elle en souriant.

Le Pokémon roche hocha la tête, résolu, et s'avança dans le sable.

La traversée s'annonça longue. La tempête de la veille avait redessiné le désert : les dunes s'étaient déplacées, et des amas de rochers parsemaient désormais le paysage, rendant la progression difficile. En chemin, Hilda croisa plusieurs Pokémon Rangers, reconnaissables à leurs uniformes rouges et leurs bracelets multifonctions. Certains lui offrirent un peu d'eau, d'autres un coin d'ombre sous leurs tentes mobiles. Mais l'un d'entre eux lui raconta quelque chose d'étrange.

— Tu devrais faire attention. Les statues de Darumacho sont étranges ces temps-ci. On les retrouve déplacées... voire réveillées.

— Réveillées ? répéta Hilda, intriguée.

— Oui. D'ordinaire, elles restent figées en position de Bouddha, mais certains affirment les avoir vues bouger la nuit. Des Dresseurs disent même avoir été attaqués. Ce désert est plus étrange qu'avant.

La nouvelle laissa Hilda songeuse, mais elle reprit sa route sans se presser.
Plusieurs fois, elle passa à quelques mètres des fameuses statues de Darumacho, sans y prêter vraiment attention. Les yeux clos, les bras croisés, elles semblaient simplement méditer sous le soleil brûlant. Rien ne lui parut anormal, et elle continua tranquillement sa traversée.

Ce n'est que bien plus tard qu'elle repensa à l'une d'elles.
Avait-elle bougé... ou était-ce juste la chaleur qui lui jouait des tours ?

☯☯☯

Après trois jours dans le désert, les réserves d'eau commençaient à s'amenuiser. Hilda avait trouvé refuge sous un surplomb rocheux quand un Ranger revint vers elle — un certain Eliot, grand, les cheveux blonds attachés en queue-de-cheval.

— Tu n'iras pas plus loin seule. La route 4 est en travaux, et c'est un vrai labyrinthe entre les barrières de chantier et les zones inondées. Je peux t'accompagner jusqu'à Méanville, si tu veux.

Elle accepta sans hésiter.

Le chemin fut long mais moins éprouvant avec un guide. Eliot connaissait chaque recoin de la région et racontait des anecdotes sur les Dresseurs passés, sur la Ville Noire et même sur le Métro de Combat de Méanville.

Lorsque enfin ils aperçurent les panneaux colorés de la ville au loin, Hilda sentit une chaleur nouvelle monter en elle. Pas celle du désert, mais celle de l'espoir. Nanméouïe marchait à ses côtés, oreilles frémissantes. Nodulithe les suivait, calme et solide comme toujours. Et derrière, Mateloutre et Flamajou faisaient la course jusqu'aux portes de la ville.

Hilda sourit.

— Méanville... On y est presque, murmura-t-elle.

Elle se sentait prête à affronter la suite.

☯☯☯

À peine franchi le seuil du Centre Pokémon de Méanville, Hilda n'avait pas pris le temps de visiter. L'ombre fraîche du hall, le tintement rassurant de l'accueil, les fauteuils rembourrés... tout avait suffi pour la faire fondre de soulagement. Elle confia ses compagnons à l'infirmière Joëlle, s'écroula dans un lit du dortoir, et sombra dans un sommeil sans rêve.