L'âme d'un Héros / Pokémon Noir et Blanc

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Les amis passèrent la nuit au Centre Pokémon, puis se séparèrent dans la matinée. Tcheren partit s'entraîner en vue d'affronter la Championne, Bianca décida de s'aventurer dans les boutiques indépendantes des hangars réaménagés, tandis qu'Hilda reprit la route en direction de la Forêt d'Empoigne.
La Dresseuse avait aimé passer du temps avec eux, mais elle devait poursuivre ses objectifs : devenir la meilleure Dresseuse et, un jour, vaincre le Maître de la Ligue Pokémon.

Pour cela, elle devait s'entraîner, explorer de nouveaux lieux, rencontrer d'autres Dresseurs et Pokémon, exploiter leur potentiel, acquérir de nouveaux objets...

Elle avait tant à découvrir, et ses amis aussi devaient avancer pour réaliser leurs rêves. Le chemin serait long, et ce n'était que le début.

Hilda passa une semaine et demie dans la Forêt d'Empoigne, et elle ne chôma pas.
Les deux premiers jours, elle explora les environs et observa silencieusement les Pokémon depuis les branches des arbres. Elle rencontra une bonne dizaine d'espèces, allant des types Insecte et Normal à des types Plante, Eau, Roche, Sol ou Vol. Elle croisa des Larveyette, des Couverdure, des Chenipotte, une famille de Feuillajou, des Poichigeon accompagnés de leur mère Colombeau, des Nodulithe, ainsi que des Tritonde. Elle les observa se nourrir, se battre, et parfois même mourir sous ses yeux.

Jamais elle n'avait vu un être vivant rendre l'âme devant elle, et cela la bouleversa profondément. Elle avait parfois eu envie d'intervenir, mais savait qu'elle devait laisser le cycle naturel suivre son cours.

La beauté de la nature était fragile, éphémère. Elle devait s'en souvenir : rien n'était éternel. Si ses propres Pokémon étaient gravement blessés, ils pourraient eux aussi connaître le même sort. Les Pokémon sauvages n'étaient pas dressés, et la loi du plus fort régnait dans cet environnement — tout comme dans les combats entre Dresseurs.

À plusieurs reprises, elle avait commis l'erreur de tarder à soigner ses Pokémon, voire de l'oublier. Elle s'en voulait terriblement, consciente des risques. Elle se sentait encore comme une piètre Dresseuse... Peut-être ne méritait-elle même pas ses compagnons ?

Les idées floues, l'esprit ailleurs, elle croisa le lendemain l'un des Pokémon Rangers qui l'avait aidée face à la Team Plasma. Il lui proposa un combat qu'elle accepta, mais, distraite, elle perdit.
Ses Pokémon, inquiets, s'agitaient autour d'elle. Le Ranger aussi perçut son trouble. Hilda se confia, sous le regard attentif de ses compagnons. L'homme, touché par les inquiétudes de la jeune fille, lui proposa de l'accompagner en mission le lendemain. Elle accepta.

Elle le suivit alors qu'il soignait le Pokémon d'un Dresseur, puis qu'il apportait des Baies à un vieux Farfaduvet caché dans une caverne.
Hilda observa attentivement chacun de ses gestes, admirant la passion que cet homme avait pour son métier et sa manière de profiter de chaque instant. Le Ranger lui expliqua son quotidien : il travaillait jour et nuit pour protéger humains et Pokémon. Contrairement aux Dresseurs, les Rangers ne capturaient pas les Pokémon pour les entraîner, mais pour les aider ponctuellement à l'aide d'un Capstick.

Grâce à cette collaboration, les Pokémon les aidaient à déplacer ou détruire des obstacles, voire à calmer d'autres Pokémon. Une fois leur tâche accomplie, ils étaient libérés. Le Ranger ne gardait auprès de lui que son Charpenti et son Colombeau — les deux mêmes qui avaient mis l'équipe d'Hilda en difficulté.

Le troisième jour, Hilda s'excusa auprès de ses Pokémon, puis reprit l'entraînement avec détermination. Elle aida également le Ranger à dégager un sentier menant aux ponts de pierre traversant la rivière qui coupait la forêt en deux. Elle le quitta en début d'après-midi, le remerciant de lui avoir changé les idées.