Chapitre 2

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Je sors alors de la cuisine et remonte l'escalier discrètement. Je n'entends aucun bruit, à l'étage. Rien qui montre que quelqu'un a été trouvé, ou que Peter cherche toujours. Alors que j'avance dans les couloirs, j'entends quelques éclats de voix venant d'une pièce où je n'étais jamais entrée. Peter, Susan, Edmund et Lucy sont tous là, fouillant dans une grande armoire en bois verni, presque semblable à celle de ma chambre. Je me plante dans l'encadrement de la porte.

— Que faites-vous là ? je demande, curieuse.

Ils se retournent tous les quatre vers moi. Les trois aînés jette un regard vers Lucy.

- La partie est finie, lâche Peter.

— Qu'est-ce qu'il se passe ?

- En me cachant dans l'armoire, j'ai découvert une forêt enneigée et il y avait un lampadaire et là, j'ai rencontré un faune qui s'appelait Monsieur Tumnus, il m'a emmené...

- Oh, doucement Lucy... dis-je. Tu me dis qu'il y a une forêt dans l'armoire ?

- Oui ! Il suffit d'entrer dedans et de traverser les manteaux qui s'y trouvent !

— Tu m'expliques pourquoi nous n'avons rien trouvé, alors ? demande Peter.

— Lucy, le seul bois ici c'est c'est celui du fond de l'armoire... renchérit Susan.

— Un seul jeu à la fois, s'il te plaît, continue Peter. Tout le monde n'a pas autant d'imagination que toi.

Les trois aînés Pevensie s'apprêtent à quitter la pièce.

— Mais je n'invente rien ! tente Lucy.

- Maintenant, ça suffit, sévit Susan.

— Pourquoi est-ce que je mentirais ? demande la fillette d'une voix brisée par la tristesse.

- Oh, intervient Edmund, moi je te
crois !

— C'est vrai ? demande Lucy.

— Mais oui ! Je ne vous ai jamais parlé du terrain de football dans le placard de la salle-de-bain ?

— Quand est-ce que tu arrêteras tes bêtises ?? questionne Peter, visiblement agacé. Tu te sens toujours obligé d'envenimer les choses, c'est ça ?

— C'était pour rire ! se défendit Edmund.

- Il est temps de grandir, tu ne crois pas ? lui dit alors Peter.

— La ferme ! crache Edmund, hors de ses gonds. Pour qui tu te prends ? Tu n'es pas mon père !
Il sortit de la pièce en courant.

Susan jette un regard courroucé à l'aîné de la fratrie.

- Bravo, Peter, tu as tout gagné.

Et elle part à son tour, pour tenter de consoler Edmund.

— Je vous assure que je l'ai vu... reprend alors Lucy. C'était là, c'était réel...

Peter se tourne vers elle, désolé de la tournure des événements.

— C'est Susan qui a raison, Lucy, dit-il. Maintenant, ça suffit.
Je le regarde partir tristement.

Jamais je n'aurais cru que la situation se dégraderait si vite. Je rejoins Lucy qui ferme les grandes portes de la l'armoire.

— Tu permets que je vérifie aussi ?

Elle hausse les épaules.
J'entre dans l'armoire et avance jusqu'au fond. Je ne rencontre qu'un panneau de bois. Je pose mes mains à plat et appuie dessus. Rien ne se passe. Je ressors de l'armoire. Lucy me regarde, pleine d'espoir.

LE MONDE DE NARNIAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant