Djamil

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Mon père avait convoqué tout le monde et même ceux à l'étranger via appel vidéo pour une grande réunion familiale. J'étais vraiment aux anges car revoir mes frères et sœurs tous au complet me procure une joie immense. Ma femme était juste à côté avec moi, notre relation est au stade découverte et elle était plutôt plus engagée que moi de ce côté car malgré tout j'apprends juste à la connaître. Je la pensais réservée et timide mais c'est loin d'être le cas, et pour notre lune de miel ma mère nous a offert un billet d'avion pour Dubaï et elle m'a fait promettre de ne pas en parler à papa car il serait contre ce genre de rituel pour blancs alors que de nos jours c'est très populaire chez les africains même s'il ne s'agit pas de nos coutumes à nous particulièrement.

Mon père : as salamou'aleykoum, dileine ziar ak geureum ci teeway bi, merci d'être tous là.

Nous tous : aleykoum salam !!

Mon père : je vous ai tous réuni ici déjà pour souhaiter bon retour à mon cher fils, votre frère neveux et petit fils Abdoul Khassim Djamil ! Il dit avec joie et fierté

Les autres : ...( souriants et faisant des commentaires)

Mon père : désormais marié...( rigole)...je vous présente son épouse Soukeyna Diop, la nièce de mon ami de valeur Abdoul Kader Diagne homonyme même de Djamil.

Chacun adresse ses salutations à mon épouse, elle répond d'un mouvement de tête toute souriante et l'air timide, je l'observe amusé elle m'interroge du regard mais je secoue la tête négativement pour lui dire du genre « ce n'est rien »

L'une de mes demi sœur : ( rigole ) ils sont déjà très complices et communiquent à travers des regards.

Ma mère : sen mbeugueel dafa toubaabé, ils sont trop mignons !

Mon père : waa lane moy toubaabé tamit ? Ils se témoignent juste de l'affection et sont pudiques c'est tout. D'ailleurs Djamil, nous t'avons trouvé une épouse à ton image, je suis persuadé que tu ne peux plus te passer d'elle. N'est-ce pas ? Me taquine t'il en rigolant à la fin

Les autres s'y mettent aussi, certains parlaient en wolof de ce fait je ne comprenais pas grand chose et d'autres le faisaient en français ou utilisaient les deux en même temps. Je n'ai jamais compris ça enfaite, parlez juste une langue c'est mieux pourquoi combiner les deux, parfois c'est saoulant.

Moi : ...( rigole simplement)

Mon père : domeu tontou, tu es trop timide pour me répondre, c'est ça ? Nous sommes en famille n'aies pas honte toi aussi.

Djeylani : laisses le donc papa, il est mal à l'aise. Pas besoin de dire s'il tient désormais à sa femme ou pas, laissons les actes nous le prouver tout simplement. Me secoure mon frère mon meilleur ami.

Mon père : ( s'exclame euphorique) ah vous deux... toujours là l'un pour l'autre ! Si vous saviez combien je suis fier de vous. Neena leine deleine roye ci niaar gnii, certes vous êtes leurs aînés mais Djamil et Djeylani sont les exemples de cette famille et je suis tellement fier de ce qu'ils ont pu accomplir jusque là. Ils ont été en exile dans un autre environnement et évoluant avec des gens ayant une autre mentalité. Néanmoins ils ont su rester eux même et ont préservé leurs dignités. Vous me direz oui, vous autre aussi avez fait la même chose et ça je n'en disconviens pas mais eux étaient beaucoup plus jeune et vous savez que plus les années passent plus ce monde devient de pire en pire. La jeunesse est la clé, c'est en cette période qu'il faut se prouver et surtout se rapprocher du créateur. Ce n'est pas une fois âgé et proche de la mort comme la plupart le font qu'il faut se remettre en question et vouloir s'adonner aux actes d'adorations. J'ai donné ma vie au Cheikh et emprunté le même chemin que lui. Je vous ai tous assujettis ce chemin et quiconque le rejette m'aura trahi, et quiconque ferait honte à cette famille aura la pire condamnation.

Amertume Où les histoires vivent. Découvrez maintenant