chapitre 3

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Nicolas et Sidjil ont donc débattu pendant une bonne heure sur ce qu'était l'amour pour eux. Ou du moins Nicolas racontait son point de vue de l'amour, qui ressemblait en tous points à un conte de fée pendant que Sidjil l'écoutait d'une oreille, peu convaincu par les affirmations du plus jeune. Ils finirent par faire une pause, à la demande du plus grand qui n'en pouvait plus d'entendre Nicolas parler de ce qui semblait être une légende pour lui.

Nicolas : bon je vais y aller hein..

Sidjil : il commence à se faire tard tu ne trouves pas ?... Fin... tu peux rester dormir à la maison si tu veux...

Nicolas : euh.. bah si tu veux.. mais t'es sûr que ça va pas déranger si je reste..?

Sidjil : je suis seul ce soir. Et ça ne me dérange pas alors...

Nicolas: bah d'accord dans ce cas là.. je veux bien rester. *Souris Nicolas*

Sidjil essaye de cacher son petit sourire qui se forme sur son doux visage. Il ne l'aime pas mais il veut vraiment pas être seul alors c'est son seul moyen. Disons qu'il n'a pas tellement le choix au final. Mais c'est un mal pour un bien non? Il pourra apprendre à connaître son pire ennemi et qui sait, peut-être créer une belle amitié. Il observe chaque trait du visage de son camarade de classe, chose qu'il n'a jamais pris le temps de faire. Et c'est vrai que maintenant qu'il y pense il a de magnifiques yeux verts, la couleur préféré de Sidjil depuis toujours. Et il a beau dire où croire ce qu'il veut, mais on dirait bien que Nicolas fait un peu d'effet à notre cher ami Sidjil. Il est là, sans bouger, pendant que Nico range les affaires qu'il a sorties et étalé sur le bureau de Sid pour travailler, pendant ce temps-là, Sidjil n'a pas décroché un mot, et n'a absolument pas détourné le regard de son visage. Il est comme hypnotisé par Nicolas, un coup de foudre ? Non il n'y croyait pas, un début d'amitié ? Même pas en rêve, de l'amour alors ? Bien sûr que non, il n'y croyait absolument pas. Pour lui, il avait plus de chance de gagner cinq fois de suite au loto, que de trouver l'amour de sa vie un jour.

Nicolas finit de ranger ses affaires et se retourne vers Sidjil qui le regardait sans bouger depuis plusieurs minutes maintenant. D'abord mal à l'aise, Nicolas finit par remarquer la lueur dans les yeux de Sidjil, comme s'il l'admirait. Il rejeta cette idée aussitôt pour deux raisons. La première c'est que Sidjil le détestait et ça il l'avait bien compris, la deuxième, c'est qu'il n'arrivait pas à imaginer que quelqu'un puisse l'admirer, que ce soit pour sa "beauté" ou toute autre chose. Il eut donc la sensation désagréable qu'en réalité Sidjil se foutait de sa gueule.

Nicolas : tu me mates ou quoi?

Sidjil sursaute, il ne s'attendait pas à se faire surprendre entrain de... entrain de quoi d'ailleurs ? Il faisait quoi au juste à l'instant même ? Il ne sait pas, il n'a pas de réponse logique à ça. Il le regarde pour quelle raison ! Sa l'énerve de ne pas avoir de réponse à une question aussi simple et aussi bête que ça. Il ne l'aimait  pas alors c'est sûrement pas par amour, mais il le déteste pas assez pour que ce soit de dégoût. Il le matait ? Non impossible. C'est possible ? Voilà qu'il se torture l'esprit à présent, se posant mille et une questions, il sait pas ce qu'il ressent et ça  le frustre au plus haut point. Puis il n'était pas attiré par les hommes n'est ce pas ? Fin il a toujours aimé les femmes avec des formes de femmes quoi, pas une paire de boule ni de barbe. Ça n'a pas de sens. Et le voilà. A se demander pourquoi il se pose toutes ces questions... c'est pas logique, rien n'est possible. Puis il se souvient que Nico lui a posé une question et qu'il n'y avait toujours pas répondu, qu'il reste là à le fixer tel un psychopathe. Il se frotte les yeux comme pour se réveiller d'un mauvais rêve, et baisse la tête rouge de gêne. On dirait un enfant qui s'est fait surprendre à faire la bêtise du siècle.

Amoureux de mon pire ennemi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant