Chapitre 4

3 2 0
                                    

La journée d'Élise commence avec le doux carillon d'un vieux réveil mécanique, un objet hérité de sa grand-mère. Elle estime que la sonnerie analogique est moins abrupte que les alarmes numériques modernes. Dès qu'elle ouvre les yeux, elle s'offre quelques instants de calme, restant sous les couvertures pour s'étirer doucement, réveillant chaque partie de son corps avec une lenteur méditative.

Après s'être levée, Élise enfile un peignoir confortable et se dirige vers la cuisine pour préparer du thé. La sélection du matin varie; parfois c'est du thé vert vibrant pour une clarté d'esprit, d'autres fois c'est une tisane apaisante de camomille ou de lavande. La préparation du thé est pour elle un moment de pleine conscience. Elle chauffe l'eau dans une vieille bouilloire sifflante, mesure les feuilles de thé avec soin, et les laisse infuser parfaitement, observant les nuances changeantes de l'eau tout en profitant des arômes émanant de sa tasse.

Avec sa tasse fumante en main, Élise s'installe près de la fenêtre où la lumière du matin baigne son petit espace de vie. Ici, elle prend le temps de méditer sur ces derniers jours...

Le parc voisin, où Élise choisit de passer sa journée, est une oasis urbaine bien-aimée, nichée au cœur de la ville, offrant un contraste frappant avec les rues animées qui l'entourent. C'est un endroit où la nature a été soigneusement préservée et mise en valeur pour offrir un espace de respiration aux citadins. Le parc est réputé pour sa collection impressionnante d'arbres centenaires, chacun racontant sa propre histoire à travers ses branches tortueuses et son écorce marquée par le temps. Des chênes robustes aux érables colorés, chaque arbre ajoute une nuance unique au tableau verdoyant du parc.

Après avoir choisi un banc isolé sous un grand érable, Élise sort un livre qu'elle a longtemps voulu lire, s'enfonçant dans les profondeurs de son intrigue. Tout semble parfait, l'air est frais, et le parc est exceptionnellement calme, à l'exception du doux gazouillis des oiseaux et du murmure lointain des autres visiteurs. Élise a choisi de plonger dans les pages du livre "Le Jardin des Finzi-Contini" par Giorgio Bassani. Ce roman, profondément émouvant et poétique, se déroule dans l'Italie des années 1930 sous le régime fasciste. Il raconte l'histoire d'une famille juive aisée, les Finzi-Contini, et leur magnifique jardin qui devient un refuge, non seulement pour eux mais aussi pour le narrateur, un jeune homme juif qui tombe amoureux de la belle et énigmatique Micòl Finzi-Contini.

Le livre est particulièrement adapté pour une lecture dans un parc, car les descriptions luxuriantes et détaillées du jardin des Finzi-Contini résonnent avec l'atmosphère verdoyante et tranquille qui entoure Élise. Les thèmes de l'amour, de la perte, de l'isolement, et du passage inéluctable du temps se mêlent à la beauté naturelle du cadre, reflétant les nuances de la vie et les cycles des saisons.

Cependant, au milieu de sa lecture, Élise commence à percevoir quelque chose d'inhabituel. Son téléphone portable, posé à côté d'elle sur le banc, se met à grésiller légèrement. Au début, elle pense que c'est un appel entrant, mais l'écran reste noir. Intriguée, elle essaie de déverrouiller l'appareil, mais il ne réagit pas. Les grésillements augmentent, accompagnés par une légère vibration.

Élise regarde autour d'elle, cherchant une explication. Il n'y a personne dans les environs qui semble avoir le même phénomène étrange. Un peu troublée, elle remet le téléphone dans son sac, espérant que ce n'était qu'un dysfonctionnement temporaire.

Mais cela ne s'arrête pas là. Peu de temps après, alors qu'elle tente de se replonger dans sa lecture, le banc sur lequel elle est assise commence à vibrer subtilement. Élise se lève brusquement, posant sa main sur le bois pour sentir mieux. Les vibrations sont réelles et constantes, comme si quelque chose sous terre transmettait une énergie inconnue.

Les Ombres de l'ExistenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant