Chapitre 12 : le drame

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Je descendis les marches de mon immeuble quatre à quatre, manquant de trébucher à plusieurs reprises. Une fois dehors, je retrouvai Tom, que Maëlle avait prévenu juste après moi.

- Elle t'a dit dans quel contexte il avait eu un accident ou pas ? Je lui demandai immédiatement.

- Non, j'en ai aucune idée !

Maëlle s'arrêta en voiture devant l'entrée de l'immeuble et je sautai sur le siège passager tandis que Tom monta à l'arrière. Elle démarra en trombe et je bénis l'univers qu'il n'y ait personne sur la route étant donné l'heure tardive. Pendant le trajet, aucun de nous trois n'osait parler. Sur ma gauche, je sentais Maëlle qui pleurait silencieusement. Je n'eus le courage de lui demander si elle en savait plus sur l'accident de Lucas. Une fois arrivés à l'Hôpital Pasteur de Nice dans lequel Lucas avait été transféré, nous sortîmes de la voiture et courûmes jusqu'à l'entrée. À l'accueil, une dame nous demanda de patienter dans la salle d'attente. Les parents de Lucas, que je n'avais jamais rencontrés jusqu'à présent, arrivèrent en trombe et prirent Maëlle dans leurs bras.

- Il est en déchoquage, on ne sait pas combien de temps il va y rester, son père nous informa après nous avoir salué.

- C'est... c'est quoi le déchoquage ? Tom demanda, sous le choc.

- C'est une salle dans laquelle les premiers soins les plus urgents sont réalisés, Marie, la mère de Lucas, lui répondit entre deux sanglots, il a eu un accident de voiture, il est actuellement en urgence vitale, nous n'avons pas plus d'informations...

Je m'assis aux côtés de Maëlle et lui pris la main.

- C'est un cauchemar, c'est pas possible...

Elle éclata en sanglot et je la pris dans mes bras. Je ne savais quoi répondre. Effectivement, c'était un cauchemar. Il était près de deux heures du matin quand je décidai de sortir dehors fumer une cigarette. Maëlle s'était endormie je ne sais comment sur sa chaise et Tom, incapable de rester assis, faisait les cent pas. Une fois sortie de l'hôpital, le temps semblait s'être arrêté. Je ne ressentais aucune émotion, j'étais encore sous le choc. Lucas et moi n'avions pas partagé énormément de moments tous les deux mais il comptait beaucoup pour moi.

- Éloïse ?

Je me retournai.

- Ça te dérange si je viens fumer une cigarette avec toi ? Marie me demanda.

- Pas du tout, au contraire !

- Tu n'es pas trop fatiguée ? Elle me demanda en sortant une cigarette.

- La question ne se pose même pas, on restera jusqu'à ce qu'on puisse voir Lucas...

- Ça me fait plaisir de voir que mon fils a des amis aussi gentils, elle sourit faiblement.

- Il compte beaucoup pour nous...

Elle alluma sa cigarette. Marie m'expliqua qu'elle était très proche de Lucas car il n'avait jamais eu beaucoup d'amis et qu'il se confiait souvent à elle. Je l'écoutais silencieusement raconter de petites anecdotes sur l'enfance de Lucas.

- Honnêtement, je ne sais pas si on pourra le revoir un jour, Éloïse, les médecins m'ont dit que son pronostic vital était engagé et que, pour le moment, ils faisaient tout pour le réanimer...

- Il est inconscient ?

- Il l'était lorsque les pompiers et le SAMU sont arrivés sur le lieu de l'accident et l'ont mis sous coma artificiel dès son arrivée aux urgences car les blessures sont tellement douloureuses que son corps ne pouvait pas supporter...

- Je suis tellement désolée...

- Oh, tu n'y es pour rien ! J'essaie au maximum de rester forte, mais savoir son fils entre la vie et la mort, des larmes dégoulinaient le long de ses joues, je ne sais pas comment je peux le supporter...

Je lui frottai le dos, ne sachant quoi faire d'autre. J'avais la gorge nouée, tenter de parler ne ferait que déclencher un sanglot, alors je restai silencieuse.

- Marie ?

- Oh, Maëlle, ma chérie, elle prit Maëlle dans ses bras.

Je les laissai toutes les deux et rentrai dans l'hôpital. Un médecin se dirigea vers nous environ une heure et demie après et demanda aux parents de Lucas de le suivre. L'attente fût interminable. Maëlle pleurait, s'endormait, se réveillait, sortait puis pleurait de nouveau. Tom, quant à lui, s'était finalement assis sur sa chaise, ne bougeait pas, les coudes posés sur ses genoux et le regard vide. Le téléphone de Maëlle, posée sur la chaise à ma droite, sonna lorsque Marie l'appela. Elle se jeta dessus et décrocha immédiatement. Ses larmes s'étaient figées, elle ne parlait pas et écoutait très attentivement ce que Marie lui disait. Tom et moi la fixâmes, impatients de savoir ce qu'il en était. Elle finit par raccrocher.

- On y va, elle se dirigea sans nous en dire plus vers le service de réanimation.

Une fois à l'accueil des réanimations, nous retrouvâmes les parents de Lucas, en sanglots. Le temps s'arrêta.

- C'est fini...

À toi qui m'a fait renaître /WLW/Où les histoires vivent. Découvrez maintenant