Chapitre 2 : la confrontation

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Une fois la porte de mon appartement déverrouillée, je me glissai le long de la celle-ci et éclatai en sanglot. Jusqu'à présent, j'avais réussi à contenir mes émotions, mais je me rends bien compte que les laisser s'échapper est bien plus salvateur que de les emprisonner en soi. Les sentiments de trahison, d'injustice et d'abandon qui me traversaient me donner envie de vomir tellement ils étaient intenses. Je relevai la tête lorsque j'entendis la voix d'Ambre derrière la porte. Je restai de marbre et cessai même de respirer. Je ne voulais pas la voir.

Plus tôt dans la soirée, après avoir espionné la conversation entre ma meilleure amie et ma fiancée, je m'étais finalement décidée, après être restée statique un long moment, de rentrer à pied chez moi. Par malchance, Laura et Ambre m'avaient aperçue alors que je tentais de me frayer un chemin le plus discrètement possible, et Ambre s'était empressée de m'intercepter. À ce moment-là, j'étais comme éteinte, sous le choc. Je ne ressentais pas d'émotions et j'avais envie de vomir. Ambre avait essayé de m'attraper le bras mais je l'avais évité en lui marmonnant de ne pas me toucher. Nous nous sommes alors regardées pendant un moment qui m'a semblé durer une éternité. Aucune de nous deux ne savaient quoi dire, quoi faire.

- Je suis tellement désolée, Élo, je... je sais pas pourquoi j'ai fait ça ! Je voulais pas que tu l'apprennes, pas comme...

- Pas comme ça ? Je lui ai balançai à la figure sèchement.

- Non, pas comme ça...

Elle avait baissé la tête et je n'ai su quoi répondre. Laura nous avait rejoint par la suite mais je ne lui avais pas non plus laissé le temps de prendre la parole.

- Là, j'ai besoin de temps pour digérer ce que je viens d'apprendre. Et quand je dis digérer, cela ne signifie pas que je vais pardonner. Je jetai un regard à Ambre. Ne t'avise même pas à rentrer ce soir toi, je veux être seule. Et je pense que demain tu pourras venir prendre tes affaires. Tu auras tout le temps que tu veux pour aller en voyage d'affaires à Londres, ou peu importe d'ailleurs, comme tout ce qui sort de ta bouche semble être des mensonges.

Une fois sur le sol de mon appartement, je sentais à présent mes émotions se libérer. Se mélangeaient tristesse, dégoût et colère. Je bouillonnais et j'avais envie de tout casser. Comment osait-elle revenir alors que je lui avais pourtant bien fait comprendre que je souhaitais être seule ? Après tout ce qu'elle avait fait, elle pouvait au moins m'accorder ça. Je n'avais aucune de voir sa tête, et encore moins d'entendre quoi que ce soit qui puisse sortir de sa bouche. Je laissai ma colère s'engouffrer en moi, en acceptant de ressentir cette émotion que je détestais tant. Lorsqu'elle retoqua une seconde fois, ç'en était trop. Je me levai d'un coup et ouvris la porte d'un coup sec.

- Je t'ai dit que je voulais pas te voir, dégage !

- J'aimerais juste t'expliquer...

- M'expliquer quoi ? Il me semble que beaucoup de choses ont été dites ce soir, j'ai aucune envie d'en entendre davantage. Dégage !

Je tentai de fermer la porte mais elle la retint avec son pieds, ce qui renforça ma colère.

- Qu'est-ce que tu comprends pas, Ambre ? Je pestiférai.

La voisine d'en face avait ouvert la porte pour voir ce qu'il se passait. Après lui avoir dit que nous ferions moins de bruit, j'autorisai contre mon gré à faire entrer la femme qui je pensais était la femme de ma vie.

- Je ne pense pas que ce soit le meilleur moment pour qu'on discute.

Je n'avais pas envie de croiser son regard, et j'eu même l'impression que tout l'amour que je lui portais s'était transformée en haine.

À toi qui m'a fait renaître /WLW/Où les histoires vivent. Découvrez maintenant