La voix d'Isadora

2. Sur les toits

A peine eut elle relevé la tête qu'elle aperçut Jack:

- Qu'est-ce que tu fais ?

- Je m'en vais alors si tu veux bien me lâcher. Répondit-elle agacée.

- Mais où vas-tu? Demanda-t-il troublé

-  Chez moi, répondit -t-elle.

A peine eut-elle poussé un long soupir qu'ils basculèrent dans le vide. Il hurla pendant de longues secondes avant de remarquer qu'ils étaient portés par le vent. Dès qu'elle posa pied à terre, Jack, sous le choc la bombarda de questions. Elle profita de ce moment de confusion pour prendre ses jambes à son cou. Mais il s'élança à sa poursuite:

- Qu'est-ce que tu fais ? Tu te rends compte qu'on devrait être à la cérémonie.

- La cérémonie devrait prendre fin dans une trentaine de minutes alors pour ca pas d'inquiétude. Répondit elle plutôt agacée par son ignorance.

Sur ces mots elle s'arrêta, et après un long face à face, déclara :

- Tu aurais pu lâcher mon bras et me laisser partir, malheureusement tu ne l'as pas fait, maintenant si tu veux, tu peux y retourner, le choix t'appartient.

Ils baignèrent dans un long silence avant qu'une voix aigu ne retentisse derrière eux :

- Jack Harry Hellam peux-tu m'expliquer ce que tu fais ici. Dit une ravissante jeune fille à la  longue chevelure rousse. A peine bredouilla t il une excuse valable qu'elle cracha:

- Tu croyais vraiment t'en sortir comme ca . Son regard se dirigea vers Isadora. Et toi qui es tu?

- Isadora Isokoski, et si ca ne vous dérange pas, je vais vous laisser.

- Oh non! J'espérais que tu puisses m'expliquer ce qui se passe ici ? Reprit elle sur un ton désormais plus calme.

- La situation est très simple, je me suis éclipsée de la cérémonie et il m'a suivi de son plein gré. Déclara Isadora, déchirée entre agacement et amusement.

- Il me reste une seule question. Ajouta t elle en se tournant vers Jack. Pourquoi as tu fais ça ?

- Je ne sais pas Anna...Quand je vois quelqu'un sauter par la fenêtre je l'en empêche . Répondit il d'un ton ironique.

- L'affaire est close, les parents vont s'inquiéter. Conclus la jeune fille en prenant son frère par le bras.

A la fois abasourdie et irritée par cette rencontre, Isadora regagna le manoir. Sa journée avait été si épuisante qu'elle ne prit même pas la peine de cuisiner, elle s'allongea sur sa méridienne, grignota un morceau de brioche, et se laissa bercer par le sifflement du vent. Elle plongea dans un sommeil peuplé de cauchemars.