Chapitre I : Une rencontre inattendue

167 7 0
                                    

Alors que je m'assayais à mon bureau dans ma nouvelle chambre à Londres, ma plume glissa sur le parchemin tandis que mes pensées s'envolaient vers un passé qui me parraissait si lointain alors qu'il ne datait que de quelques semaines. Je soupirais en me rappelant le sable chaud de Miami, là où chaque soucis semblait s'envoler. Mes amis me manquèrent terriblement, et je repensai avec nostalgie aux rires et aux aventures que nous avions partagés à Ilvermorny, mon ancienne école de sorcellerie aux États-Unis.

Mais desormais, me voilà à Londres, contrainte de suivre mes parents à travers l'océan, laissant derrière moi tout ce que je connaissais pour terminer ma septième année à Poudlard. Le bruissement de ma plume sur le papier était le seul lien qui me reliait encore à ma vie passée, alors que j'écrivais une lettre à mes amis d'enfance. 

— Kaylie, murmura une voix derrière mon dos.

Je sursautai, mon stylo glissant sur le parchemin à la surprise de voir ma mère pénétrer ma chambre sans un bruit.

— Oui, maman ? demandai-je poliment, en me redressant sur ma chaise.

Elle fit quelques pas dans la pièce, sa silhouette se découpant dans la lumière tamisée qui filtrait à travers les rideaux.

— Nous devons rendre visite à ton père au Ministère, annonça-t-elle d'une voix douce. Il a dit que les fournitures scolaires pour ta rentrée sont arrivées à son bureau.

Je haussais un sourcil, croisant les bras sur ma poitrine.

— Et alors ? On est obligées d'y aller ? Pourquoi papa ne les ramène pas ce soir à la maison ? demandai-je, le ton teinté d'une pointe d'exaspération.

Ma mère laissa échapper un léger soupir, tandis que je pouvais voir une lueur de fatigue dans ses yeux.

— Kaylie... Tu sais très bien que ton père a beaucoup de travail dans son nouveau bureau. Il ne rentrera pas ce soir et ta rentrée est demain.

Je détournai le regard, réalisant que j'avais peut-être été trop abrupte dans ma réponse. Cependant je ne pus m'empêcher de protester.

— Alors vas-y sans moi. J'ai beaucoup de choses à préparer avant la rentrée.

— Tu sais très bien que cela lui fera plaisir qu'on vienne lui rendre visite, il est tellement débordé qu'on l'a à peine vu cette semaine. Tu fais ton entrée à Poudlard demain, tu vas lui manquer, je sais comme vous êtes proches tous les deux.

Etiez, corrigeai-je dans ma tête. Oui, avant que mon père décide égoïstement d'accepter le poste que lui proposait oncle Kingsley, nous nous entendions à merveille. Jusqu'à ce qu'il décide de m'arracher à ma vie et à mes amis, je ne pouvais que lui en vouloir.

Surtout qu'il n'avait pas besoin d'accepter un tel poste ; mon père était sénateur aux États-Unis, grâce à lui, aucun voyou sorcier ne s'en prenait aux moldus à Miami.

Ma mère fronça des sourcils devant mon long silence, ses yeux reflétant une légère inquiétude. On se ressemblait beaucoup physiquement, j'avais les mêmes cheveux blonds qui tombaient en cascade et les yeux de couleur miel. Cependant, j'avais hérité du sens de la justice de mon père, une détermination que je sentais palpiter en moi.

Devant le regard insistant de ma mère, je me résignai finalement et saisis mon gilet posé sur le dossier de ma chaise. Sans lui dire un mot, je l'enfilai et la suivis hors de ma chambre, mes pas résonnant faiblement sur le parquet craquant de notre maison londonienne.

Nous arrivions finalement à destination : le ministère de la Magie. La vieille cabine téléphonique au cœur de Londres, avec son air banal, dissimulait le passage vers cet endroit extraordinaire. Je composai le code d'accès, et, nous nous enfonçâmes dans le sol, le monde des sorciers s'ouvrant sous nos pieds.

À notre arrivée dans l'atrium, mes yeux s'écarquillèrent devant la magnificence de l'architecture. Les murs lambrissés en bois sombre semblaient étreindre l'espace, donnant une impression de grandeur et de mystère. Les cheminées dorées ajoutaient une touche de luxe, leur lumière vacillante dansant sur les visages des sorciers affairés. Je pris une profonde inspiration, m'imprégnant de l'ambiance magique qui régnait dans cette salle.

Mais ce qui attira le plus mon regard fut l'œuvre monumentale trônant au centre de l'atrium. Ses courbes élégantes et ses détails complexes capturaient mon attention, m'invitant à m'approcher pour en admirer chaque centimètre. Et lorsque je levai les yeux vers le plafond incrusté de symboles dorés en mouvement constant, je sentis une émotion indicible m'envahir. C'était comme si chaque partie de ce lieu respirait la magie, m'enveloppant dans un cocon de féerie et d'émerveillement.

— Avance ma chérie, je te rejoins, je dois demander quelque chose à la secrétaire, dit ma mère en pointant du doigt un des ascenceurs. Son bureau est au deuxième étage. 

Alors que j'avançais dans le couloir, une voix grave retentit, portée par les murs du couloir.

— Vous avez intérêt à réussir, si vous ne voulez pas que votre secret soit dévoilé.

 Les mots résonnèrent dans ma tête, m'intriguant au plus haut point. Qui pouvait bien parler ainsi à mon père ? Quel secret ?

Mon cœur battait la chamade alors que je m'approchais timidement de la porte entrouverte du bureau de mon père. Je me penchai légèrement, essayant de jeter un coup d'œil à l'intérieur pour découvrir l'identité de l'interlocuteur mystérieux.

C'est alors que l'inconnu décida de sortir brusquement du bureau, et nous nous percutâmes de plein fouet. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine, et je reculai précipitamment pour éviter de tomber. Mes yeux s'ouvrirent grand, cherchant à discerner le visage de l'homme qui venait de surgir de la pièce. 

Je fus surprise lorsque je vis que c'était un garçon qui devait avoir mon âge. Cependant, il avait une présence énigmatique qui m'a coupé le souffle.

De sa silhouette imposante émanaient une assurance tranquille et une aura de mystère qui semblaient envelopper toute la pièce. Ses épaules larges et carrées donnaient l'impression qu'il pouvait affronter n'importe quel obstacle avec facilité, tandis que ses boucles brunes effleuraient délicatement son front, ajoutant une touche de désinvolture à son charme magnétique.

Son regard sombre et pénétrant semblait transpercer mon âme, me captivant instantanément dans ses filets. Il était beau, d'une beauté presque irréelle, et pourtant, il émanait une aura de danger qui mettait tous mes sens en alerte, me hurlant silencieusement de me méfier.

En le regardant, je sentais un frisson parcourir ma peau, un mélange de fascination et d'appréhension qui m'envahissait. Il y avait quelque chose chez lui, quelque chose de sombre et de mystérieux qui m'intriguait malgré moi.

Mes yeux dérivèrent vers le sol, attirés par un éclat argenté. Intriguée, je me penchai légèrement pour mieux distinguer l'objet qui brillait faiblement à mes pieds, et mes doigts effleurèrent la chaîne métallique.

Soudain, le silence fut brisé par un mouvement rapide. Le mystérieux inconnu remarqua l'objet tombé et se précipita pour le ramasser et le glisser dans sa poche, son visage ombragé par un regard noir et perçant. Son geste brusque et sa réaction inattendue m'emplirent d'un léger malaise, comme si j'avais involontairement perturbé une force qui sommeillait en lui.

— Ca t'arrive souvent de vouloir voler les affaires des autres ? dit-il d'une voix froide, son regard scrutateur plongeant dans le mien.

Je fus prise au dépourvu par sa question accusatrice, mes joues rosissant légèrement sous son regard perçant.

—N-non, bien sûr que non, balbutiai-je, tentant de me justifier. Je ne voulais pas voler quoi que ce soit. J'ai juste remarqué l'objet par terre et je voulais voir ce que c'était.

Il plissa les yeux, scrutant mon visage comme s'il cherchait à déchiffrer mes intentions les plus profondes.

— Fais attention à ce que tu fais, certains objets peuvent être plus dangereux qu'ils n'en ont l'air, prévint-il d'un ton sombre, avant de s'éloigner sans un mot de plus.

Je le regardai partir, sentant mon cœur battre plus vite dans ma poitrine. 

— Je vois que tu as fait la connaissance de Mattheo, dit une voix dans mon dos, me faisant sursauter. 

Je me retournai brusquement vers la présence qui venait d'arriver, et je découvris avec soulagement que c'était mon père. Décidément, mes parents avaient le chic pour apparaître derrière moi sans un bruit et me surprendre.

Toxic Alliance (Mattheo Riddle)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant