SILENCE

8. Directeur

E d e n

5 septembre 2018

Je m'ennuie à mourir.

À quoi sert la physique ?

Il n'est que 9h15 du matin et je veux déjà retourner dans mon lit. Je suis à côté de Hazel, qui ne me calcule toujours pas, d'ailleurs.

Mais ce n'est plus dans le simple principe de me faire chier. C'est à cause de l'incident d'hier soir.

Dire que la voir dans cet état ne m'a pas surpris serait mentir. Elle avait l'air tellement effrayée devant cette assiette, comme si tous ses sens s'étaient éteint pour qu'elle ne se concentre seulement sur sa nourriture. Je l'ai immédiatement aidé.

Pourquoi ?
Je ne veux pas que quelqu'un d'autre finisse comme elle.

Mr Gilbert parle dans le vent depuis au moins une bonne quinzaine de minutes. Personne n'écoute son cours spécialisé sur la physique.

Aujourd'hui, nous avons que des cours communs avec l'option photographie. Mais je dois quand même répéter avec Hazel, après les cours, bien entendu. Je me demande bien lequel d'entre nous va faire le solo. Nous allons devoir en parler. Pour cela, il faudrait déjà qu'elle arrête de m'ignorer.

Je la regarde. Elle dort. Sa tête reposant sur ses bras, ses cheveux roux s'étalent sur tout son côté du banc. Ils sont très longs. Elle est moins maquillé qu'hier. J'aperçois de légères tache de rousseurs parsemer son nez fin.

- Et donc c'est pour cela que les neutrons...

J'essaye de me concentrer un maximum sur ce que le professeur dit mais il m'est impossible de tenir plus de 15 secondes sans divaguer.
Les médicaments font encore effet.

Je regarde ce qui se passe dans le monde extérieur à travers la fenêtre qui est à ma gauche. Le ciel est couvert de nuages gris et épais, ce qui assombrit le ciel, de fines gouttes de pluie s'écrasent dans l'herbe tondue à la perfection par le concierge. On se croirait en automne alors que nous sommes encore en été. Bon, OK il ne reste plus que 17 jours avant l'arrivée de la prochaine saison, mais cela joue quand même.

Je hais l'automne. Ça me déprime. Les feuilles qui tombent, la pluie incessante, la boue, le brouillard, le monde passe de l'ambiance coloré et joviale de l'été aux tons froids et morose de l'automne en un battement de cils. Je préfère me pavaner en short et claquette dans les rues de Londres plutôt que ma veste accompagné d'une écharpe pour être sûr de ne pas avoir trop froid.

Je détourne mon regard du paysage en entendant quelqu'un gigoter à côté de moi. Hazel émerge doucement de son sommeil. Quand elle est complètement réveillée, elle pose ses yeux de jade sur moi.

- Bien dormi ? La taquiné-je, non sans réprimer mon sourire.

Elle me toise d'un regard mauvais.
OK, madame est de mauvaise humeur au réveil.

- Il est quelle heure ? Elle ignore ma question.

Je sors mon téléphone.

- 9h30.

- Bordel mais ce cours ne passe pas !! Se plaint-elle à voix basse.