SILENCE

15. Espoir

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E d e n

2 octobre 2018

- Je ne comprends pas pourquoi elle a réagi comme ça ! Elle savait très bien que je fumais alors pourquoi elle a voulu me "sauver" ? S'énerve Connor.

Je n'essaye même pas d'en placer une, car je sais comment cela va se finir.

Je fixe ses yeux.

Son bleu est toujours aussi éclatant et beau à regarder, mais le rouge autour de son iris me déplaît, tout comme ses pupilles dilatées.

Il est défoncé, alors qu'il n'est qu'à peine huit heures du matin.

Connor m'a appelé pour qu'on se rejoigne devant le portail avant que les cours ne commencent. Il voulait me raconter ce qu'il s'était passé durant son week-end.

Le vent souffle doucement, faisant tourbillonner des feuilles mortes de diverses couleurs automnales, avant de retomber mollement sur le sol. Les branches dénudées des vieux chênes s'étendent comme de longs bras vers le ciel gris. Le brouillard rampe à travers elles, rendant le spectacle encore plus fantomatique et glauque.
Les grilles rouillées par le temps s'ouvrent et se referment au mouvement de la brise du matin.

Mon cerveau est partout sauf ici.

Les divers bruits ne sont que des échos lointains dans ma boîte crânienne. Je ne fais qu'examiner le décor qui m'entoure afin de retrouver un minimum de lucidité.

- Et donc c'est pour ça que...

J'en peux plus de ces somnifères.

Les voitures, chacune plus luxueuse que la précédente se garent sur les multiples places de parking et des élèves sortent en compagnie de leurs valises pour la semaine.

Certains enlacent leurs proches dans les bras tandis que d'autres saluent leur chauffeur d'un simple hochement de tête reconnaissant avant de disparaître derrière le portail crissant.

Et c'est là que je la vois.

Sortant de sa Mercedes noir, Hazel récupère son bagage rangé dans le coffre. Elle remercie une dernière fois son conducteur avant que la voiture ne disparaisse dans le brouillard. Elle contemple quelques secondes le lycée et avance d'un pas hésitant jusqu'à l'entrée.

Sans pouvoir m'y en empêcher, j'accours vers elle. J'entends derrière moi un léger " Hé ?!" de la part de mon meilleur ami mais n'y prête pas attention.

Arrivé à son niveau, je lui prends sa valise des mains. Elle sursaute mais se détend vite quand elle constate que ce n'est que moi.

- Tu m'as fait peur..

Je ne remarque que maintenant qu'une écharpe brune entoure son cou, embellissant le teint pâle de son rond visage. Son uniforme est toujours aussi intacte. Un seul détail change à sa tenue habituelle. Elle porte des collants plus épais, sûrement dû au froid qui s'installe lentement dans l'air de l'Angleterre.

- Un coup de main ? Proposé-je en pointant son bagage de la tête.

- Quel gentleman nous avons, ce matin. Ironise-t-elle.