16. James

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☆☆

H a z e l

11 octobre 2018

- Allez, Hazel, on va bien s'amuser, tu verras !
Affirme Amber.

Je pousse le caddie en direction du rayon sucrerie, mon amie me suivant au pas de course.

Chaque mercredi, le pensionnat nous laisse l'après midi de libre dans la ville. Ce soir, nous avons prévu de faire une soirée Twilight.

Je ne dors pas bien depuis que je suis au courant qu'elle n'a jamais vu ces films, alors je compte bien les lui faire découvrir.

Et voilà au moins dix minutes qu'Amber insiste pour que j'accepte de l'accompagner à une stupide fête d'Halloween organisée par un élève de l'école.

Sauf que..

- Non. Réponds-je.

Amber pousse un gémissement de dépit si fort que des têtes se tournent vers nous.

Je prends un paquet de chips entre mes mains et examine les valeurs nutritionnelles, avant qu'on ne me l'arrache d'entre mes doigts violemment.

- Mais qu'est-ce qui te dérange autant pour que tu refuses catégoriquement d'y aller ? Me demande-t-elle, en jetant le sachet dans le caddie.

Les sanglots d'un bébé présent dans le rayon nous coupe dans notre discussion.

Son visage est tout rouge et baigné de larmes. Ses petites mains agrippent la manche de sa mère, visiblement fatiguée, puisqu'elle ne réagit pas et ne tente pas de calmer ses pleurs incessants.

Sans vraiment réfléchir, ma main lui fait signe, comme pour attirer son attention. Ses grands yeux bleus et larmoyants me fixent.

Son air innocent et pure me réchauffent le cœur. Il ne doit pas avoir plus de deux ans.

Un léger sourire se forme sur mes lèvres tandis que j'avance d'un pas vers lui.

Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai envie de lui dire que ça va. Je veux le rassurer, car même un enfant en a besoin, parfois.

Je me stoppe net quand notre contact est rompu lorsque sa mère avance à nouveau vers son caddie, dos à moi, me coupant la vue du bébé.

- Tu m'écoutes ?

La voix d'Amber me ramène à la réalité et je me rends compte que cela fait quelques minutes que je n'écoute pas un piètre mot de ce qu'elle me racontait.

- Euh.. non, désolé.

Je repose mes yeux sur la mère et son enfant. Du coin de l'œil, je vois Amber faire de même.

Le bébé tient à présent la main de sa maman, qui elle, lui sourit tendrement et pose un doux baiser sur son front, ce qui le fait sourire en retour.

Est-ce qu'un jour, je pourrai embrasser le front de mon enfant, moi aussi ?

Nous sommes nombreux dans le rayon sucrerie, pourtant, il n'y a qu'eux deux que je vois.

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