Le cadeau de Noël de Saphine

#7

Un mélange d'excitation, d'impatience et d'appréhension fait s'emballer mon cœur. J'ai imaginé des centaines de fois toutes ces choses que je pourrais demander.

— Et tu vas te laisser faire ? articulé-je difficilement – j'ai la gorge sèche tout à coup.

— Bien entendu. C'est ton cadeau... Fais-toi plaisir...

Purée... Elle me rend dingue. Je regarde l'heure : vingt-trois heures cinquante-trois. Et elle mange son dessert tranquillement, alors que moi je flambe. Tout ce qui se trouve entre mes deux oreilles a fondu.

— Écoute-moi, Alice, je veux que tu te lâches, ne pense pas à moi. Tout ce que tu décideras de faire cette nuit me plaira. Je te connais assez pour le savoir. Je souhaite que tu profites pleinement de ton présent, ok ? Promets-le-moi.

Son ton soudainement solennel m'inquiète... Je sais de quoi elle est capable et ça n'augure rien de rassurant...

— Promis...

À peine le mot est-il sorti de ma bouche, qu'elle se lève pour me rejoindre, m'embrasse tendrement sans se poser comme si elle allait chercher quelque chose.

— Je t'aime, Alice.

Pas le temps de répondre, on frappe à la porte. Minuit pile. Sarah s'échappe avant que j'aie pu l'interroger. C'est quoi ce bordel ?

Lorsqu'elle revient dans le salon, elle est accompagnée d'une femme. Une femme très sexy, d'une vingtaine d'années comme nous. Elle porte un manteau, cintré et noir, assez élégant, et une paire de talons aiguilles. 

C'est ça mon cadeau de Noël ? Je reste sans voix... 

Je dois avouer qu'elle est tout à fait mon genre : grande, bien foutue et d'origine hispanique. Ses longs cheveux, aussi foncés que ses yeux, entourent ses traits fins et bien dessinés. Elle me salue de la tête en souriant gentiment. Sarah, quant à elle, s'approche, m'enserre le visage pour capter mon regard incrédule et me chuchote enfin les réponses que j'attends sans oser les espérer :

— Voici Rubis. Elle va passer la nuit avec nous si c'est ok pour toi. Je sais que tu fantasmes de me voir coucher avec une autre. Elle me fera tout ce que tu lui demanderas. Et quand tu auras assez fait joujou, tu pourras venir nous rejoindre...