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Mes joues s'échauffent. L'idée m'a traversé plusieurs fois l'esprit, j'avoue. Je sais qu'elle est la femme de ma vie, pas de doutes là-dessus. J'ai bien failli lui faire ma demande à plusieurs reprises. Pour tout dire, dès qu'elle gémit dans mon oreille, qu'elle m'embrasse doucement le cou, qu'elle s'endort dans mes bras ou qu'elle me murmure des « je t'aime », en fait... Mais je me suis toujours dégonflée.

— Quand je pense que je vais avoir des colliers de pâtes et du parfum comme tous les ans... marmonne Béa dans une moue adorable. Je devrais abandonner mari et enfants pour te piquer ta femme.

C'est moins mignon d'un coup...

— Attends demain pour essayer, ça fait trois semaines que je trépigne. Youhou, les poussins !

— Maman est fière de vous ! Moi aussi, alors envoie-moi un message dès ce soir. Des toilettes, s'il le faut.

Une fois ma promesse scellée, mon chocolat avalé et les mômes récupérés en version anti-dérapage, nous nous séparons devant le chalet qui vend de la choucroute. Il est l'heure, j'ai enfin le droit de pénétrer dans ma demeure. Bien évidemment, sur la route, personne n'avance. C'est le bordel partout. 

J'abuse du klaxon, mais tout le monde s'en tape. On se croirait à la parade de Disneyland et c'est comme si j'avais le char de Maléfique. Si seulement je pouvais avoir ses pouvoirs... Je suis stressée, je me suis foutue la pression toute seule. Tout ça parce que mon cadeau pour Sarah est merdique, elle est sans conteste bien plus douée que moi. J'allume la radio et fais défiler les stations, il n'y a plus que ça à faire...

Quand je passe la porte d'entrée, tout est calme. Pas de valise. Quelque part, ça me rassure. Enfin... presque.

— Sarah ?
— Dans la cuisine, ma puce.

Le cadeau de Noël de SaphineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant