16-Le Sac de la Dame

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Aujourd'hui, nous pouvons observer un étudiant gauche dans sa routine matinal. Le spécimen, dans un élan de confiance, voulut verser son jus d'orange dans son verre. Mais sous l'effet de la brume rêveuse qui enveloppé l'esprit du jeune homme, le liquide sembla se révolter et coula sur la table.

Tous les matins se ressemblaient pour Charlie, qui s'était précipité pour relever la bouteille et attrapé un torchon.

Cela faisait un peu moins d'une semaine que ce jeune étudiant en archéologie avait emménagé dans un petit studio en centre-ville. Loin de la campagne qui cloué ses parents dans les champs et leur vieille maison en pierre. Charlie avait été ravi de quitté les vaches et le foins pour les soirées et la vie mondaine. Seulement, il avait vite déchanté : son porte-monnaie lui permettait a peine de vivre dans son deux-pièces lugubre.

Adieu les paillettes et les belles filles place aux plats préparés et aux tas de linges sales.

En parlant de cela, Charlie pensa qu'il serait temps de descendre à la laverie. Car, comme préciser plus haut, ses finances étaient au plus bas, ne lui permettant pas de s'acheter une machine à laver.

Le jeune homme regarda avec regret la panière de t-shirt et de chaussettes qui semblaient abordés un air moqueur presque mesquin.

Finalement, il prépara son sac, non sans oublier de prendre un de ses manuels, mais son professeur prendra un malin plaisir de le lui rappeler, et Charlie parti de son deux-pièces lugubres, l'esprit libre de ses malheurs à venir.

Dans son école, Charlie n'était ni populaire ni complètement seul. Il avait des amis, tous en pleine ébullition de leurs études. Par chance, ses amis de longue date n'était pas très loin du quartier où vivait le jeune homme même si les occasions de se rencontrer se faisaient rares.

Les études ne posait pas de problème à Charlie qui était toujours autant passionné pour l'archéologie.

On le disait bien trop fouineur et on ne doutait pas qu'il irait plus loin que les profondeurs déjà explorées de la Terre.

Après une longue journée de cours, ponctuée par les remarques énervé du professeur dont on parlait plus tôt, le jeune homme soupira de soulagement. De retour dans son nid miteux, Charlie sentit une odeur désagréable régné dans le couloir. Il l'identifia au panier de linge qui s'était renversé sous le poids des vêtements. Soupirant une nouvelle fois, l'étudiant le redressa et remis les chaussettes au parfums douteux à leur place. Bien décidé de se débarrassé de tout cela, Charlie descendit avec son linge à la laverie. Il pensa d'abord être le seul à venir dans ce genre d'endroit à cette heure, lorsqu'au alentour de 20 heure, une femme d'un certain âge, entra.

La dame était petite, courbée vers l'avant, le visage marqué par le passage des années, portant un petit sac d'un vert pétant de ses mains noueuses. Elle ne prononça pas un mot, à peine si elle avait vu le jeune homme. Charlie la regarda sans rien dire non plus. Sa machine était presque terminé et il voulait vite rentrait chez lui. Mais son regard revenait irrésistiblement sur cette drôle de dame.

La vieille femme ouvrit son petit sac et en sortie une chemise de nuit d'un rose pâle et deux robes assez ternes. Puis elle les enfourna dans une machine à laver.

Soit elle avait une capacité de pliage qui lui permettait de réduire au maximum la place que prenait les vêtements, soit la taille ce sac vert n'était qu'une illusion et qu'il était en réalité bien plus grand.

Charlie réfléchissait à toutes sortes de théories, sur le sac et cette vieille dame. Cela lui prit l'esprit toute la semaine.

Le vendredi d'après, il retourna à la même heure à la laverie. Le jeune étudiant avait passé une dure journée et avait la tête complètement ailleurs. La dame était déjà là. Mais Charlie devait se rendre à l'évidence que son imagination était absurde et décida ne pas plus chercher au sujet de la vieille femme. Il lança sa machine et commença à sombrer dans le sommeil. Lorsqu'il se réveilla, il vit que la laverie était vide. Seul le sac vert de la dame était resté sur une chaise.

Elle avait dû l'oublier se dit-il. Puis une pulsion irrésistible le poussa à se lever pour regarder le sac.

La pièce était sombre, la nuit était apparemment bien avancée. Durant sa courte marche vers la chaise, Charlie s'entait son cœur s'accélérer, ses battements mélangés avec le bruit régulier des tambours des machines à laver. Il se rapprocha, encore et encore, puis saisit la lanière du sac. Une douleur suraigu lui traversa la main et il lâcha le sac vert en sautant d'un bond.

Il recula jusqu'à l'étagère qui se trouver à côté des machines que l'étudiant n'avait pas vu et le choc renversa un pot de fleur. Celui se brisa dans un bruit sourd sur le sol.

Charlie déglutit de peur, une sueur froide coulant de son front. Mais il s'approcha de nouveau du sac. Le jeune homme pencha sa tête. Encore un tout petit peu... Soudainement, le sac s'ouvrit et l'aspira.

Charlie hurla et tout devint noir.

***

-Jeu...me !

Quelqu'un semblait l'appeler.

-Jeune homme !

Non, quelqu'un l'appelait bel et bien. Charlie ouvrit les yeux et les referma aussitôt sous la clarté de la laverie. Avec un effort phénoménale, l'étudiant réussi à voir ce qu'il se passait autour de lui. La vieille dame le regardait et abordait un air inquiet.

-Jeune homme, votre linge est prêt. J'ai bien cru que vous ne vous réveillerez jamais.

Gêné, il lui répondit :

-Merci Madame.

Elle sourit.

-Bien, je vais vous laissez. Passez une bonne soirée.

Puis la vieille dame partie, toujours portant son sac vert. Charlie distingua encore longtemps la silhouette courbée puis se leva enfin. Le jeune homme se disait que c'était l'un des pires cauchemars qu'il n'avait jamais fais et qu'il ferait mieux de s'acheter une machine à laver.

Légèrement rassuré, il récupéra ses t-shirt, jeans et chaussettes. Puis en se retournant, son pied heurta quelque chose. Son regard tomba sur un morceau de pot de fleur. Puis il remarqua la terre sur le sol avec les autres éléments du pot. Il fut prit de vertiges et parti en courant, essayant de se persuader que c'était déjà comme cela lorsqu'il était arrivé.

Même si au fond de lui il n'y croyais pas vraiment.

FIN  

***

Désolée, ça faisait longtemps ! 

Nouvelle réalisée dans le cadre d'une rédaction scolaire ;) 

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