Recueil de nouvelles

6-Fantôme

Je marchais. Qui aurait cru que les couloirs d'un hôpital seraient aussi vide. Les rares médecins que je croisais semblaient pressé. Normal dans ce département du bâtiment. A vrai dire, j'étais venu pour allée rendre visite à quelqu'un. Mais ce quelqu'un n'était plus là. Enfin, plus vraiment là. J'aurai voulu croiser une personne pour m'aider, me consoler. 

Mais tout était si vide. J'avais l'impression que la sortie était encore loin. 

Tout me semblait silencieux lorsqu'un sanglot se fit entendre. Il me parait que c'est une jeune fille alors je m'enfonce dans le couloir d'où provient le bruit. Je tombais en effet sur une fillette qui devait avoir tout au plus six ans. 

Elle était assise par terre et pleurait.

-Hey. Que se passe-t-il ? 

La petite fille releva la tête et essuya ses larmes. 

-Je... Je ne sais pas.

Je me penchais pour m'asseoir à côté. 

-Tu veux en parler ?

Ses yeux verts humides se plantèrent dans les miens.

-Elle partie...

Je déglutissais. Je n'étais donc pas si seule à être si vide. Mais je devais réconforter cette petite fille. 

-Comment t'appelles-tu ? 

-Olga.

Je lui souriais d'un air que je voulais rassurant.

-Tu sais quoi Olga ? Moi aussi je toute seule maintenant. Tu veux bien me faire un câlin ? 

La petite Olga s'approcha et me prit dans ses bras. Mon cœur se pinça. Pauvre fillette...

Des larmes coulèrent sur mes joues malgré moi. Je tenais Olga fort contre moi. Elle aussi, devait être si seule à présent.

-Toi aussi, tu pleures ?

Surprise par la petite voix, j'essuyais rapidement mes larmes d'un revers de la manche. Je me forçais de nouveau à sourire pour ne pas attrister encore plus Olga.

Je passais une main dans ses cheveux blond pâle.

-Tu veux aller boire de l'eau ?

L'air devenait irrespirable. 

La petite fille me suivit docilement, sa longue robe blanche touchant presque le sol. Nous passons d'un couloir à l'autre et j'avais l'impression de plus en plus que nous étions seules dans l'hôpital. Soudain deux infermières surgirent au bout d'un couloir. Elles se tournent immédiatement vers nous, d'un air sévère.

-Où étiez-vous ? disait l'une d'elle.

-On vous attend à la sortie depuis des heures ! faisait l'autre.

Je me racle la gorge, attrapant la main d'Olga.

-Excusez-moi, vous devez vous tromper de personnes, nous sommes juste venues rendre visites à quelqu'un.

Elles soupirent.

-J'avais oublié que pour certain ça se passait comme ça, dit celle qui était blonde à la brune.

La blonde s'approcha et je reculais. 

-Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous manger. Vous pensez que vous êtes ici parce que quelqu'un est mort mais pas du tout. Regardez vos avant-bras.

Je m'exécutais, le cœur battant. Avec horreur je découvrit seulement des os.

 -Maintenant, si vous pouvez vous suivre jusqu'aux portes de la Mort sans trop chahuter, ça changerait de d'habitude.