Il me semble que je ne peux commencer que par toi. Que ce soit celle que j'étais hier, celle que je suis aujourd'hui ou celle que j'espère être demain, au fond c'est de toi qu'elle provient.
Un jour, il y a peu de temps alors que j'avais encore l'impression d'errer sans but comme noyer par mon existence tu m'as dit: " je pense que tu as oublié ce qui te faisait vibrer autrefois, je me demande quand as-tu arrêté de vivre en suivant tes passions? " Et comme d'habitude tu m'as dit les mots que j'attendais, les mots que je me ruminais en silence avant même que je n'ai eu le temps de les prononcer. Tu as toujours su avant moi.
Si je remonte en arrière, si j'en reviens au moment où l'on s'est rencontré, l'age où l'on se construit, où l'on se découvre et où l'on expérimente alors je ne peux que remercier le ciel, le destin ou n'importe quelle fichue entité qui m'a mise sur ta route. Déjà à l'époque tu semblais savoir qui tu étais et ce que tu méritais. À la même époque où je pensais n'avoir droit qu'à ce que les autres voulaient bien me donner. Tu m'as donné un exemple à suivre.
Au delà des vents et des marrées toi tu es restée, toujours, avec moi. Pourtant moi j'ai failli, je me suis souvent trompée et j'avais certainement l'air, aux yeux de plus d'un, d'une cause désespérée. Et toi tu étais toujours là, toujours présente et toujours prête à répondre à n'importe quel appel au secours que j'aurai pu lancer.
"-Tu penses que l'on serait amies si l'on se rencontrait aujourd'hui?
- Non, je suis sure que non
- Oui je me disais la même chose"
Voilà ce que je réponds à chaque fois que tu me poses la question. Dans mon esprit, cela ne fait aucun doute. Il y a plusieurs raisons à cela, pour commencer je n'oserais jamais t'addresser la parole. D'ailleurs même si cela venait de toi je pense que je bafouillerais quelques mots avant de partir. Parce que l'on sait pertinemment que la communication c'est ton domaine, pas le mien. Et puis tu m'impressionnerais trop, tu es le genre de personne à qui je suis incapable de décrocher un mot. Tu es une de ces personnes rayonnantes et sincères, de celles que l'on espère toute sa vie rencontrer. Dès le premier mot que tu prononces chacun sait qu'il ne pourra plus jamais t'échapper. Tu places tes valeurs comme un mantra et jamais tu ne fais pas d'exception ce qui fait de toi une personne fidèle, compréhensive, toujours prête à écouter. Une personne qui sait que l'on doit la respecter et qui sait ce qu'elle mérite. Tu ne resterais jamais à un endroit où les gens ne comprennent pas cela.
Quand je pense à toi je me souviens de ces longues discussions que l'on a eu sur le présent et sur l'avenir alors que l'on était entrain de grandir et de changer. Je me souviens des soirées où l'on découvrait l'alcool et où l'on avait nos premières amourettes. Je me remémore les après-midis avec ton premier copain quand l'on faisait croire que c'était mon cousin pour ne pas que ta mère s'inquiète. Mais surtout je ne peux pas oublier les longues discussions à coeur ouvert où l'on se livrait dans le noir ce que l'on aurait préféré oublier dans le jour.
Encore hier je t'ai vu après tant d'années écoulées car toi et moi on ne connait que les retrouvailles. Dire que rien n'a jamais changé entre nous serait un mensonge car on évolue chacune de notre coté, on suit notre voie à notre rythme pourtant il y a bien des choses qui ne changent pas. Si je doute, si je souffre, si j'ai mal alors ce sera toujours à toi que je ferai appel car tu es de celle qui écoute sans juger et qui donne toujours le meilleur conseil même si ce n'est pas celui que l'on veut entendre.
La confiance a toujours été le maitre mot entre nous deux, si l'on ne peut pas se faire confiance alors il n'y a plus rien de possible. Je peux tout te dire en étant certaine que jamais aucun mot ne franchira tes lèvres. La confiance a particulièrement régné en ce qui concerne tes copains, d'aussi loin que je me souvienne tu me les a toujours présenté ou en tout cas je les ai toujours connu. Tu m'as toujours permise de créer un lien avec eux et de les côtoyer. Pour parler des plus importants, un blond qui manquait certainement de caractère dont je me souviens pas grand chose mais dont je me souviens qu'il parlait de toi comme d'une perle rare. Par la suite il y a eu le jeune homme qui avait besoin de quelqu'un auprès de lui, de lui j'ai plus de chose à dire. Il dormait à l'époque plus souvent chez moi que chez toi ou que toi d'ailleurs et pourtant tu n'as jamais douté, tu ne m'as jamais rien reproché et tu avais raison car jamais je n'aurai fait quelque chose de préjudiciable mais j'étais vraiment amie avec lui et merci de me l'avoir permis. Je pourrais en rajouter d'autres comme ceux à coté desquels je dormais quand il n'y avait plus de place mais je ne parlerai que d'un dernier. Je l'ai peu connu ces dernières années mais j'étais là quand tu l'as rencontré. Je me souviens que tu ne m'as jamais imposée de barrières avec eux et merci de m'avoir toujours accordé ta confiance.
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La fois où j'ai appris à parler
Short StorySurement que je périrai demain mais ils sauront alors tout. Ces mots qui ne trouvent pas leur chemin s'adressent à tous ceux qui nous accompagnent chaque jour.