Tu l'as tué ?

Chapitre 1

Bonjour à tous,

J'ai récemment décidé de regarder la série Les experts en entier, ce qui m'a inspiré cette courte histoire en six chapitres.

Les personnages appartiennent aux auteurs de la série et je ferai aussi mention de la série Esprit criminels.

Cette fic fera mention de relation amoureuse entre deux hommes, de mort et de suicide, si vous n'aimez pas, ne lisez pas.

Merci à PtitePointe pour ses corrections.

Bonne lecture

Chapitre 1

Greg monta dans la voiture de la scientifique le visage fermé. Il devait aller étudier une scène de crime avec Nick, mais il n'en avait aucune envie. Il s'était disputé avec son petit ami juste avant qu'ils ne partent travailler et aucun d'eux n'avait fait un pas vers l'autre depuis. L'atmosphère dans l'habitacle était à couper au couteau. Nick gardait les yeux fixés sur la route, Greg laissait son regard déambuler sur les trottoirs, pas un mot n'était échangé. Ils savaient tous les deux qu'ils devraient pourtant se parler pour étudier la scène, mais ils gardaient leur salive pour les paroles professionnelles.

Greg frissonna en reconnaissant les ruelles devant lesquelles ils passaient. Les souvenirs de cette nuit qui avait tant marqué sa vie revinrent en flashs : l'homme au sol, tabassé par une bande de jeunes masqués, lui qui appelait les renforts avant de se décider à intervenir, le regard modifié par des lentilles de Demetrius James, la pierre dans sa main, sa peur de mourir, le choc entre son pare-choc et le jeune homme, son corps arraché du siège conducteur par la fenêtre et roué de coups, la douleur.

Une main sur la sienne le ramena au présent, il la dégagea. Il avait beau être chamboulé, savoir que son petit-ami l'était aussi, ils étaient déjà ensemble à ce moment-là, il lui en voulait toujours pour leur dispute. Nick souffla, la voiture était arrêtée devant les bandes jaunes qui délimitaient la scène de crime, ce n'était pas le moment, ni le lieu pour revenir sur ce qu'il s'était passé chez eux, même si être juste devant cette ruelle les remuait tous les deux.

"Greg, bébé, je...

- Nick, arrête, j'en ai marre de tes belles paroles. C'est le même refrain presque tous les mois depuis quatre ans. Je n'en veux plus, il me faut des actes maintenant."

Agacé, perturbé par le lieu où ils étaient, les larmes au bord des yeux, il échappa au contact avec son petit-ami et sortit de la voiture. Il ravala ses larmes, oublia toutes ses pensées personnelles et prit son kit de prélèvements à l'arrière du SUV. Les bruits de portières qui claquent lui apprirent que son aîné l'avait imité, mais il évita son regard.

Tous deux se composèrent un visage professionnel et allèrent à la rencontre du policier qui les attendait. Le reste des équipes n'était pas encore arrivé, ils n'étaient que tous les trois sur la scène peu éclairée. Les deux scientifiques allumèrent leurs lampes de poches et commencèrent par prendre des photos de l'homme au sol. Il avait quelques bleus, mais pas de plaies apparentes, ils devraient attendre David pour en savoir plus. Rapidement, ils se mirent à observer les alentours et Greg repéra une traînée d'huile qui démarrait à cinq mètres du corps, s'en éloignait puis avançait et bifurquait vers la droite, vers La ruelle, celle dans laquelle il n'avait aucune envie de remettre les pieds. Il se tourna vers Nick, mais celui-ci était occupé à photographier des bouts de verre. L'ancien laborantin prit alors une grande inspiration, et souffla, il était toujours énervé après son compagnon et n'avait pas envie de lui demander de le baby-sitter. Il ignora son estomac qui se tordait, posa un petit carton numéroté là où la ligne commençait, prit une photo et suivit le chemin tracé à l'huile.

Il dut juguler son angoisse et son stress, mais finit par entrer dans la pénombre de la ruelle. Sans sa lampe, il était dans un noir profond qui l'angoissa plus encore. Il releva les yeux du sol et son regard tomba sur la silhouette à peine visible d'un van noir. Il n'eut pas le temps d'appeler Nick, ni même de faire le moindre geste, un gaz fut vaporisé sur lui et le monde devint flou avant de devenir effrayant. Il vit les ombres venir vers lui, tenter de l'engloutir. Il s'écarta et percuta une surface dure qui résonna comme un gong.

Greg fut étourdi quelques secondes avant de réaliser qu'il s'était cogné contre une porte. Persuadé qu'il devait passer cette porte pour survivre, il chercha la poignée. Il mit quelques instants à la trouver, ne la voyant pas, mais il n'eut pas le temps de la passer, des bruits résonnant derrière lui. Il se retourna et vit des formes s'approcher de lui. Effrayé, il sortit son arme et tira avant de passer la porte. Il la referma derrière lui et perdit conscience.

Nick se redressa lorsqu'il entendit un bruit sourd, Greg était nulle part en vue. Un mauvais pressentiment le prit aux tripes, il sortit son arme de son étuis avant d'appeler son petit-ami, seul le silence lui répondit. Le texan regarda autour de lui et remarqua le carton numéroté déposé par son collègue, la ligne d'huile qui en partait et la direction qu'elle prenait. Prudent, il fit signe à l'agent de venir avec lui et ensemble ils remontèrent la piste.

Son angoisse augmenta alors qu'ils approchaient de la ruelle où Greg avait été passé à tabac. Nick se souvenait de cette nuit comme une des pires de sa vie, l'annonce de l'état de son petit-ami lui avait alors scié les jambes et coupé le souffle. Il avait eu l'impression que son cœur était oppressé et qu'il n'arrivait plus à respirer. Étudier la scène le lendemain avait été une torture pour lui et son cœur n'avait pu s'apaiser qu'une fois qu'il avait pu se rendre aux côtés de son homme, soulagé de le voir vivant malgré les marques sur son corps. Revenir dans cette ruelle ravivait la peur de perdre Greg qui était restée cachée dans son cœur depuis cette nuit-là.

La nuit les engloba, un tir retentit. Nick se tendit, chercha le tireur, mais il y eut un deuxième tir et il ressentit une intense douleur à l'épaule. Un troisième tir, cette fois ce fut sa jambe qui fut déchirée et il tomba au sol. Il parvint à rester conscient malgré ses souffrances, mais ne put que voir la silhouette d'un van sans plaque d'immatriculation s'éloigner. Il était terrorisé par la peur de ce qui avait pu arriver à Greg et par la crainte de mourir. Il se tourna vers le corps inerte du policier à ses côtés et tendit un bras faible pour se saisir de sa radio.

Il rassembla ses dernières forces pour passer un appel de détresse au central avant de se laisser aller sur le sol. Il avait froid, il avait mal, et sa peur de mourir augmentait alors qu'il luttait contre la torpeur qui l'envahissait. Chaque seconde lui semblait durer une éternité, il sentit qu'il perdait le combat contre l'inconscience, mais ne put rien faire pour empêcher le noir de l'envelopper.