Épisode 6

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La dépouille du sénateur Gueye fut remise à sa famille, après avoir été soumise à une autopsie du côté de Saint-Louis. Étant un résident de Dakar, une entreprise de pompes funèbres s'était chargée de transporter ce dernier par voie aérienne jusqu'à l'aéroport Blaise Diagne de Dakar, pour ensuite le conduire jusqu'à sa demeure où il fut inhumé dans la stricte intimité familiale. Pour des raisons de sécurité professionnel, la FSAC (force spéciale anti-criminels) de Dakar décida de prendre en charge l'affaire en commençant par évacuer les quatres survivants dans une clinique privée de la capitale. Cependant, le chef des services anti-criminels de Saint-Louis jura de ne pas lâcher cette affaire tant que le coupable ne sera pas derrière les barreaux.

Un mail contenant les dates auxquelles les différents suspects devaient passé à la FSAC pour subir un interrogatoire leur furent communiquer. Ainsi, Dayana Sow, la décoratrice d'événements, fut la première à s'y rendre. Assise au centre d'une pièce éclairée par une lampe led allongée en acier de cent quatorze centimètres suspendue au dessus de la table en aluminium, elle attendait l'arrivé du nouveau détective en charge de l'enquête, qui ne tarda pas à montrer le bout de son nez, comme s'il avait lu dans les pensées de cette dernière qui commençait à manquer de patience.

—Bien. Bonjour mademoiselle Sow. Entama le détective Ndoye en prenant place en face d'elle.

—Bonjour détective. Finissons-en s'il vous plaît, j'ai un rendez-vous important à ne pas manquer. Lança-t-elle avec un brin d'insolence.

—Vous n'avez qu'à coopérer si vous tenez tant que ça à en finir! Rétorqua le policier en allumant la caméra. Détective Ndoye, en charge de l'affaire! Bref. Vous êtes la décoratrice d'événements de Sylla's Empire Event, c'est bien ça ?

—En effet. Mais où est le rapport ? S'étonna Dayana.

—Expliquez-moi comment ça se passe généralement.

—Vous savez détective, commença-t-elle. Nous sommes des professionnels à Sylla's Empire Event. Lorsque l'organisation d'un événement nous est confiée, nous nous assurons que tout est parfait, nous ne laissons aucun détail nous échappé, afin que rien ne puisse gâcher l'événement en question. Alors, je ne vois vraiment pas où est le rapport entre mon métier d'organisatrice d'événements et la mort du sénateur Gueye. Expliqua la décoratrice d'événements d'une voix sereine.

—bien mademoiselle. Vous voulez donc dire par là que l'écroulement du chandelier n'est aucunement dû à un travail mal fait ?

—oui, c'est exactement ça! Ce jour-là, nous avions inspecter les moindres recoins de cette salle afin de s'assurer que tout était parfait et c'était le cas. Franchement, j'aurais pu imaginer n'importe quel scénario lors de ce dîner de gala, mais pas cette horrible scène qui s'est produite. Répliqua Dayana.

—D'accord mademoiselle Sow. Mis à part ça, aviez-vous remarqué quelque chose d'étrange cette nuit-là ? Un individu à l'allure douteuse par exemple ?

—Honnêtement, je ne pense pas. Tout le monde était heureux, les invités profitaient de la soirée, rien d'étrange. Affirma la jeune femme.

—Si vous le dites, d'accord. Vous êtes libre maintenant. Mais, nous vous rappellerons en cas de besoin in shaa Allah.

—D'accord détective, je reste à l'écoute. Elle se leva, redressa sa robe moulante noir qui faisait ressortir ses courbes généreuses, avant de prendre la porte sous le regard attentif du détective Ndoye, qui venait à peine de couper l'enregistrement. Dayana fit preuve d'un calme impressionnant lors de l'interrogatoire. On aurait dit qu'elle avait fait ça toute sa vie, vu le tact avec lequel elle s'exprima.

                         ***

Depuis son retour à Dakar, Awa semblait tellement préoccupée au point où elle avait de la peine pour manger. Elle se demandait si cette sonorité était réel ou alors, si cela n'avait été que le fruit de son imagination. En plus, elle ressentait une présence assez inexplicable... Et cela l'angoissait énormément. Sans parler des souvenirs d'antan qui se bousculaient dans sa tête. Perdue dans ses pensées face à son miroir de maquillage, le regard vide, elle ne cessait d'y penser, jusqu'à ce que Malick entra dans la chambre et l'a fit sursauter par son touché.

La Malédiction des Sylla Où les histoires vivent. Découvrez maintenant