La Malédiction des Sylla

Épisode 4

La nouvelle s'était répandue à la vitesse de l'éclair. On ne parlait plus que de cette soirée désastreuse sur l'ensemble du territoire sénégalais. Une atmosphère asphyxiante régnait à Sylla's Empire Event. Ahmed, lui, n'avait pas assisté au dîner de gala, pour la simple raison qu'il était surchargé à l'entreprise. Lorsque les nouvelles du drame lui fut annoncé, celui-ci prit le premier vol cette nuit là, en destination de Saint-Louis. Le bilan total faisait l'état d'un mort et trois blessés, dont l'un, était en soin intensif. Le sénateur Birame Gueye avait péri dans ce film d'horreur... Le chandelier lui était tombé sur la tête, tandis que les trois autres, s'en étaient sortit avec quelques membres fracturés. «Quelle fin tragique pour le sénateur!» Se disaient-ils.

Les lumières s'étaient miraculeusement rallumées après que le chandelier soit tomber. Tout était revenu à la normale. C'est donc ainsi qu'ils découvrirent les victimes au sol, la table complètement fracassée, en outre, le chandelier de cristaux ou plutôt, ce qu'il en restait, étalé sur les victimes. Le retentissement des cries de terreur fut tellement intense, qu'il se fit entendre jusqu'au bout de la ville. Les événements s'étaient enchaînés à une vitesse fulgurante, tellement que les invités eurent du mal à faire leur déclaration à la police. Dès lors, une enquête fut ouverte.

—Vous serez tous soumis à un interrogatoire. Annonça le chef des services anti-criminels de Saint-Louis. Une date à laquelle vous devriez vous rendre dans notre brigade, vous sera communiquée ultérieurement. Pour l'instant, vous pouvez tous retourné chez-vous. Mais, gare à vous si quelqu'un commet la bêtise de vouloir quitter le pays! Vous êtes prévenu! Oh... Une dernière chose, poursuivit-il; des tâches sang représentant les initiales «H.S», ont été retrouvées sur la chemise blanche que portait Monsieur Gueye à l'intérieur de son smoking. Nous pensons alors que cela n'est pas qu'un simple accident. Sur ce, excellente nuit à tous!

Ainsi fut les paroles du chef des services anti-criminels de Saint-Louis. La situation était critique, les invités étaient à présent tous suspects. Un véritable coup dur pour Monsieur Keita, qui avait été conduit d'urgence à l'hôpital, après avoir fait un malaise. Ahmed Sylla, de son côté, était à deux doigts d'étrangler le personnel qui était chargé de l'organisation de ce dîner de gala. Achir était très calme et silencieux depuis le début. Lui, qui avait pourtant disparu quelques heures avant le fameux drame. Ou peut-être pas alors. Personne ne savait et ne pouvait dire quoique ce soit à ce sujet là. Tout était beaucoup trop flou dans leurs têtes.

Peu de temps après, les invités s'étaient tous dispersés. Il ne restait plus que la famille Sylla et son personnel, qui étaient logé dans cet hôtel. Saïd et les autres montèrent se coucher, laissant derrière eux, les Sylla. Awa avait insister pour qu'ils changent d'hôtel, mais, Malick parvint à la convaincre de rester jusqu'au prochain couché de soleil, avant de retourner directement à Dakar.

—Ne t'inquiète pas, maman... Tout ira bien in shaa Allah. Chuchota Malick, en serrant tendrement sa mère, qui était toujours autant apeurée par cette situation. Pauvre Awa... Heureusement qu'elle avait un fils qui se souciait énormément de son bien-être et qui était prêt à tout pour elle. Malick n'était pas seulement un bel homme, non... Il incarnait non seulement la douceur, la bonté, mais aussi le respect. Tout le contraire de son père. C'est pourquoi, il avait trop souvent tendance à jouer un double rôle.
Après cela, il l'a raccompagna dans sa chambre, puis, regagna la sienne. Achir et Ahmed étaient à présent les seuls occupants de cette salle. Toujours assis, Achir dévisageait son père, attendant que celui-ci se décide enfin d'entamer les hostilités, car, le directeur général de Sylla's Empire Event n'avait daigné émettre ne serait-ce qu'un soupir depuis son arrivé.

Suite à un long moment de réflexion, Ahmed Sylla se tourna enfin vers son fils aîné:

—Tu me déçoit profondément, Achir! Commença-t-il. Je n'avais jamais autant été humilié en vingt-six ans de travail. Au grand jamais! Hurla Ahmed. Non seulement, mon entreprise est susceptible de comparaître devant le tribunal pour une affaire de meurtre... Et comme si cela n'était pas assez, je me retrouve dans l'obligation de dédommager Monsieur Keita suite à ce scandale! S'écria une fois de plus Ahmed.