Épisode 13

268 54 15
                                    

Imane, aidée par Mass et Idrissa, réussit à transporter Achir jusqu'à son domicile à bord d'une pirogue à moteur. Ils l'installèrent discrètement dans la chambre d'Imane, évitant de se faire remarquer.

—Merci à vous deux pour votre aide, dit Imane, sincèrement reconnaissante. Je ne sais pas ce que j'aurais fait si vous n'aviez pas été là.

Mass et Idrissa échangèrent un regard chaleureux.

—Tu es comme une sœur pour nous, Imane, dit Mass. Ce sera toujours un plaisir de te venir en aide.

—Exactement! ajouta Idrissa. Tu pourras toujours compter sur nous.

Imane les remercia à nouveau, puis hésita avant de demander:

—J'ai une dernière faveur à vous demander... si cela ne vous dérange pas ?

Mass et Idrissa la regardèrent curieusement.

—Dis-nous! dit Mass.

Imane prit une profonde inspiration avant de continuer:

—J'aimerais que cette histoire reste entre nous, s'il vous plaît. Personne d'autre ne doit savoir que j'ai ramené un homme blessé au village.

Mass et Idrissa se regardèrent à nouveau, puis hochèrent la tête en signe d'accord.

—Nous te promettons que cela restera entre nous, dit Mass. Rassure-toi, Imane.

Imane sourit, soulagée, et les remercia à nouveau avant de les raccompagner jusqu'à l'extérieur de la maison. Une fois seuls, Mass et Idrissa échangèrent un regard complice.

—Tu penses que c'est une bonne idée de cacher cela aux autres ? demanda Mass.

—Je ne sais pas, répondit Idrissa, mais Imane a l'air vraiment inquiète. Et puis, on ne sait pas ce qui s'est passé avec cet homme.

—Oui, mais si cela devait se savoir, on pourrait avoir des ennuis, ajouta Mass.

—On verra bien, conclut Idrissa. Pour l'instant, faisons confiance à Imane.

De retour dans la chambre, Imane s'assit au chevet d'Achir, son regard contemplatif se posant sur son visage épuisé. Malgré la fatigue qui se lisait sur ses traits, sa beauté n'était pas altérée. Imane se demanda ce qui avait pu attirer l'attention d'un esprit maléfique sur lui.

—Qu'as-tu fait pour que cet esprit te poursuive ainsi ? se demanda-t-elle, son esprit envahi par des questions sans réponses. Je te regarde, et je ne sens aucune énergie négative émaner de toi. Oh Achir, j'espère que ta mère est saine et sauve. Si cet esprit lui avait fait du mal, je ne sais pas comment tu pourras le supporter.

Alors qu'elle se levait pour retourner au salon, une main chaude et douce enserra la sienne, la retenant. Imane se retourna, surprise, et vit que c'était Achir qui l'avait saisie.

—Ne me laisse pas, s'il te plaît... J'ai besoin de toi... Ne m'abandonne pas, je t'en supplie... Murmura-t-il, son sommeil agité par des cauchemars. Il était brûlant de fièvre.

Un frisson parcourut le corps d'Imane à cet instant, mais elle se ressaisit rapidement. Elle s'assit à nouveau au chevet d'Achir, sa main toujours enserrée par la sienne, et le regarda avec compassion.

—Je suis là, Achir, murmura-t-elle. Je ne te laisserai pas. Tu es en sécurité maintenant. Je vais cherché le médecin. Promis, je reviens très vite.

Achir se tut, mais sa main ne lâcha pas celle d'Imane. Elle sentit une connexion étrange avec lui, comme si leurs destins étaient liés.

—Oh non..., murmura-t-elle, le cœur en ébullition, comme si le temps lui-même s'était arrêté net. La panique l'envahissait, comme une vague déferlante qui submergeait tout sur son passage. Elle se hâta de chercher le médecin du village, prenant soin de ne pas réveiller Yaye Salima et Asta, qui dormaient paisiblement, ignorantes de la tempête qui se déchaînait dans la chambre d'Imane.

La Malédiction des Sylla Où les histoires vivent. Découvrez maintenant