III

10 2 0
                                    


Cette silhouette indistincte, se fondant dans l'ombre comme si elle était elle-même une extension. Immobile, elle continua de fixer Léon d'un œil malsain, guettant quel serait le meilleur moment pour bondir sur sa proie. Puis, dans un mouvement presque imperceptible, ce monstre se détacha de l'ombre, glissant silencieusement et avec agilité vers lui. Le monstre ne semblait pas être doté de la vue car il ne craignait aucunement la lumière émise par la lampe et ses yeux dénués de pupilles, confirmait qu'un de ses sens lui manquait. Léon put l'apercevoir dans son intégralité, sa peau était rugueuse, couverte de plaques épaisses telle une armure.

Depuis, l'intérieur du bâtiment, Léon entendit le vent se lever avec violence, les rafales tourbillonnaient arrachant au passage des branches d'arbre qui vinrent se fracasser contre les vitres du couloir. La chose fit volte face et se mit à ramper à une vitesse fulgurante laissant derrière des traces de sang et de pus.

- C'est maintenant ou jamais, se levant et courut à l'opposé.

Il traversa le plus discrètement possible les couloirs, mais plus il progressa plus l'horreur s'accentua. Des corps, du sang, des bouts de chair, de cervelle, des membres étalés au sol. C'était un cauchemar éveillé que Léon faisait.

- Bon sang... Que s'est-il passé !? Ils se sont fait envahir par ces morts-vivants. Comment... !?

Une fois dans une pièce, il entendit l'agent hurlé.

- Ouvrez-moi ! Vite, ouvrez-moi !

Derrière la porte se trouvait une mini remise où un rideau métallique avec un ruban rouge mentionnant « SAFETY DOOR DO NOT OBSTRUCT »

- Ouvrez cette putain de porte ! hurla l'agent à plein poumon.

Léon eut des difficultés à soulever le rideau ne serait-ce que quelques centimètres mais au bout de cinq secondes, il vit le bras de l'homme qui devait sauver.

- Vite donnez vos mains !

Il tira énergiquement l'homme vers lui mais la moitié de son corps resta de l'autre côté et les choses s'accrochèrent avec rage, plantèrent leurs griffes dans la peur, croquèrent un bout par-ci par-là. Tandis que l'agent hurla de douleur, de terreur mais rien ne pouvait l'aider à présent. Son âme le quitta progressivement à chaque coup infligé. Léon poursuivit son acharnement et sans qu'il puisse y remédier, le tronc de l'homme qu'il essayait à tout prix de sauver, lui restait sur les bras.

Il fouilla dans ses poches et trouva la clé USB. L'agent l'avait changé de place avant de mourir. Léon la récupéra et fit le chemin inverse. Quelques monstres grouillaient dans les couloirs, cela commençait à être une habitude.

Les bruits émis par eux, activa l'ouïe fine du rampant, il se baladait dans les couloirs attaquant avec voracité ses congénères, déchiquetant, arrachant la chair pourrie. Cette bête avait une faim insatiable. Léon prit l'initiative de longer les murs jusqu'à rejoindre le rideau métallique. Il passa proche de la chose avant de tourner à gauche au bout du couloir. A l'intersection, son regard se porta au fond du couloir et put remarquer que le rideau était entrouvert, l'espace était suffisant pour que Léon puisse y faire passer son corps. La lampe éclairant le sol, laissait apercevoir des débris tranchants. Des éclats de verre se reflétaient faiblement sous une lumière tamisée. Chaque pas effectué, était périlleux car le moindre bruit appâterait la bête à sa poursuite. Au milieu de ce désordre, Léon avança avec une extrême prudence. Il posa ses pieds délicatement, prenant soin d'éviter tout débris. Ses mouvements furent lents et mesurés, chaque muscle de son corps étaient tendus dans le but de ne pas écraser un fragment de verre et de trahir sa présence. Les yeux rivés au sol, il évaluait chacun de ses pas, cherchant les zones les moins encombrés. Derrière lui, Léon entendit toujours la bête triturait le corps cherchant le meilleur morceau de chair. A quelque mètre du rideau, il commit une erreur d'inattention et son pied shoota dans une canette, le détritus ricocha contre les murs et son écho résonna dans tout le couloir jusqu'à atteindre les oreilles du rampant.

- Eh merde !

Quelques instants suffisaient pour que son corps se déplace de lui-même et il se mit à courir les quelques mètres qui le séparaient du rideau. Se sac de peau ambulant se rapprochait dangereusement de Léon et avant qu'il ne glisse dessous, le monstre se projeta à l'aide de ses bras, la gueule ouverte, les dents prêtes à se planter. Cependant, Léon plongea au sol, les bouts de verre s'enfoncèrent et déchirèrent son t-shirt, il vit une main sous le rideau, l'attrapa et fit tirer de l'autre côté. Le monstre se prit le mur de plein fouet avant de hurler de douleur et d'agacement. Le rideau s'abaissa subitement laissant le cadavre ambulant de l'autre côté. 

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : May 25 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

BIENVENUE A RACCOON CITYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant