𝐕

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Survivant

Faut dire que je ne me suis jamais retrouvé dans une situation pareil, que jamais j'ai eu assez de tact pour faire des recherches sur une des personnes que je méprise le plus. Cette heure de colle, m'a tout bonnement fait comprendre à quel point je veux savoir, je veux comprendre pourquoi cette aussi grosse coïncidence s'est produite.

Petite Étoile : Vous êtes ?

Internet ne m'a pas vraiment aidé hier soir, rien qu'on ne sache pas d'elle est mis en avant. La méthode la plus radicale était de lui envoyer un message anonymement. Son numéro a été plutôt simple à trouver dans le bureau de la secrétaire de la fac après l'heure de colle l'autre soir.

Moi : A toi de trouver.

Plus psychopathe tu meurs.

Mais j'espère bien qu'elle flippe, la savoir en train de stresser devant son téléphone ne fait qu'accroître mon envie de la provoquer avec ce moyen douteux mais efficace. Et encore les messages ne seront pas la seule chose que je ferais, je vais tout de même m'évertuer à trouver des choses sur les réseaux tout comme je glisserais des mots doux dans son casier.

Quel genre d'étoile es-tu Cassiopé ?

Je ne suis pas ce type de mec perturbé au point de bander quand elle pleure ou autres mais j'avoue avoir été troublé par elle depuis qu'elle s'est pointée dans ma vie. Elle lui ressemble à un point où je me demande si tout ceci n'est pas fictif. Si Laora pense qu'avec son sosie parfait j'arriverais à retrouver une once de sentiments comme l'année dernière c'est mal me connaître.

Et puis bordel quand elle a failli tomber j'ai cru que mon cœur allait chuter en même temps. Vu la hauteur où on était, il suffisait qu'elle atterrisse mal pour que plus jamais on entende son nom.

Et ça m'était insupportable de la perdre une deuxième fois.

- Rhys, tu veux bien aller me prendre une baguette pour le dîner ?

Plusieurs jours étaient passés avant que je daigne répondre au message de Cassiopé, des jours à réfléchir comment j'ai pu m'embarquer dedans, des jours à comprendre jusqu'à ce que j'en vienne à la conclusion.

Il est temps de la faire flipper.

- D'accord maman, j'y vais.

Les fins d'après-midi sont apaisantes, surtout en hiver. Quand le soleil se couche tellement tôt qu'on se demande s'il a déjà rayonné dans la journée. Je n'ai jamais vraiment été sociable mais me promener dehors où sortir en ville tout seul ne m'a jamais angoissé comme ça peut arriver à certaines personnes.

Mon écharpe grisâtre est assez grande pour couvrir la moitié de mon visage ne laissant paraître qu'un petit bout de mon nez ainsi que mes yeux. Avec les cheveux en bataille à cause du vent plutôt brusque il faudrait quelques secondes pour me reconnaître.

- Bethy sérieux, papa n'aime rien ici c'est une perte de temps.
Résonne une voix devant la petite queue qui s'était formée pour accéder à la boulangerie.

J'ai l'impression que même le destin me pousse à en apprendre davantage sur cette étoile.

- C'est tout le monde ou personne Cassiopé. On prend un truc a ton père un point c'est tout.

Un léger sourire creusa une de mes fossettes sous mon écharpe devant la scène, il semblerait qu'elle soit accompagnée d'une femme qui n'est pas sa mère.

Et elle n'a pas l'air de l'apprécier vue le regard qu'elle lui lance sans arrêt.

Il y avait deux queues, une pour les gourmandises et une autre pour le pain. Je passe à côté d'elle pour accéder à cette dernière.

CassiopéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant