Chapitre 4

271 21 50
                                    

ℳ𝒶𝒾

~~~

  Dans la nuit du banquet...

Face au silence et à l'obscurité totale, je cogite. Je serre un coussin contre moi, cherchant le réconfort que je ne parviens pas à trouver.

Je n'ai jamais été aussi bouleversé de toute ma vie.

La chambre dans laquelle on m'a installée sent bon, une très légère odeur de fleurs... Mais elle ne porte pas l'odeur qu'est la mienne, celle de mon chez moi où je me sens bien. J'ai du mal avec l'ambiance des lieux.

Je n'ai jamais dormi dans un endroit aussi grand, et encore moins aussi seule avec moi-même. Ma rencontre avec la reine m'a beaucoup perturbé.

Rien que d'y penser, je me sens vraiment mal à l'aise.

Elle est douce, belle et à première vue c'est quelqu'un de gentil. Mais le fait qu'elle me soit totalement inconnue ainsi que la grandeur du grade qu'elle occupe m'empêche de me sentir bien en sa présence.

J'ai l'impression de ne pas avoir ma place ici, d'être une intruse. Les autres femmes présentes avec moi lors du banquet étaient toutes plus belles les unes que les autres. Toutes différentes et magnifiques. Alors pourquoi moi ?

C'est ça qui m'arrive, je cogite, je me pose des tas de questions sans réponses, en boucle. Je m'insupporte.

J'attrape mon téléphone et regarde l'heure. Il est presque 3 heures du matin.

Avec difficulté je me force à ne plus penser à rien pour pouvoir dormir. C'est plus facile à souhaiter qu'à réaliser...

~~~

Un bruit résonne près de l'entrée de la chambre, me réveillant en sursaut. Je me redresse sur mes coudes et regarde autour de moi.

Des rayons de soleil rebelles parviennent à passer par les plis des volets en bois, éclairant la pièce d'une lumière douce. C'est une chambre traditionnelle du pays. Avec plus de recul, elle paraît plus agréable que la veille, plongée dans le noir.

Pourtant, je ressens toujours une gêne dans ma poitrine, une peur incertaine.

De l'autre côté de la porte, une voix féminine s'adresse à moi.

- Mademoiselle Arker ? Puis-je entrer s'il vous plaît ? Me demande-t-elle derrière la porte.

Mon cœur s'emballe, je me lève de mon lit d'un bond et enfile mon bas de pyjama en criant :

- Oui, bien sûr ! Entrez !

La porte coulisse, une femme d'une quarantaine d'années me sourit. Elle s'incline devant moi.

Cela me choque, qu'elle arrête bon sang ! Je bafouille,

- Oh non, ne vous baissez pas comme ça, s'il vous plaît ! Je m'approche d'elle, paniqué.

Elle se redresse, son rire empreint d'une délicate bienveillance.

- C'est la règle, mademoiselle. Vous êtes l'invitée de l'impératrice et bientôt, temporairement, vous deviendrez reine à votre tour.

La servante dépose un plateau de nourriture sur une petite table basse. Je reste interdite, la regardant faire sans rien dire. Je me sens idiote...

Elle s'approche pour ouvrir les volets pendant que je cherche le café du regard. Mais il n'y a que du thé et du jus d'orange. Merde.

La femme retourne vers la porte et sort de ma chambre pour y revenir quelques secondes après avec des vêtements pliés. Moi, depuis, je n'ai osé faire que deux pas vers mon petit déjeuner...

L'impératrice des FemmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant